Cachot d'Effroi - Demo
Dimanche matin consacré aux démos, histoire de voir ce que l’underground nous réserve dans les années à venir. Mais pas n’importe quelles démos, puisque nous plongeons dans les ténèbres du Black Metal, à la recherche de la nouvelle étoile noire. Et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, la première étape nous garde en France, pour y découvrir un one-man-band particulièrement ténébreux.
L'éclat de mes pensées
Est une roche qui se fend en morceaux
Qui laisse paraître les joyaux
De mon âme
CACHOT D'EFFROI nous propose donc sa première maquette sept titres, dont une intro et une outro, et si les informations sont rares sur la toile à propos du maitre d’œuvre de ce projet, la musique se cale entre un BM formel et misanthropique, et un BM Ambient et parfois mélodique plus complexe qu’il n’y parait. Et si la pochette nous aiguille sur la piste d’un Raw Black sans concessions, « Cachot d'Effroi » prouve que les ambitions sont bien réelles, et plus poussées qu’un simple cri de haine enregistré de la pièce à côté sur un micro bon marché.
Certes, CACHOT D'EFFROI ne révolutionnera pas le petit monde du BM hexagonal, mais il peut prétendre s’y faire une petite place, entre les Black Legions des années 90 et la vague norvégienne historique. On admettra avoir un peu de mal avec cette production âpre et ce mixage étrange, qui laisse la voix à des cryptes en arrière, et qui étouffe la batterie le plus possible. Mais l’ambiance créée est loin d’être désagréable, et même familière sur le sans pitié « Torches De Ma Solitude ».
Concédons à l’auteur de cette démo un certain panache dans l’élaboration des atmosphères. Chaque morceau possède sa propre aura sans nuire à la cohérence globale, et « L'ombre Qui Plane » de jouer les dissonances et la lenteur éprouvante.
Une maquette complète, à échelle humaine, pour un Black abrasif aux riffs congelés. On saluera le respect des anciens, et une volonté de coller aux dogmes les plus fondamentaux d’un style qui n’aime rien tant que se rapprocher de ses racines. Petit plus accordé au tragique et nocturne « Éclats De Ma Pensée », et un bilan positif qui laisse augurer d’un album à venir intéressant.
Titres de l’album:
01. Depuis Ma Paillasse
02. Cachot d'Effroi
03. Torches De Ma Solitude
04. L'ombre Qui Plane
05. Les Chaînes Entourent L'horizon
06. Éclats De Ma Pensée
07. Libération De La Chair
Ziminiar - The Dwellers in Eternal Shadow - Démo
Je vous emmène…mais où d’ailleurs ? Peut-être vers l’inconnu, ou un pays caché au plus profond des grottes les plus oubliées, puisque ZIMINIAR ne daigne même pas nous communiquer une nationalité, encore moins un line-up. Mais gageons que cette entité mystérieuse cache l’identité d’un seul homme, aux commandes d’un projet aussi assourdissant que nihiliste.
Vous l’aurez facilement compris, je n’ai aucune donnée à vous partager quant à cet étrange concept, plus étrange sur le papier que sur partitions. Mais gageons que celui ou celle se cachant derrière ce sobriquet n’a cure du solfège et des portées, et préfère se complaire dans un Black Metal terriblement Raw, mais aussi Ambient, subtilement évolutif, et complètement abrasif…pour les oreilles.
Cette première démo 2023 est terriblement assourdissante. Composée de deux longs morceaux d’un quart d’heure chacun ou presque, cette première maquette fait montre de belles qualités d’agencement et de non-compromission. A la différence de bien des attentats Raw Black perpétrés sur le terrain mondial, The Dwellers in Eternal Shadow ne se contente pas de jouer le feedback à outrance et les fréquences aigues perce-oreilles, et propose des pistes bien plus enrichissantes, comme en témoigne l’interminable mais fascinant « Ruler of the Domain ».
Tout y passe, des longues plages arides ultraviolentes mais sèches comme un cadavre en plein désert, jusqu’à ces quelques arrangements en mode Dungeon Synth, qui permettent d’agrémenter un peu la soupe.
Classique mais persuasive, cette démo se hisse en haut du panier des découvertes 2023, et « Dark Winds Command the Throne » justifie cette place enviable en appuyant encore plus sur les points les plus glauques. Entre litanie morbide et automutilation mise en musique, ce second morceau presque aussi long que le premier achève de transformer The Dwellers in Eternal Shadow en découverte d’importance, et nous entraîne dans les limbes de l’inconnu, à la recherche d’une inspiration encore plus ancienne que les Dieux les plus mythiques.
Un bon résultat, mais des tympans salement endommagés.
