L’Italie thrashe. Ça semble péremptoire dit comme ça, mais le pays est en pleine ébullition Bay Area depuis quelques années. Et en dehors de quelques novateurs qui poussent le Metal mordant dans ses derniers retranchements, admettons que la plupart des combos du créneau se la jouent tradition et respect des conditions. Pas forcément générale de vente, mais qui ventilent bien les permanentes.
En témoigne, l’activité débordante d’un de ces représentants, VRP Thrash très véloce et en continuel déplacement, comme le prouvent leurs récentes tournées hors Europe, aux USA et au Japon, les originaires de Ferrara, GAME OVER.
Non contents d’avoir emprunté aux NUCLEAR ASSAULT le nom d’un de leurs plus célèbres albums, les quatre membres de GAME OVER (Alessandro « Sanso » Sansone- guitare, Luca « Ziro » Zironi – guitare, chœurs, Renato « Reno » Chiccoli – chant/basse et Anthony « Vender » Dantone – batterie) cumulent les actes de bravoure et les longue durée, comptant trois chapitres à leur histoire entamée en 2008 (For Humanity en 2012, Burst Into The Quiet en 2014 et le petit dernier, Crimes Against Reality l’année dernière), ainsi que de fréquentes excursions hors de leurs contrées.
Ceci découlant sur cela, mais faisant surtout d’eux des valeurs sûres de l’exportation Thrash transalpine, ce que confirme ce nouvel EP six titres qui se veut autant bilan que prospection, et que lien entre un passé fameux et un avenir qui semble plus que radieux.
Si leur dernière offrande avait soulevé un enthousiasme avéré sur la toile, les plaçant de fait dans le peloton de tête des leaders de la scène extrême vintage Italienne, ce Blessed Are The Heretics leur permet de marquer une pause à moindre frais, sans atténuer leurs qualités déjà abondamment soulignées.
Constitué de bric et de broc, dans la plus grande lignée des EP des années 80 venant clôturer une saison de live enflammée, cet intermède sympathique est plus à envisager comme un petit cadeau aux fidèles que comme une réelle avancée. Avec deux morceaux inédits, de qualité variable, une reprise et une poignée de titres captés en concert aux USA et au Japon, Blessed Are The Heretics est une joyeuseté éphémère qui vous permettra de patienter jusqu’au prochain album, qui si l’on en croit leur régularité, devrait voir le jour en fin d’année, ou en 2018.
D’ici là, vous pourrez vous repaître de ces deux « nouvelles » compos, puisque l’une d’entre elles n’est qu’une relecture d’une ancienne qu’on trouvait déjà sur Burst Into The Quiet, « No More », repris ici à la sauce Italienne et dans leur idiome natal, qu’ils utilisent pour la première fois de leur carrière et devenant très logiquement « Mai Piu ».
De son côté, «Blessed Are The Heretics » ne vient en rien troubler l’ordre des choses, et perpétue l’approche multiple des GAME OVER, dont le Thrash flirte souvent avec le Crossover, et restant somme toute assez modéré dans l’agression. Ce titre est en outre très accrocheur et reste fermement ancré dans une inspiration séculaire, misant gros sur l’efficacité de riffs simples et de rythmiques franches, dans une optique assez MORDRED/NUCLEAR ASSAULT/LUDICHRIST/MORTAL SIN, avec quelques accélérations assassines à la clé, sachant rester raisonnables en fin de soirée.
Avec son lot de breaks bien sentis et d’écrasements mélodiques fournis, cet inédit transforme déjà ce nouvel EP en collector à posséder, et se montre bien plus intéressant que les deux segments le suivant immédiatement.
La relecture de « No More » dans la langue de Dante n’apporte pas grand-chose à l’original, mis à part un exotisme de façade pas vraiment indispensable, puisque le morceau anglophone était déjà suffisamment efficace, et la reprise assez maladroite du tube « You Spin me Round (Like a Record) » des iconoclastes et chamarrés DEAD OR ALIVE est pour sa part plus amusante que percutante, et avouons-le, foirée dans les grandes lignes dans sa réappropriation maladroite, même si les plus punks des Hardcoreux des fans de Thrash trouveront le refrain assez amusant en soi. Mais il faut reconnaître que dans le style, les ACID DRINKERS s’en étaient beaucoup mieux sortis avec le classique festif « Love Shack » des B 52’s.
La partie live propose un témoignage de l’abordage en règle des terres américaines et nippones, et nous offre donc trois extraits qui pètent le feu, « Mountains Of Madness », « Fix Your Brain » et « C.H.U.C.K. », qui soyons honnête, représentent le plus grand intérêt de cette nouvelle sortie.
Bénéficiant d’un son à déchausser les moshers, ces trois titres incarnent à merveille la puissance du groupe on stage, et sont présentés dans des versions assez accélérées et intensifiées, ce qui les rend encore plus terrifiants.
La basse, mixée upfront, roule comme les yeux de Dan Lilker et Frank Bello en face de foules réceptives à leur chaos, et la batterie usine et turbine sans relâche en arrière-plan.
Si les soli pâtissent d’un manque de dynamique, le chant est parfaitement équilibré et pas trop sur représenté, et on oublie assez rapidement en trépidant sur ces hymnes explosifs que l’on est tranquille chez soi un verre à la main, et pas dans une salle de Chicago ou de Tokyo à headbanger comme un gros gamin. On en vient même à souhaiter que nos Italiens préférés franchissent le pas d’un live entier, tant ces trois morceaux finaux propulsent Blessed Are The Heretics dans la catégorie haut de gamme des Live at Eindhoven de TESTAMENT ou Live at The Dynamo de SACRED REICH.
Bilan largement positif donc pour nos thrasheurs aux longs tifs, qui s’en sortent encore une fois admirablement bien, sans chercher à forcer leur destin. Blessed Are The Heretics confirme l’excellente impression laissée par Crimes Against Reality, et gageons que le futur des GAME OVER sera rempli de crédits gratuits et non d’une subite fin de partie.
Titres de l'album:
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