C’est l’heure du troisième album pour les romains enragés de REAPTER, qui cinq ans après leur dernier méfait s’en reviennent remontés comme jamais. Fondé en 2005, le quintet italien a toujours privilégié une optique d’entre-deux, entre la nostalgie des années Thrash magiques et la période plus fluide et floue du Groove Metal des nineties, sans toutefois tergiverser. Considéré comme un EP au vu de sa longueur et par comparaison aux cinquante minutes que durait Cymatics, Blasted n’en est pas moins un concentré de rage et de ressenti, qui saura satisfaire les amateurs de décibels poussés à leur paroxysme et de rythmiques brutes.
Jury Pergolini (basse), Daniele Bulzoni & Max Pellicciotta (guitares), Emiliano Niro (batterie) et Claudio Arduini (chant) nous proposent donc une petite demi-heure explosive en leur compagnie, et un produit tout à fait compétitif sur le marché actuel. Loin de la simple nostalgie et du recyclage facile, REAPTER a donc opté pour une voie diplomatique plus contemporaine, avec une production qui sent bon les années 2000, évitant toutefois cette compression excessive qui rend les albums tous similaires.
A la limite d’un Hardcore moderne vraiment puissant, Blasted se fie à son nom pour laisser ses réactions évoluer naturellement. Doté d’un son à décorner les bœufs de Satan lui-même, ce troisième album a bénéficié des soins de Tue Madsen aux OuterSound Studios, et peut se vanter d’avoir une épaisseur conséquente. On en prend immédiatement conscience en encaissant le rude choc de « No Backwards Step » en pleine face, et son rythme échevelé, et force est de reconnaître que le groupe a raison : une fois entré, aucune marche arrière possible, il faut assumer les coups et tenter de les éviter comme on peut.
Sauf…qu’on ne peut pas. Les riffs sont trop velus, l’axe basse/batterie trop soudé, et la voix rauque et sentencieuse de Claudio Arduini trop ferme et au grain redoutable. On se souvient alors du virage opéré dans le milieu Thrash entre l’avènement de KORN et la sacralisation de MACHINE HEAD, et quelques noms viennent flotter à la surface de la mémoire, sans que l’on ne parvienne à les identifier précisément.
Alors, évidemment, tout ceci sonnera convenu aux habitués, mais l’implication des musiciens, la simplicité des compositions et leur enrobage en béton font que l’on accepte le classicisme de l’œuvre, tout en savourant sa violence. Une violence calibrée mais concrète, comme un bloc de béton vous tombant sur la tronche au détour d’un chantier de construction, même si le tout est régulièrement aéré de soli tout à fait respectables et de mélodies en contrepoint en mode respiration. Avec une moyenne de trois minutes par morceau, REAPTER a choisi la voie d’un discours concis, et ne perd donc pas son temps dans des évolutions trop complexes. A l’image d’un combat de boxe entre deux poids lourds, ce troisième album dispose d’un jeu de jambes fluide, et surtout, d’un crochet du droit sans pitié.
« Cold War » démontre une certaine facilité à accoucher d’hymnes simples capables de fédérer un public mi-Thrash, mi-Hardcore moderne, et les accélérations, nombreuses, rappelleront les racines les plus Metal du groupe. D’autant que le volubile Claudio Arduini est capable de passer de graves à la Jens Kidman à des aigus à la Dani Filth, sans transition, mais en accord avec l’ambiance du morceau (« Riot »).
Du travail bien fait, qui convainc sans forcer, malgré des automatismes encore flagrants, notamment dans le choix de ce rythme quasi systématique. Entre calottes en 5G dans un simulateur de vol (« 10 Days »), et ambiance plus vénéneuse et tamisée (« Eve », plutôt proche du serpent que d’Adam), Blasted fait montre d’une variété conséquente, mais reste homogène et très digeste de bout en bout. Les beignes sont parfois plus intenses et laissent des bleus plus apparents (« Timeless »), et si le final est plus convenu (« Wall Of Death »), on reste néanmoins sur une bonne impression, d’autant que l’énorme basse nous réserve quelques surprises de taille.
REAPTER se montre solide, le torse bombé, et a la violence de ses arguments. Assez court pour ne pas lasser, ce troisième album est encore un peu léger par rapport à son statut d’œuvre de confirmation, mais montre suffisamment ses dents pour impressionner.
Titres de l’album:
01. No Backwards Step
02. Cold War
03. Riot
04. 10 Days
05. Eve
06. The Way Out
07. Timeless
08. Wall Of Death
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