Boomers, Zoomers, Desperate Coomers

The Sound That Ends Creation

05/11/2021

Autoproduction

Si vous ne connaissez pas le sieur Chris Dearing, c’est déjà grave, mais pas irréparable. Sachez juste deux ou trois choses sur lui : il est seul à la barre de son navire, il est un instrumentiste doué, extrêmement prolifique, la norme l’emmerde au plus haut point, et pour faire simple : c’est un bon gros taré. THE SOUND THAT ENDS CREATION, l’une de ses nombreuses créations répond à tous les critères exigés par les publications respectables pour figurer dans de futurs tops des « albums les plus barges de leur époque », et à juste titre : chacun des volumes publié par le concept se paie le luxe d’être non seulement excellent, mais aussi totalement déraisonnable. A tel point que les sites spécialisés ont créé le créneau de « Mathcore expérimental » pour en parler, ce qui n’est pas totalement stupide, bien au contraire. Et aussi plus convenable que de décrire un coït très rapide entre Frank ZAPPA, COMITY, PSYOPUS, CAPTAIN BEEFHEART et TOTAL FUCKING DESTRUCTION.

Boomers, Zoomers, Desperate Coomers est déjà le sixième album de la bête, ni le plus long, ni le plus court, ni le plus dément mais encore moins le plus sage, et entre Nintendo Core passé à la moulinette et 8-bit Grind de travesti, le truc bat le haut du pavé, sous le regard goguenard de quelques prostituées musicales en manque de meth auditive.

Il faut savoir avant tout que la bestiole fait tout, et toute seule. Composition, instrumentation, agencement des idées à l’envers et nonsense musical poussé à l’extrême comme si des Monty Python bourrés lisaient une partition de Pierre Henry. De là, entre le DEP featuring Mike Patton et un PSYOPUS encore plus démangé par des puces, THE SOUND THAT ENDS CREATION et ses titres à rallonge caresse dans le sens inverse des aiguilles d’un monstre, pour nous offrir le spectacle pour les oreilles le plus déjanté du moment. Sorte de burlesque pour drogués des tympans, Boomers, Zoomers, Desperate Coomers est un cabaret branque où les bobos et les boomers en prennent pour leur grade, et se mangent aussi du boulgour dans la tronche entre deux soupes bouillantes.

Pour savoir si vous êtes capable de passer le test sans finir entre les murs capitonnés d’une cellule, passez-vous en même temps (c’est important), « 43% Burnt » en soixante-dix-huit tours, et La Tosca de Puccini en fond sonore d’un film d’Uwe Boll. Si la tête vous tourne, c’est normal, ça n’a rien d’un effet secondaire. Si vous vous mettez à régurgiter en imitant la petite Regan et ses tours de cou, lâchez l’affaire immédiatement : vous ne supporteriez pas le moindre morceau de cette ode à la violence cartoon.

Alors, entre des titres de morceaux à rendre fous de jalousie les ANAL CUNT et autres DECHE CHARGE, se cache un compositeur omnidiscipliné, doué, qui se sert du VIP pass du ZAPPA le plus dadaïste pour s’incruster à une fête organisée par les BOTCH. Car il ne suffit pas de jouer vite et fort et de taper tous azimuts en plaçant le maximum de riffs, de samples et de hurlantes possibles, encore faut-il agencer le tout pour que ça ressemble à quelque chose. Et cette symphonie outrancière est justement l’opéra-bouffe le plus dingue mais aussi le plus drôle et accrocheur que vous pourrez écouter cette année…à peine commencée pourtant. Et de grâce, écoutez-le d’une traite, sinon les effets se dissipent et la sensation est moins puissante. Pas d’effets secondaires à déplorer si ce n’est une humeur maussade éventuellement persistante en écoutant la concurrence, décidément moins passionnante.

Inutile donc de poursuivre cette chronique en abusant d’autres images et métaphores inutiles, puisque la seule façon de ne pas comprendre le truc, est de l’écouter et d’essayer de le comprendre. Cette méchante orgie bruitiste est l’un des sommets du genre, et j’espère sincèrement retrouver THE SOUND THAT ENDS CREATION et son Boomers, Zoomers, Desperate Coomers dans les classements académiques des albums les plus foutraques du vingt-et-unième siècle. On peut feindre la folie, mais être une vrai démence ne s’invente pas, on naît comme ça.

 

                                                                                                                                                                                                         

Titres de l’album:

01. Jivin' and Vibin'

02. Just as You Have Planted Your Seed, I Will Plant My Seed in You

03. Get Your Shirt Off... It's Pervert Time

04. Stops Frequent Urination, Causes Explosive Diarrhea

05. I'm Sorry, I Can't Hear You Over the Sound of How Wealthy I Am

06. I Hate ICE, I Don’t Even Put It in My Water

07. I Tried to Be a Programmer, but Couldn’t Hack It

08. You're a Loose Cannon, but You Get Results

09. What's the Difference Between a Politician and a Flying Pig

10. When I Take Out the Recycling, I Look Like a Raging Alcoholic

11. It's Going to Be a No From Me Dawg


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 06/10/2022 à 17:56
85 %    552

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Winter Rising Fest 2024

Simony 20/11/2024

Live Report

Mars Red Sky + Robot Orchestra

mortne2001 17/11/2024

Live Report

Benighted + Anesys

mortne2001 02/11/2024

Live Report

Dool + Hangman's Chair

RBD 25/10/2024

Live Report

Rendez-vous

RBD 21/10/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Simony

Oui j'ai mes commentaires qui se mettent en double des fois....   

21/11/2024, 09:20

Orphan

"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)

21/11/2024, 08:46

Jus de cadavre

Est-ce qu'ils seront au Anthems Of Steel 2025 ? Pardon Simo   

20/11/2024, 22:29

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Saul D

La relève de Manowar ( vu le look sur la photo)?

20/11/2024, 14:08

Tourista

Quand on se souvient du petit son des années 80...  Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique.   C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure. 

19/11/2024, 21:57

Jus de cadavre

Album jouissif ! Le pied du début à la fin !

15/11/2024, 17:19

MorbidOM

J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)

15/11/2024, 09:51

MorbidOM

@Gargan : ils n'ont pas pu jouer l'année dernière 

15/11/2024, 08:01

Gargan

Oh purée les « clins d’œil » au Hellfest et à Glaciation  

15/11/2024, 07:18

Gargan

Encore Magma!

14/11/2024, 20:20

Tourista

Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément.  (...)

14/11/2024, 09:20

Humungus

Ca c'est de la pochette !

13/11/2024, 09:18

Tourista

Ben voyons. Le mec qui planque des jetons sous la table !

12/11/2024, 17:51

Gargan

QUADRICOLOR 

12/11/2024, 13:23

Humungus

Pas mieux.3 lettres : ÂME.

12/11/2024, 11:14

Tourista

5 lettres : MAUVE. 

12/11/2024, 06:50

Buck Dancer

J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.

11/11/2024, 16:15

Humungus

NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)

11/11/2024, 10:09