Ce matin, j’ai décidé de faire le malin et de m’intéresser pour la première fois à l’album d’un groupe dont la carrière remonte à la fin des années 90. Parce qu’il faut bien de temps à autres sortir de sa zone de confort et prendre quelques risques, mais surtout, parce que j’ai été salement séduit par leur dernier effort en date. Alors certes, ce choix me complique un peu la tâche, puisque je n’ai jamais entendu la moindre note de leur part, et que je vais devoir juger ce Blood-Fury-Domination pour ce qu’il est intrinsèquement, sans pouvoir me reposer sur le passé du dit groupe.
Quel groupe ?
C’est marqué en gros au-dessus de cette chronique, mais je veux bien le répéter, ARTHEMIS. Un nom qui évoque un parcours retentissant, émaillé de pas moins de sept albums studio, huit donc en prenant en compte ce petit dernier publié par Scarlet Records.
Pas facile donc de juger d’une nouvelle œuvre sans jamais avoir tendu l’oreille sur les précédentes, mais gageons que la musique parlant d’elle-même, je devrais quand même m’en tirer.
Petit résumé pour les néophytes comme moi, les ARTHEMIS viennent donc de Vérone, et s’articulent autour de l’axe en quatuor Fabio Dessi – chant, Andy Martongelli – guitare, Giorgio JT Terenziani – basse et Francesco "Kekko" Tresca - batterie.
Selon leur bio, ils « combinent des riffs de guitare orientés Modern Thrash, des vocaux à couper le souffle, des soli rapides et une rythmique atomique, créant un mur du son de Metal moderne qui rend leurs concerts époustouflants et uniques ».
Tout ça sonne éminemment marketing et légèrement outrancier dans l’assurance, et pourtant, à l’écoute de ce huitième Blood-Fury-Domination, je ne peux qu’acquiescer, le souffle en effet coupé, et les yeux plein d’étoiles Metal brillant d’un feu ardent.
Il faut dire que les Italiens ne font pas les choses à moitié, et assument complétement leur outrance, en mettant le paquet sur les rythmiques et les riffs accrocheurs, défendus d’une voix d’airain par un Fabio en pleine possession de ses moyens. Et soyons honnête, le mélange fonctionne à merveille et emporte l’adhésion de son étrange mélange de néo Power Metal et de Metalcore light, faisant la part belle aux mélodies et aux grandes envolées lyriques à la STRATOVARIUS/POWERWOLF.
C’est bien évidemment aux antipodes de tout intimisme, mais il est indéniable qu’un feeling particulier émane des compositions proposées par les ARTHEMIS, qui se révèlent tous de redoutables instrumentistes qui connaissent parfaitement leur boulot. Et loin d’être un simple catalogue tape à l’œil refourguant du strass en guise de diamants, Blood-Fury-Domination est un véritable album certes pétri de certitudes fanfaronnes, mais témoignant d’un sens affuté de la composition. En gros, l’image même de joueurs de poker attablés, la mine haute et le verbe chaud, mais qui ont la donne de leur morgue.
Et ça, c’est assez rare pour être souligné.
Et même si leur Metal incendiaire porte la marque transalpine du style, ses inflexions typiquement américaines se ressentent au moindre sillon, notamment dans ce désir de pousser les choses à leur paroxysme avec un professionnalisme décomplexé.
Et d’ailleurs, pourquoi complexer lorsqu’on commence son album avec un brulot de la trempe de « Undead » ? Courte intro au synthé qui trompe les oreilles, soudain déluge de Power Metal impérial, pour finalement nous faire atterrir en douceur sur un up tempo élastique subtilement électro mais complètement Metal, avant de lâcher des mélodies certes classiques, mais qui séduisent de leur lyrisme baroque ?
Premier morceau, et hymne immédiat, la barre est placée haute et les yeux regardent les étoiles à la recherche d’un guide qui est planté devant nous, connaissant parfaitement la route à emprunter.
Et si les journalistes toujours avides de comparaisons choc les ont présentés comme des hybrides entre un JUDAS PRIEST de légende et un MEGADETH plein d’assurance, assumons que pour une fois ils ont parfaitement su cerner la chose, puisque c’est exactement l’image qui nous vient à l’esprit.
Mais les Italiens sont décidément à l’aise dans tous les registres, du Heavy le plus mordant au Hard Rock le plus entrainant, comme le prouve ce diaboliquement attachant et poppy « Blistering Eyes », qui combine les harmonies futées d’un ALTER BRIDGE et l’allant rythmique d’un PAPA ROACH, pour une démonstration de force commerciale terriblement probante.
Soli qui brûlent le manche, duo basse/batterie du dimanche qui aligne les fantaisies et autres acrobaties, et chanteur au timbre incandescent qui sait toutefois nuancer lorsque l’émotion pointe le bout de son nez (« If I Fall », acoustique et mineur, qui parvient par miracle à éviter le diabète de la mièvrerie par son investissement total et légèrement seventies), l’osmose entre les musiciens est patente et déborde d’énergie, permettant à cette huitième sortie d’éviter l’écueil dangereux de la parodie.
Ça pulse, ça joue, c’est débridé et affolé, et on se laisse entraîner dans une danse homélie au Metal le plus en folie, frisant parfois les cimes d’un Speed Metal nippon cramé de riffs saccadés (« Warcry », prototype du Néo Power Thrash le plus convaincant au refrain cristallisant), ou d’un Techno Néo plus sombre mais tout aussi fracassant (« Firetribe », avec encore une fois une progression constante et dramatique, entre GAMMA RAY et POWER QUEST).
En gros, une démonstration de force sans humilité, mais qui assume crânement ses débordements qui contribuent justement à rendre cette musique aussi investie que passionnée.
Et si l’on met de côté quelques errances pas forcément indispensables (« Inner-Fury-Unleashed » qui sent un peu le réchauffé malgré ses syncopes et ses sifflantes ravagées), et un final qui ne ressemble pas à l’acmé attendu et mérité (« Rituals » manque d’une bonne embardée qui aurait refermé la porte avec un panache dument salué), Blood-Fury-Domination reste un album de première classe, joué par un groupe qui connaît son métier mais qui continue de le faire avec un professionnalisme teinté d’euphorie juvénile.
Un disque qui en fait trop mais qui justement en donne juste assez pour ne pas tomber dans le grotesque ou le décalé, et qui unit dans un même ballet le Power Metal moderne, le Metalcore pubère et le Néo Thrash vénère.
Maintenant, je vous connais les ARTHEMIS. Et pour moi, vous êtes devenus l’incarnation musicale du trio de fines lames Athos, Porthos et Aramis, défendant la veuve et l’orphelin du bout de votre épée taillée dans le Metal le plus solide et fin.
Du Alexandre Dumas revu et corrigé Italien, pour transposer des aventures de cape et d’épée, de vengeance et de révolte enragée, et de happy end Metal à l’arraché. Mais le monde a besoin de super-héros capés. Et vous la portez admirablement bien.
Titres de l'album:
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