Un groupe assimilé Metalcore ? Un groupe qui se réclame de LAMB OF GOD, AVENGED SEVENFOLD, LINKIN PARK, FIVE FINGER DEATH PUNCH et KILLSWITCH ENGAGE ? A priori, le genre de groupe que justement je m’obstine à fuir à toutes oreilles, certain qu’elles vont subir un lavage de bon goût et rester bouchées par le cérumen de l’ennui. Mais à tout seigneur, tout honneur, et célébrer le retour d’un des fils prodigues de la scène méritait donc non les tambours et trompettes, mais au moins de l’objectivité et quelques lignes à signer…D’autant plus que pour une fois, le dit-groupe ne vient pas des USA mais bien d’Angleterre, et de Blackpool plus précisément, ses illuminations, ses cars chargés de touristes, et son cachet de carte postale, etc…C’est donc après un hiatus de cinq ans que nous retrouvons les anglais de RAVENFACE, qui depuis 2012 s’étaient fait très discrets discographiquement parlant, à tel point qu’on se demandait si on allait les retrouver un jour ailleurs que sur les scènes des festivals. Mais après avoir annoncé un comeback l’année dernière, entériné par une réédition de leur second album Divided Kingdom, nous avions pu suivre les aventures du quintette sur les estrades de l’UK Tech Metal Fest (tête d’affiche de la seconde scène) et du Hammerfest, pour la deuxième fois en deux ans. Et après avoir encaissé deux singles avant-coureurs, leur public était donc prêt à fêter leur retour comme il se devait, en acceptant à bras ouvert le troisième chapitre de leur aventure, qui leur permet aussi d’accueillir un nouveau membre venu prêter main forte aux autres. C’est donc à un RAVENFACE new-look auquel nous avons droit, et pas seulement au niveau de la formation, mais aussi des fondations, puisque l’optique artistique à quelque peu changé, pour laisser de revers quelques systématismes un peu trop flagrants et prendre quelque risques. Et tout le monde de s’accorder à dire que ce Breathe Again pourrait bien incarner une sorte de RAVENFACE V 2.0, incarnation beaucoup plus versatile et efficace que la version béta et la V 1.0.
Et ce qui est amusant dans cet état de fait, c’est de constater que les anglais risquent de rencontrer un succès à plus grande échelle encore en ayant dilué leur musique dans des arrangements up in time, dénaturant parfois leur son au point de le rendre méconnaissable. Est-ce l’intronisation de Leah Woodward, ex-ALIASES qui leur a donné le coup de fouet indispensable à la réalisation de certains défauts que les moins complaisants se plaisaient à souligner avec force exemples ? C’est une possibilité, mais cette éventualité ne doit pas occulter le fait qu’en prenant leur temps, les musiciens ont sans doute réalisé qu’il était indispensable d’aérer un peu leur formule, qui avait fait ses preuves en se gaussant de dizaines de milliers d’écoutes sur les plateformes virtuelles, mais qui commençait à méchamment tourner en rond en seulement deux occurrences. Et après s’être présenté au monde via This Is Annihilation en 2010, et avoir confirmé leurs intentions avec ce fameux Divided Kingdom, le quintette a donc décidé non de virer casaque, mais de prendre un virage en épingle à cheveux pour ne pas lasser son public en assouplissant son approche, et en provoquant ses guitares de synthés proéminents. Autant l’avouer, si l’on est encore loin de l’épiphanie Metal, ce troisième LP censé être celui de la confirmation confirme justement que les fans de Metalcore et de Metal moderne peuvent encore miser gros sur leur poulain qui en a profité pour apprendre deux ou trois trucs avant de revenir les enchanter. D’abord, à domestiquer leur son d’une patine Pop très prononcée, sans le sacrifier à la puissance, ce qui aurait souvent tendance à les rapprocher d’un LINKIN PARK des bons jours ou d’un BRING ME THE HORIZON d’humeur introspective mais toujours aussi jumpy. Des références qui permettent de placer ce Breathe Again sous de bons auspices, puisque malgré quelques maladresses encore palpables, ce nouvel LP fait clairement la nique à ses deux aînés, et présente un groupe sûr de son fait, qui a pris le temps de sortir de l’adolescence et de murir avant de se risquer à remettre en cause son caractère un peu trop consensuel et universel. Et sans bousculer la hiérarchie ou l’ordre établi, on peut aujourd’hui affirmer sans craindre le ridicule que les RAVENFACE font partie de la catégorie des leaders et non des simples suiveurs, ce qui est toujours un cap important à franchir.
Les cinq musiciens, fraichement unis et réunis (James Denton - chant, Jack Ormond-Prout - guitare, choeurs, Leah Woodward - guitare, Adam Dowd - basse et Cameron Spence - batterie) ont donc décidé de frapper un grand coup pour revenir dans les mémoires, en lâchant en éclaireur le single éponyme de l’album, ce « Breathe Again » qui les présente sous un jour flatteur, en prônant un équilibre patent entre grosses guitares saturées en riffs calibrés, rythmique élastique mais solide, et arrangements synthétiques doublant des parties vocales en chant clair. Vous me direz à la lecture de ces quelques lignes que ces mots semblent définir le genre de façon générique, et vous n’aurez pas totalement tort, même si la façon qu’ont les anglais d’utiliser ces éléments formels offre un éclairage nouveau sur leur carrière. On les découvre moins flagrants et moins faciles, et surtout, plus malléables dans leur optique, comme si la puissance pouvait enfin s’articuler de manière moins évidente. C’est donc un groupe de plus en plus professionnel, mais aussi paradoxalement plus fragile dans ses convictions que l’on retrouve, et la sensation, loin d’être désagréable, nous les fait apparaitre plus humains et moins mécaniques. D’autant plus que ce bel équilibre est le fil d’Ariane de ce troisième album, qui s’il n’évite pas toujours les lieux communs, essaie de les contourner, tout en agrémentant d’un touché personnel des poncifs parfois assez éculés (« Gasoline », efficace et terriblement classique, mais sauvé par des volutes de synthé qui rendent le tout assez onirique dans les faits). « Tyrants and Kings », qui fut aussi présenté en amont enfonce le clou, et pérennise le partage des tâches entre une paire de guitaristes complémentaires et des nappes synthétiques, proposant un couplet où les riffs semblent bondir des enceintes et un refrain fédérateur, porté par des mélodies prévisibles, mais incarnées avec conviction. Le chant un peu fragile de James Denton est toujours aussi envoutant, et s’accorde à merveille de cette nouvelle direction lui permettant d’explorer d’autres horizons, imposant parfois un lyrisme de circonstance dans un format Pop insistant (« Colder »).
Bien évidemment, rien de saisissant dans ce tableau, mais de l’envie, et surtout, la capacité nouvelle de pondre des titres un peu moins coulés dans le moule et profitant de quelques ondulations. De fait, « In Time, In Sight » et sa souplesse en dualité vocale, contraste parfaitement avec le percutant « Fighters » qui s’agace de riffs puissants et percutants, tandis que le modulé et ambiancé « Tastes Like Misery » synthétise un peu toutes les idées et époques pour valider définitivement une adaptation de personnalité séduisante dans son envie de s’extirper d’une condition un peu figée. Pas de quoi convertir de nouveaux fidèles à une cause perdue d’avance, mais de quoi rassurer une fanbase qui craignait de voir ses héros sombrer corps et âme dans les affres de l’oubli.
Titres de l’album :
1.Breathe Again
2.Gasoline
3.Tyrants and Kings
4.Colder
5.In Time, In Sight
6.Fighters
7.Tastes Like Misery
8.Light In the Dark
9.The Line
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