Tu aimes ton Hard-Rock nerveux mais mélodique ? Tu as toujours imaginé ce que pourrait donner des compositions de PRETTY MAIDS jouées par un RIOT pêchu ? Tu aimes les filles bassistes, les chanteurs puissants, les rythmiques fermes et les morceaux durs mais pénétrables ? Alors, cher ami metalhead, réjouis-toi, puisque le quatrième album des anglais de FURY est fait pour toi. Et surtout, ne te laisse pas abuser comme moi par cette pochette cliché qui semble exhumer les pires exhibitions du Power Metal sous stéroïdes. Et ne te laisse pas flouer par cette appellation Heavy/Thrash utilisée par les sites en manque d’imagination. Car les FURY sont un pur groupe de Hard n’Heavy tel qu’on le concevait dans les années 80, avant qu’il ne prenne de la musculature dans les nineties.
De Worcester nous parviennent donc les échos d’une musique solide, enjouée, pratiquée par des musiciens à l’expérience conséquente. Fondé en 2010, ce quatuor s’est montré assez prolifique dans ses primes années, avant de laisser un long silence de quatre années freiner sa progression. Trois albums déjà à son actif, The Lightning Dream, Lost in Space et The Grand Prize, pour une réputation qui commence à devenir très respectable.
Une base d’époque avec Tom Fenn à la batterie et Julian Jenkins au chant et à la guitare, deux pièces rapportées en cours de route, Becky Baldwin (basse) et Jake Elwell (guitare), pour une unité qui se sent clairement sur ce disque, qui confirme la direction prise avec The Grand Prize il y a deux ans. Un résultat assez unique dans les faits, qui refuse le cloisonnement de catégories trop restrictives, pour un cocktail détonnant de Hard-Rock, de Heavy Metal light, de Thrash à peine allusif, mais aussi de Glam, de Rock bouncy, et des morceaux qui fileraient la pèche à un boxeur en fin de round (« A Hell of a Night »).
Beaucoup d’énergie donc et de petits détails qu’on apprécie particulièrement. En premier lieu, ces mélodies simples mais bien utilisées, mais aussi ces chœurs qui donnent clairement envie de participer à la fête. Mais aussi des choix rythmiques intéressants, et une bassiste qui ne joue pas les seconds-rôles pour flatter la batterie et la guitare. Les graves de Becky sont ronds, justes, bien placés, fluides, et apportent aux morceaux ce petit plus coulant qui fait la différence, et qui appuie sur ce côté Rock, parfois contredit par une double grosse caisse imposante.
De Heavy/Thrash point, mais un mélange malin. Malin parce que nuancé, varié, comme ces albums qu’on adorait dans notre prime adolescence, qui allaient de l’allant Speed à la tendresse de ballades sentimentales. Et avec une reprise de contact aussi velue qu’un RIOT sous cure de vitamines (« If You Get To Hell First »), les FURY situent les débats et assument leurs positions. Ces positions sont multiples, selon les humeurs, mais grâce à une production étonnamment claire et enrobée, Born To Sin prône le péché sous toutes ses formes, du moment qu’il soit Hard n’smooth.
Cohésion dans la diversité. Comme un passage en revue de toutes les sous-couches des eighties, mais sans verser dans la nostalgie statique. FURY est un groupe bien de son temps, qui négocie les tierces de la NWOBHM au comptoir de la puissance américaine, et si la voix de Julian Jenkins semble un peu fluette lorsque la tension progresse, on ne peut lui nier un timbre intéressant, qui parvient à unir l’amour irlandais de THIN LIZZY et l’énergie danoise de PRETTY MAIDS (« Nowhere to Be Seen » et son petit côté HAUNT assez prononcé).
Un vrai plaisir de jouer, tel est le leitmotiv de ces anglais, qui au bout d’une décennie semblent avoir trouvé leur rythme de croisière. Un rythme parfois tranquille, comme celui de « Who Are You », parfois plus épileptique lorsque la fête bat son plein (« It’s Rock N’ Roll »). Hard Rock n’Roll, Heavy festif mais pas comique, lenteur de circonstance comme un Blues de fin de soirée (« Shadows and Dust », GRAVEYARD et GRETA VON FLEET en pleine séance de confessions), pour une setlist impeccable qui accroche l’oreille et dope l’enthousiasme.
On aime cette façon de traiter le boogie façon 2K pour le rendre plus sautillant (« Embrace The Demons »), et plus généralement, cette envie de toucher à tout pour se faire plaisir. Et même si les soli sont parfois impressionnants, l’ambiance est au partage et non à la démonstration, et le passé plus radical pointe au final le bout de son nez via un lapidaire « Born To Sin » à faire passer RAVEN et EXCITER pour de gentils retraités fans de bridge et de rami.
Un disque éminemment sympathique de la part d’un groupe ne l’étant pas moins, et cinquante minutes ou presque de synthèse globale entraînante et euphorisante. De quoi avoir envie de pécher sans aller se confesser, puisque après tout, la passion du Hard-Rock n’est pas un vice, mais bien une vertu cardinale dans le monde du Rock.
Titres de l’album :
01. If You Get To Hell First
02. Nowhere to Be Seen
03. Next In Line
04. A Hell of a Night
05. Who Are You
06. Sunrise
07. It’s Rock N’ Roll
08. Shadows and Dust
09. Embrace The Demons
10. Born To Sin
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