Là on va moins rigoler. Beaucoup moins. Quand on parle de Death Metal teinté de Black, on pense à de longues suites lancinantes et violentes, qui insistent sur les côtés les plus vils de l’existence. On imagine une guitare sonnant comme une basse, une basse grondant comme une vibration sismique, une batterie en pulsations constantes, et un chant prétexte à toutes les dérives graves possibles. Parfois, cette image est trahie par la réalité, mais souvent, elle est renforcée par cette même réalité.
Ce qui est immanquablement le cas des lusophones de CHAPEL OF SAMHAIN.
Sorti de nulle part, ce duo est aujourd’hui parrainé par le label grec Nuclear Winter Records, et répand ses sales effluves dans tous les tympans assez fous pour les accepter. Et à l’image de cette pochette en noir et blanc dont l’arche en pierre semble symboliser le passage vers une autre dimension - ou un autre enfer - la musique contenue dans ce premier album disponible en mars évoque une alternative diabolique, un portail vers un purgatoire horrible, et plus que tout, l’affranchissement de toute obligation musicale dans un contexte de bruit apprivoisé.
Deux inconnus chevelus posant dans un cimetière, l’image est plus que classique, mais convient parfaitement au concept. Une hybridation de Death et de Black, comme si le répertoire des premières années de MORGOTH était joué par un AUTOPSY soudainement fasciné par le Black Metal le plus cryptique venu de Portland ou Boston. Vous commencez à appréhender la réalité des faits, mais vous ne la toucherez du doigt que lorsque vous aurez glissé dans votre playlist ces six morceaux aussi caverneux que glauques. Et pourtant, le tout garde une certaine musicalité héritée du Death de Floride, et qui se manifeste par des arrangements de claviers et des boucles de guitare certes morbides, mais subtilement harmoniques.
Black Onyx Cave est donc à réserver à un public averti, qui connaît l’underground le plus craspec sur le bout des doigts sales. Mais si la brutalité est maîtresse, la subtilité n’en est pas pour autant écartée. En témoigne le lourd et très oppressant « Delirium », exercice de style en Death/Doom compact et suintant, qui met à mal notre résistance à la douleur auditive.
Les deux hommes, au passé chargé (GROG, VELORIO & NETHERMANCY) nous entraînent donc dans un monde de saleté, d’impolitesse musicale, et de cruauté décibellique intense. Et il n’est nul besoin d’encaisser le choc intégralement pour comprendre que le duo puise dans le passé de quoi agrémenter son présent de pensées néfastes. « Charnel », titre lâché en éclaireur en témoigne dès ses premières mesures, et combine blasts et tempo appuyé, pour une visite guidée des caves de l’inhumanité, là où les Dieux anciens font encore la loi.
Ce Black/Death là n’est pas pour les cœurs sensibles ni les timides rêveurs en cannibalisme sonore. Non, il est réservé aux plus vicieux des dépravés, ceux-là même qui hument la terre des cimetières avant de profaner des tombes et des cadavres. Bande-originale occulte d’une dérive nocturne à la recherche de plaisirs interdits, Black Onyx Cave aurait pu faire les beaux jours de Nuclear War Now ou Sentient Ruin, tant la gravité des thèmes s’accorde parfaitement aux obsessions de ces deux labels.
Mais qu’importe la signature, du moment que l’ivresse nous extirpe d’un quotidien souffreteux. Plutôt que d’en finir lentement par abus de substances ou de dépression, autant plonger dans le bain d’acide qui remplit cette baignoire ensanglantée, et souffrir de plaisir jusqu’à ce que notre cerveau s’éteigne dans un réflexe de protection.
Chaotique mais structuré, ce premier album est de ceux qui marquent. Ses répétitions vraiment insistantes, ses riffs macabres qui rient de la pleine lune, et sa rythmique rouleau-compresseur qui broie les os sur son passage en font une véritable révélation pour les masochistes les plus sévères, qui se lapideront eux-mêmes sur la place publique.
Chris Reifert peut être fier de ses petits-enfants, qui ont parfaitement compris son enseignement. Gageons qu’il prendra sous son aile ces deux portugais ensablés, qui vous attendent devant la porte de l’infiniment noir. CHAPEL OF SAMHAIN est donc notre nouvel esprit d’Halloween préféré, et son discours l’autorisation de laisser transparaître notre nature la plus hideuse et condamnable.
Titres de l’album:
01. Charnel
02. Flesh
03. Pale
04. Delirium
05. Portal
06. Ether
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