Les BRAINTHRASH viennent de Kuopio, Finlande, vous savez, ce petit pays qui nous envahit les oreilles chaque semaine avec de nouvelles sorties Thrash, Heavy, Fm ou vintage. Oui, ils récidivent encore une fois, histoire d’asseoir définitivement leur réputation, et parviennent une fois encore à leurs fins, puisque cette nouvelle exportation est aussi digne d’intérêt que le reste de leur production.
BRAINTHRASH est donc un quatuor, formé en 2004, qui s’est déjà séparé en 2007 juste après sa première démo Major Mayhem, avant de se reformer au printemps 2012 pour publier son premier EP, Mental Kombat. Un parcours plus ou moins chaotique donc, qui les obligea à patienter pendant treize ans avant de publier leur premier LP, celui-là même dont je m’apprête à vous parler, Brain Rangers.
Un premier album qui fait la part belle à un Thrash classique de rebelle, et qui annonce ses références sans complexe, références qui se situeraient d’ailleurs plutôt du côté des USA et de leur mythique Bay Area.
Kami Launonen (chant), Sulo Jäntti (guitare), Lassi Laatikainen (basse) et Mikko Hietamäki (batterie) sont donc bien conscients de ne pas être plus originaux que la moyenne, et se placent avec une belle lucidité sous l’influence du Thrash made in 80’s, celui pratiqué par les influences qu’ils citent avec révérence.
Lesquelles ? Les sempiternels VIO-LENCE, EXODUS, DEMOLITION HAMMER, SEPULTURA, TESTAMENT, et certainement des dizaines d’autres, peut-être plus européens, mais qui de toute façon délimitent le même terrain.
Celui d’un Thrash à forte connotation Heavy, pas trop brutal mais efficace, aux riffs saccadés et aux rythmiques bien speedées, qui gardent toutefois le contrôle sans jamais déraper. La technique du quatuor est affutée, mais n’en fait jamais trop dans les excès, et se contente de servir des morceaux simples et radicaux, d’une optique légèrement progressive sur les bords.
On est loin de la démesure et de l’exubérance de VIO-LENCE ou DEMOLITION HAMMER, encore plus de la débauche de barbarie à la SEPULTURA, et on se rapprocherait plus de la moyenne riffante d’un EXODUS et d’un TESTAMENT, quoique les spectres d’HOLY TERROR et AGONY pointent le cliquetis de leur chaînes en plus d’une occasion.
En fait, la modération dont font preuve les Finlandais les rapprocherait plus d’une troisième vague de Thrash ricain, celle qui s’est écrasée sur l’indifférence des fans du Death sanglant, et qui a émergé à l’orée des nineties, dans un marasme global.
Ce qui, je vous assure, est un compliment non négligeable…
Formellement, la musique proposée par BRAINTHRASH n’a rien d’épiphanique, surtout lorsqu’elle semble surgir d’un raz de marée global qui déferle sur nos côtes depuis une dizaine d’années. Leur approche est assez formelle et respectueuse d’un Thrash raisonnable tirant sur le Power bien senti, mais l’exécution à ce je-ne-sais-quoi de folie qui les différencie d’une masse toujours plus grouillante, et qui s’exprime via quelques arrangements instrumentaux assez ludiques.
Des chœurs inhabituels genre haka d’avant-match (« Vomit Projector », qui sent bon le démarcage à peine déguisé des WARFARE, mais qui ose quelques sifflantes rasantes), de grosses lignes de basse à la Harris/Lilker/verni qui annoncent un fast tempo sous contrôle (« Die Right », de l’EXODUS dans le texte, légèrement nuancé de MORTAL SIN allégé), un chant à la Zetro Souza en moins geignard (« Major Mayhem », repris de leur démo, mais essentiel et un poil plus rapide que l’ensemble, dans un registre à la VIO-LENCE en moins excité), une intro gargouillante qui se calme d’une thématique Heavy Speed fort décente (« Big Bitch », bonjour OVERKILL et merci pour tout), et des lourdeurs mélodiques assez prenantes (« Thanatomania », qui soudain se souvient que la pédale d’accélérateur est à droite des pieds), pour un résultat global sinon surprenant, tout du moins attachant, quoiqu’un peu trop timoré dans son attaque Thrash pas assez débridée.
On pense un peu à la vague Européenne des KILLER WATTS et APOCALYPSE, ceux-là même qui tentaient de donner au style une respectabilité Metal plus prononcée, ou même à une adaptation des standards des groupes US de la seconde génération, qui ne confondaient pas violence et précipitation.
Il est évident qu’on a souvent envie que la machine s’emballe, tant certains plans auraient exigé un peu plus d’investissement, mais aussi une plus grande variété de riffs qui ont tendance à tous se ressembler. Même la production clean, mais justement trop propre à tendance à gommer les éventuelles aspérités pour niveler des morceaux qui auraient mérité de démanger.
Le niveau des instrumentistes n’est évidemment pas à remettre en question, mais leur inspiration tourne parfois un peu en rond. Ce qui est dommage pour un groupe qui a quand même eu largement le temps de préparer son retour à fond…
Mais les points forts sont quand même à noter, le chant principalement qui varie bien et évite la monotonie des grognements, les chœurs qui rappellent le meilleur de la vague allemande des ASSASSIN, HOLY MOSES et consorts, et les progressions dans les constructions qui nous font bondir d’un plan à l’autre en toute fluidité.
Les morceaux les plus longs sont parfois à mi-chemin entre Techno Thrash et Heavy assassin (décidément…), à l’instar de ce « Mental Combat » qui ose un parallèle avec CORONER, timide certes, mais décelable, même si une fois encore, les riffs traînent en longueur et sont plus redondants que bondissants.
Et lorsque le quatuor se laisse un peu aller, quitte à se rapprocher de VIO-LENCE ou DEATHROW sur le final homérique « Brain Rangers », on regrette d’autant plus qu’ils n’aient pas lâché la vapeur plus tôt tant ils se montrent convaincants dans la prise de risque thrashisante.
Dommage que ce Brain Rangers ait trop joué l’équilibre pour tenter de séduire un peu tout le monde. On sent que les BRAINTHRASH ont largement le potentiel pour tout exploser d’un Metal de forcenés, mais il leur faudra pour cela desserrer le collier étrangleur pour pouvoir gambader en toute ardeur.
Un album honnête qui ne se démarque pas vraiment du mouvement old-school, et qui doit se concevoir comme une mise en jambes avant effort plus soutenu.
Titres de l'album:
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