Les mercenaires américains de Sentient Ruin continuent leur travail de sape des fondations élémentaires de la civilisation moderne, en jetant à la face d’un monde médusé la première démo du projet allemand CULT OF EXTINCTION, qui mérite largement son nom de baptême. On sait le label friand d’exactions bruitistes, et on imagine sans peine le plaisir sadique qu’ils éprouvent à promouvoir les groupes les plus foncièrement brutaux de la planète, sans aucune honte, bien au contraire. Une fois encore, ils ont plongé les mains dans la souillure la plus repoussante de l’underground pour en extraire une bête protéiforme, qui renvoie à leurs chères études cacophoniques les pires ensembles BM de la création…Comme d’habitude, cette sortie ne s’adresse qu’aux oreilles les plus rompues à l’exercice atroce du nihilisme musical, et en quatre morceaux, cette démo s’adonne aux joies incommensurables de la cruauté disharmonique, sans éprouver la moindre gêne. Enrobée dans un artwork délicieux, cette tentative de se hisser à la hauteur des cadors du genre est une réussite en soi, que les farouches détracteurs de la cause Noise conchieront de toute leur énergie. Mais il y a quelque chose de fascinant dans cette débauche de sons tournoyant comme des charognards autour d’un cadavre, et les fans d’une frange la plus extrême de l’ignominie y trouveront leur compte, comme ils s’abreuvent des délires les moins recommandables de GNAW THEIR TONGUES. Décomposé en quatre chapitres presque en tous points identiques, Black Nuclear Magic Attack est une véritable attaque au bon goût, nucléaire comme une explosion dévastant le Japon en 1945, pas spécialement magique mais subtilement occulte, et mérite donc son appellation, sans forcer le trait, mais en accentuant quand même les aspects les plus nauséabonds du Black le moins conciliant.
Si le label se plaît à établir quelques comparaisons avec les funestes REVENGE, BLASPHEMY et autres TEMPLE NIGHTSIDE ou NUCLEARHAMMER, les parallèles ne sont pas uniquement là pour assurer un minimum de promotion histoire de refourguer le barnum sur un malentendu. Tous ces ensembles partagent le même goût pour la provocation, et le même dégoût des conciliations et autres compromis, pour se concentrer sur les thèmes les plus sombres, peu ragoutants, et repoussants de la musique extrême telle que nous la connaissons depuis ses origines. Dotés d’un son compact et massif, les allemands proposent donc une courte litanie de l’abomination la plus concrète, et n’ont cure d’une quelconque logique de composition, préférant égrener leurs litanies tout au long de morceaux en bloc. Pas vraiment de quoi détailler, Black Nuclear Magic Attack est en quelque sorte un miroir déformant nous renvoyant le reflet le moins flatteur de notre nature, et se concentre sur une rythmique monobloc, distillant les blasts comme Anton LaVey les sermons, et ose des riffs qu’on distingue à peine dans ce magma sonore sans complaisance. La base instrumentale soulignée d’interventions vocales toutes plus ignobles les unes que les autres, et frisant parfois le Goregrind revu et corrigé par les alchimistes de MORTICIAN ne dévie presque pas d’un iota de sa direction primale, sauf sur le troisième titre, « Atomic Salvation », qui tente enfin de placer quelques variations ludiques assez bienvenues. Mais ne vous leurrez pas, tout ça tient du cauchemar absolutiste parfait, et il est impossible de se raccrocher à un quelconque motif, puisque le but avoué ou non des CULT OF EXTINCTION est d’utiliser le bruit en tant que fondement majeur…
Si la page Facebook n’indique aucune information exploitable, l’aura de mystère entourant le projet convient très bien à son optique « artistique », et il ne serait d’ailleurs d’aucune utilité d’en savoir plus pour apprécier ou rejeter cet effort. Je soupçonne d’ailleurs la majorité d’entre vous, déjà certainement réfractaires aux émanations putrides des REVENGE, vomir votre bile sur cette maquette qui représentera à n’en point douter l’archétype du bordel impossible à assimiler à une quelconque forme de musique, mais les plus furieux fidèles de notre lectorat sauront reconnaître une tentative de se montrer encore plus véhément que la moyenne, sans pour autant sombrer dans les délires expérimentaux imbuvables. Néanmoins, et aussi « accessible » soit cette première démo, elle témoigne d’une animosité patente envers toute forme de structuration, et se veut image sonore d’une psyché torturée, obsédée par la brutalité et le chaos, et fixée sur une déconstruction de l’art musical. Une façon comme une autre de se démarquer, mais autant dire que les allemands ne font pas semblant, et qu’ils ne jouent pas un jeu de dupes. Qu’on se surprenne à déceler un passage digne de BLASPHEMY, ou une atrocité émanant de l’esprit incurablement malade de Mories, Black Nuclear Magic Attack mérite un minimum d’attention, ne serait-ce que pour cette façon de torturer des guitares pour les faire geindre, et de refuser toute alternative rythmique qui n’explose pas le compteur Geiger des BPM. Une façon de déformer le Grind pour lui faire épouser les contours d’un Dark Black, et surtout, une fuite en avant qui laisse songeur quant à la suite des évènements. Mais une preuve supplémentaire de l’instinct foncièrement mauvais du label américain, qui n’a de cesse de se retrancher derrière une caution intégriste pour repousser les limites de l’intolérable. Et en cela, je reste admiratif. Et me demande jusqu’où tout ça va bien pouvoir aller.
Titres de l'album:
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
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"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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