Oh Adam, regarde cet arbre, n’est-il pas étrange ?
Ouais, ben c’est un pommier quoi…
Rabat-joie, ne vois-tu pas ces délicieuses boules qui pendent ?
Tu parles toujours du pommier là ?
Mais quel libidineux ! Allez, croque dans ce…fruit ?
Pas sûr que ce soit une bonne idée, le barbu nous regarde de travers…
Ok, tu me saoules, je me casse, je vais au Whisky-à-gogo voir MÖTLEY CRÜE.
Ah cette fameuse pomme, ce fruit interdit tendu à Adam par Eve, qui les mènera à leur perte et à leur renvoi via huissier du jardin d’Eden…Cette parabole en dit long sur les intentions crues des femmes envers les hommes, et inversement. Non, les femmes n’ont pas le monopole du vice, et les musiciens s’en servent même depuis des siècles pour faire grincer les dents et mouiller les sous-vêtements.
Et quel autre style que le Glam Metal pour exprimer des émotions interdites ? Depuis l’émergence du genre dans les années 80, il n’a eu de cesse de nous raconter des histoires de groupies, d’alcool ingurgité par litres entiers, de lupanars backstage, et autres séductions de bas étage. Pas fin, encore moins consensuel, mais sexuel, dans tous les sens du terme. Et pour en ressentir les vibrations taboues, il n’est plus besoin de travers l’Atlantique, car depuis des lustres, la France s’illustre dans un registre de riffs mordants et joyeux, soulignés de textes parfois machistes, souvent sexistes, écrits à la machette de braguette entre deux coïts de concert.
Les frenchies d’EVE’S BITE en ont bien compris le principe. Une base Rock solide, des idées fixes, des riffs d’enfer, pour un barouf de tous les diables, entre BLACKRAIN et TIGERTAILZ. Soit une virilité constante pour une énergie débordante, parfaitement formalisée par ce Blessed In Hell qui envoie tous les pécheurs en enfer réclamer leur dû pour toutes ces âmes corrompues.
EVE’S BITE, c’est la rencontre entre les L.A. GUNS et l’odeur de la Californie, plein les naseaux, du côté de…Saint-Etienne. Certes, on visualise plus volontiers une équipe de football en maillot vert, des poteaux carrés, mais depuis 2014, ce quatuor offre une autre carte de visite à la ville, marquée d’un baiser donné entre deux rues mal famées. Ayant une foi indéfectible en un Hard-Rock solide et classique, Olivier Jourget (guitare/chant), Anthony Coniglio (guitare), Nick Crash (basse) et Laurent Descours (batterie) diffusent depuis 2014 leur musique explosive mais posée, viscérale mais osée, et cette nouvelle incursion dans leur univers nous ouvre les portes d’un jardin interdit, jonché d’arbres fruitiers du péché.
Mais il n’est péché inexcusable, et l’entrain dont font preuve les musiciens permet d’éviter le courroux des Dieux, certainement accrochés à leur baladeur avec Blessed In Hell à fond les ballons dans les esgourdes. On peut facilement les comprendre, tant ce nouvel album ne ménage pas ses efforts pour redonner ses lettres de noblesse au Hard-Rock le plus incisif, teinté de fioritures Glam, comme ces refrains à reprendre d’une seule main, ou ces envolées vocales suraiguës qui nous ramènent directement aux années 80. Sans vouloir faire passer le quatuor pour le représentant le plus digne d’une caste très élitiste, on peut au moins lui reconnaître un flair certain au moment de concrétiser ses idées. Des idées simples qui rebondissent d’un mi tempo à un méchant solo, le tout emballé dans une production très street credibility.
Et cette pochette parle d’elle-même, avec nos quatre héros à la porte d’un enfer grand ouvert, et prêt à accueillir ces débauchés avec faste et torture en volupté.
Produit par le groupe, pris sous son aile par M&O Music, mixé et masterisé par Laurent Descours au Grey Wolf Home Studio, Blessed In Hell est un disque cru, mais qui prend son temps pour être cru. Cru, mais bien cuit, et bouillant même, avec des titres qui écrasent les six minutes sans jamais nous prendre pour des cèpes. On y note de nombreuses références, que le groupe résume d’une ligne de bio très sure d’elle :
Pour les fans de SKID ROW, MOTLEY CRUE, H.E.A.T., CRAZY LIXX, CRASHDIET
Il y a de ça, mais pas que, et pas forcément. Si la tutelle d’un SKIDROW option Punk peut être évoquée pour parler des titres les plus échevelés, la globalité de l’œuvre penche plutôt du côté d’une série B fameuse, celle des WRATHCHILD, de nos chers TEARS, et même de l’exotisme d’un THE LOCAL BAND.
Mais qu’importent les références, lorsqu’on frise l’indécence en termes de confiance. Nos amis du jour n’ont guère besoin d’un toujours pour renforcer leur peut-être quotidien et nous tiennent par les boules pour nous forcer à reconnaître l’indéniable vérité : le Rock, toujours le Rock, pour un règne interminable pour cause de domination mondiale.
Pas de prise de tête inutile, pas de question sans réponse dont tout le monde se fout, un background stonien pour une gouaille STOOGES, le tout sur fond de toile Tracii Guns peinte à la louche, mais décrivant avec une certaine acuité les formes d’une belle blonde bien roulée.
EVE’S BITE confronte donc le Glam Rock au Metal, et en ressort grand vainqueur. Pendant un petit peu moins d’une heure, l’imaginaire badine dans les allées de la séduction, pour finalement choisir son camp.
Celui d’un Hard-Rock bien trempé, et de plaisirs collectifs embués.
Titres de l’album:
01. Fire, Fire, Disaster
02. She's Got More Balls Than You
03. The Fighter
04. Feel The Heat
05. Tires On Fire
06. Rock Fever
07. You And I
08. Shits On The Radio
09. Locked In My Dreams
10. Inside Your Devil Eyes
11. Die For The Beast (Feat. Paul Eyssette)
12. Waiting For The Night
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