La pochette flatte les mirettes des fans d’Heroic Fantasy, et la musique flatte les oreilles des fans d’un Heavy Metal franc, massif, ciselé, et ornementé. Dès le départ, les américains d’INCURSION ont tout bon. Evidemment ancrés dans une mouvance nostalgique qui fait recette depuis quinze ans, ces cinq musiciens décident quand même de s’encarter passéiste pour traduire leur passion. Et cette passion est sincère, sans artifices, et peaufinée dans le moindre détail.
INCURSION, c’est d’abord une histoire en plusieurs chapitres. Né dans les années 80 dans la Floride de Miami, le combo n’a guère eu le temps de publier plus qu’une démo, avant de s’éteindre en 1986 après quelques concerts et bons échos dans l’underground. Reformé en 2018 avec la ferme intention de prendre sa revanche sur le passé, et relocalisé à Nashville, Tennessee, INCURSION a modestement célébré son comeback inespéré d’un EP plutôt convaincant (The Hunter), tout en sachant qu’il lui faudrait impérativement passer par la case LP pour être adoubé.
Et ce sont les puristes grecs de No Remorse Records qui ont remporté le deal en publiant ce Blinding Force que le fanbase attendait depuis quelques décennies. Mais l’attente sera comblée, à n’en point douter : ce premier album arrivé sur le tard est un sacré concentré d’énergie et de foi en un Heavy tirant sur le Power Metal, à la mode RIOT de la fin des années 80.
Steve Samson (chant), Maxx Havick & Michael Lashinsky (guitares), Robbie Crede (basse) et Dan Douchette (batterie), soit quarante pour cent du line-up d’origine proposent donc en cette fin d’année 2022 l’hommage le plus flatteur à la NWOBHM, à la FWOAPM, histoire de nous replonger dans les affres d’une passion adolescente. L’opération rétro fonctionne donc à plein régime, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, ces compositions, franches mais fraîches, qui permettent aux deux guitares de se défouler en lâchant d’énormes riffs classiques. Ensuite, cette interprétation léchée mais sauvage, avec en tête de liste un chanteur à l’organe volubile et puissant, toujours à la frontière d’un lyrisme de circonstance. Ensuite, eu égard à cette superbe production signée par le groupe lui-même secondé par le talent de Chris Short (ALESTORM), et donc le mixage et le mastering ont été soignés par Jorg Uken aux Soundlodge studios (ANVIL, RAVAGER, SLAUGHTER DAY). Ajoutez à ce bilan largement positif un sublime artwork de Marcos Miller (DESASTER, DECIMATOR, MENTAL HORROR), et vous obtenez l’album quasi parfait.
Parfait pour ceux qui sont toujours autant fascinés par le Heavy Metal des mid eighties, remis au goût d’un jour plus exigeant en matière de copies. Mais l’avantage d’INCURSION est d’avoir été en activité durant cette période, et d’en connaître les rouages et les secrets. Ce qu’on comprend en encaissant le choc initial de « Blinding Force », hymne parmi les hymnes qui marque au fer rouge ce premier album arrivé sur le tard.
A l’aise dans tous les domaines, le groupe nous livre une prestation sans failles. Emphase, puissance, rapidité, aisance, percussion, lourdeur, lyrisme, tout y passe et les compositions se succèdent à bon rythme, prenant parfois leur temps pour raconter des histoires de Heavy mélodique sur fond de chevalerie héroïque (« The Sentinel », à la basse ronde et généreuse), ou au contraire, jouant contre la montre pour cavaler comme un cheval fou pendant une bataille (« Running Out »).
Imitation plus vraie que nature de la puissance MAIDENienne (« The Rites »), envie de faire tourner la machine à plein régime à la manière d’un DIAMOND HEAD sur « Helpless » (« Master Of Evil »), on pense rapidement à des valeurs sures de la noblesse Heavy comme JAG PANZER, GRIFFIN, ou même le RAVEN le plus athlétique, et on se laisse entraîner dans ce tourbillon d’exubérance comme un gamin sur un manège.
Il faut dire que le quintet n’a pas lésiné sur les figures de style. Double grosse caisse à la JUDAS PRIEST, chœurs guerriers et valeureux qui renforcent la mystique, alternance de mid, up, fast et down tempo, allusions au Doom de papa, celui des années 70, ainsi qu’à l’emphase d’un DIO (« Strike Down »), tierces malignes, mélodies rectilignes, et un résultat sans appel, qui ne souffrira d’aucune contestation : l’excellence, même des décennies après avoir rendu les armes pour la première fois.
Si certains groupes sont rapidement tombés dans l’oubli avant de capitaliser sur la nostalgie pour offrir un comeback foireux, INCURSION a attendu d’avoir un sérieux discours avant de remettre le couvert et de demander allégeance. Et ce premier album, attendu depuis les années 80 a de sérieuses allures de revanche prise sur le destin.
Titres de l’album :
01. Blinding Force
02. Vengeance
03. Running Out
04. The Sentinel
05. The Rites
06. Master Of Evil
07. Strike Down
08. Hang 'em High
09. Riot Act
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