Après le noir, la mort ? Généralement, c’est plutôt l’inverse, mais comme je ne fais rien comme tout le monde, je saute du coq à l’âne et du Black au Death. Et un Death fameux, et oserais-je dire, « tendance » puisque les GUILLOTINE A.D. font partie des frémissants de la scène Death US. Cinq ans après un premier album salué par la critique locale (Guillotine, clair, net et tranchant), ce trio d’Atlanta revient avec un second longue-durée dans la besace, et presque cinquante minutes de musique, ce qui est chose assez rare dans le milieu, à moins que vous n’évoluiez dans le Death technique et/ou Progressif.
Et quelque part GUILLOTINE A.D. est progressif, du moins évolutif. Cette récente signature avec la référence US M-Theory Audio a galvanisé le groupe, qui nous sert sur un plateau un Death sourd, grognon, à cheval entre les époques et les sous-genres, et qui se déguste avec appétit, et du temps pour digérer comme il se doit. Ainsi, Adam Miller (basse/chant), Evan Posey (batterie) et Lance Miller (guitare) montrent une facette Death/Doom assez séduisante, loin des émanations suédoises et des effluves américains notoires, pour se concentrer sur une sorte de Death à la PARADISE LOST des jours malheureux, mixant OPETH, le jeune ANATHEMA, mais aussi les rois du putride INCANTATION lorsque le tempo décélère vraiment, et quelques autres références qui vous apparaitront comme évidentes.
En résulte un album agréable, parsemé de petites trouvailles sympathiques, et drivé par une volonté d’explorer toutes les possibilités, en mettant toutefois de côté les plus mélodiques. La mélodie d’ailleurs est décharnée lorsqu’elle existe, et se manifeste timidement à travers de riffs gentiment circulaires comme on les aime, tandis que la voix, linéaire et monolithique, adopte évidemment les inflexions les plus graves pour mieux nous séduire.
Avec parfois un petit penchant pour les méthodes floridiennes de MORBID ANGEL (« War First » qui écrase aussi les vertèbres comme un bon vieux BOLT THROWER), et une inspiration qui va de la vélocité pure au Heavy dur, Born to Fall semble nous emporter dans sa chute vers des enfers déjà arpentés il y a des années, mais qui cachent encore bien des horreurs.
Bénéficiant en outre d’une production absolument parfaite, épaisse juste ce qu’il faut mais bien sèche sur les riffs, ce deuxième album est incontestablement plus mature que Guillotine, quoi qu’extension tout à fait logique de son aîné. Les trois américains ont choisi la voie de la logique dans l’amélioration, ce qui nous permet d’apprécier de véritables chansons et non de simples riffs balancés à la hâte pour impressionner les fans de vintage. Prenons pour exemple le très torturé et tortueux « Spiritual Insect » qui sonne comme un titre purement Heavy Metal joué par des maniaques, avec son lick redondant revenant à intervalles réguliers entre deux beatdown assez corsés.
Mais à vrai dire, c’est tout le répertoire qui sait se vendre, et avec des durées assez longues, chaque chapitre a un défi à relever. Défi évidemment relevé avec brio, en faisant appel à des astuces simples mais accrocheuses, comme cette intro démonique sur le très vilain « Born to Fall », qui permet en outre à Evan Posey de faire montre d’un talent indéniable de percussionniste, avec fills inventifs et écrasés de grosse caisse à la limite du Néo.
On gardera pour la fine bouche les deux derniers cris de l’album, titillant le quart d‘heure de massacre, avec en traquenard speed « Hammer » étonnamment nerveux et agressif, et évidemment, ce final dantesque qu’est « Madness of the Gods », épilogue qui mérite qu’on s’attarde quelque peu sur lui.
Avec ses huit minutes et quarante-cinq secondes, « Madness of the Gods » est vraiment l’acmé que cet album méritait. Un déroulé classique, mais de belles ambitions macabres, pour quelques performances individuelles notables, et une emphase mise sur la créativité rythmique. Tout en s‘accrochant à l’héritage américain des années 90, GUILLOTINE A.D. accepte son époque, mais évite l’opportunisme du cul entre deux chaises. Une sorte de sauce old-school relevée de méchanceté 2K, et un album qui mérite de s’extirper des ténèbres grâce à l’intervention judicieuse de M-Theory Audio.
A écouter un jour de coup de mou, pour retrouver l’impulsion morbide indispensable pour supporter ce monde bien pourri.
Titres de l’album :
01. Vultures of Paradise
02. Exile
03. War First
04. Spiritual Insect
05. I Want to Believe
06. Born to Fall
07. Hammer
08. Madness of the Gods
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