Titres de l’album:
01. Ruler of the Domain
02. Dark Winds Command the Throne
Wight - Wight
Entre démo et EP, ce premier jet des américains de WIGHT a de quoi intriguer les plus passionnés, et incarne le versant le plus professionnel de cette petite rubrique dominicale. On retrouve aux commandes du projet deux hommes, Lord A. Nycteriis (NIHILANTH, ex-VAGINAL VULGULATOR, NECROKING) à la composition et l’instrumentation, et Lord LXH (ALVALDUR, ex-ANGMAR) au chant. Une combinaison qui fonctionne pour un format court appréciable, tirant ses racines de l’âge d’or du style.
Beaucoup plus maîtrisé que les deux premières entrées, Wight montre un visage grimaçant au maquillage ouvragé, qui nous entraîne dans les plus sombres recoins des forets de Virginie, à la recherche de l’inspiration primale et subtilement mélodique. Les ambitions sont claires dès « Apparition of Spite », et la production performante permet d’apprécier quelques nuances de taille, spécialement lorsque le tempo lâche un peu et se cale sur un mid entraînant.
Toutefois, ne vous leurrez pas. WIGHT est violent, terriblement violent, et nous renvoie parfois aux premières années de BATHORY, par l’entremise de ce chant chargé d’écho et de réverb. Mais qui dit violent ne dit pas forcément incompréhensible, et loin du Raw ou du lo-fi, Wight est un produit fini peaufiné, juste assez pour caresser les oreilles, mais pas trop pour ne pas sonner trop soft. Ceci étant posé, « Plagued with Shapes of Grievous Agony », catchy en diable prouve que le duo ne se contentera pas d’un succès d’estime, et soulignons la pertinence de Lord A. Nycteriis qui tire de sa guitare des riffs mémorisables et gluants.
Presque thrashy par moments, ce premier EP/démo montre la face la plus séduisante d’un BM américain, souvent âpre et acre, mais rehaussé ici par un glaçage professionnel et savoureux. Les quatre compositions étant de qualité égale, on applaudira la performance, qui a largement de quoi se hisser du fond du puits de l’underground.
Nous sommes même gratifiés d’une belle surprise finale, sous la forme d’un épilogue de quatre minutes faisant la part belle aux atmosphères et autres chœurs grandiloquents et funèbres.
Bonne pioche, et entame particulièrement remarquable pour ce duo bien rodé, qui combine tradition et approche contemporaine sans trahir ses principes nihilistes.
Titres de l’album:
01. Apparition of Spite
02. Plagued with Shapes of Grievous Agony
03. Dark Delights in Crimson Lust
04. Lethe
Ulvehiet - Démo 2023
Terminons ce tour d’horizon par la démo la plus vilaine et donc la plus indispensable. Nous n’avons même pas besoin de changer de continent pour la découvrir, puisque ULVEHIET nous en vient de Seattle, et nous propose pourtant un BM aux antipodes de l’approche US.
Composé de deux musiciens étranges et mystérieux, avec à l’instrumentation Chernyshiva, et Statisk (ex-KATEDRALEN, ex-RAKVELABLAÐ, ex-THE I-5 KILLER, KUNT KREAM, ex-ATHOUSANDDEADCORPSES, ex-VESICULECTOMY) au chant, ULVEHIET lâche donc sa première maquette sans complexes, une maquette évoluant dans un registre de Raw Black pas si lo-fi qu’il n’en a l’air, mais terriblement malsain, abrasif et sans compromis.
Deux morceaux pour à peine dix minutes et une poignée de secondes, c’est peu, mais largement assez pour se faire une opinion sur le sujet. A l’image de sa pochette et de son logo, ULVEHIET baigne donc dans des eaux boueuses, et joue la carte de l’outrance modérée. Car si l’ambiance évolue en terre aride, si la rythmique est quasiment indiscernable, si les riffs servent de prétexte et si le chant émane d’une caverne perdue dans l’état de Washington, le tout est savoureux, ultimate, bruyant et subtilement cryptique.
Cette démo 2023 montre donc le visage le plus déformé de la scène BM des années 2020, grimace autant qu’elle le peut, et ressemble parfois à un brouet Ambient ou à une conversation entre deux démons. C’est évidemment minimaliste en termes de technique et d’enregistrement, mais le climat oppressant est là, et les arrangements permettent de nous immerger dans un monde effrayant, que le Raw Black aime tant parcourir.
Du Black poussé dans ses retranchements, mais non dénué d’ambitions, même si le mixage pose question. On dégustera donc ces deux pistes amères, sombres, et on attendra patiemment le premier album de la troupe pour voir si l’imagination peut se développer en longue-durée. En attendant, cet apéritif nauséeux contentera les moins ouverts des fans du genre, qui y retrouveront leurs composantes préférées.
Titres de l’album:
01. Kshatriyan Atop a Blazing Chariot
02. Solstice of the Solar Race
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