Si vous ne connaissez pas le sieur Chris Dearing, c’est déjà grave, mais pas irréparable. Sachez juste deux ou trois choses sur lui : il est seul à la barre de son navire, il est un instrumentiste doué, extrêmement prolifique, la norme l’emmerde au plus haut point, et pour faire simple : c’est un bon gros taré. THE SOUND THAT ENDS CREATION, l’une de ses nombreuses créations répond à tous les critères exigés par les publications respectables pour figurer dans de futurs tops des « albums les plus barges de leur époque », et à juste titre : chacun des volumes publié par le concept se paie le luxe d’être non seulement excellent, mais aussi totalement déraisonnable. A tel point que les sites spécialisés ont créé le créneau de « Mathcore expérimental » pour en parler, ce qui n’est pas totalement stupide, bien au contraire. Et aussi plus convenable que de décrire un coït très rapide entre Frank ZAPPA, COMITY, PSYOPUS, CAPTAIN BEEFHEART et TOTAL FUCKING DESTRUCTION.
Boomers, Zoomers, Desperate Coomers est déjà le sixième album de la bête, ni le plus long, ni le plus court, ni le plus dément mais encore moins le plus sage, et entre Nintendo Core passé à la moulinette et 8-bit Grind de travesti, le truc bat le haut du pavé, sous le regard goguenard de quelques prostituées musicales en manque de meth auditive.
Il faut savoir avant tout que la bestiole fait tout, et toute seule. Composition, instrumentation, agencement des idées à l’envers et nonsense musical poussé à l’extrême comme si des Monty Python bourrés lisaient une partition de Pierre Henry. De là, entre le DEP featuring Mike Patton et un PSYOPUS encore plus démangé par des puces, THE SOUND THAT ENDS CREATION et ses titres à rallonge caresse dans le sens inverse des aiguilles d’un monstre, pour nous offrir le spectacle pour les oreilles le plus déjanté du moment. Sorte de burlesque pour drogués des tympans, Boomers, Zoomers, Desperate Coomers est un cabaret branque où les bobos et les boomers en prennent pour leur grade, et se mangent aussi du boulgour dans la tronche entre deux soupes bouillantes.
Pour savoir si vous êtes capable de passer le test sans finir entre les murs capitonnés d’une cellule, passez-vous en même temps (c’est important), « 43% Burnt » en soixante-dix-huit tours, et La Tosca de Puccini en fond sonore d’un film d’Uwe Boll. Si la tête vous tourne, c’est normal, ça n’a rien d’un effet secondaire. Si vous vous mettez à régurgiter en imitant la petite Regan et ses tours de cou, lâchez l’affaire immédiatement : vous ne supporteriez pas le moindre morceau de cette ode à la violence cartoon.
Alors, entre des titres de morceaux à rendre fous de jalousie les ANAL CUNT et autres DECHE CHARGE, se cache un compositeur omnidiscipliné, doué, qui se sert du VIP pass du ZAPPA le plus dadaïste pour s’incruster à une fête organisée par les BOTCH. Car il ne suffit pas de jouer vite et fort et de taper tous azimuts en plaçant le maximum de riffs, de samples et de hurlantes possibles, encore faut-il agencer le tout pour que ça ressemble à quelque chose. Et cette symphonie outrancière est justement l’opéra-bouffe le plus dingue mais aussi le plus drôle et accrocheur que vous pourrez écouter cette année…à peine commencée pourtant. Et de grâce, écoutez-le d’une traite, sinon les effets se dissipent et la sensation est moins puissante. Pas d’effets secondaires à déplorer si ce n’est une humeur maussade éventuellement persistante en écoutant la concurrence, décidément moins passionnante.
Inutile donc de poursuivre cette chronique en abusant d’autres images et métaphores inutiles, puisque la seule façon de ne pas comprendre le truc, est de l’écouter et d’essayer de le comprendre. Cette méchante orgie bruitiste est l’un des sommets du genre, et j’espère sincèrement retrouver THE SOUND THAT ENDS CREATION et son Boomers, Zoomers, Desperate Coomers dans les classements académiques des albums les plus foutraques du vingt-et-unième siècle. On peut feindre la folie, mais être une vrai démence ne s’invente pas, on naît comme ça.
Titres de l’album:
01. Jivin' and Vibin'
02. Just as You Have Planted Your Seed, I Will Plant My Seed in You
03. Get Your Shirt Off... It's Pervert Time
04. Stops Frequent Urination, Causes Explosive Diarrhea
05. I'm Sorry, I Can't Hear You Over the Sound of How Wealthy I Am
06. I Hate ICE, I Don’t Even Put It in My Water
07. I Tried to Be a Programmer, but Couldn’t Hack It
08. You're a Loose Cannon, but You Get Results
09. What's the Difference Between a Politician and a Flying Pig
10. When I Take Out the Recycling, I Look Like a Raging Alcoholic
11. It's Going to Be a No From Me Dawg
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