Voilà donc de sympathiques canadiens, originaires de Thunder Bay, Ontario, et qui nous offrent leur premier album après avoir secoué l’underground Thrash de leur moyen-format The Awakening. Il ne leur aura fallu qu’une seule année pour se lancer en longue-durée, et en parlant de durée, ils n’ont pas joué les pingres. Pensez donc, un premier album de plus de soixante-trois minutes pour onze morceaux, ça se remarque sur l’étal du charcutier, qui a justement mis cette pièce de viande en valeur. Mais qui dit longue-durée ne dit pas forcément qualité, et c’est avec circonspection que j’ai accueilli cette œuvre à la pochette qui en dit long sur l’esprit old-school.
Taya Boban, auteur de l’artwork est soit à louer pour son génie minimaliste, ou à railler pour son trait grossier rappelant les pochettes les plus enfantines du genre. Il y a longtemps que je n’avais vu dessin pareil orner un premier LP, mais après tout, pourquoi pas puisque ça aiguise la curiosité, vite rassurée par l’ouverture « Begin the Invasion ».
Plus que Thrash pur, les canadiens (Cam Demianiuk - guitare/chant, Nathaniel Turcotte - batterie/chœurs, Nick Michieli - basse/chœurs/guitare et Raleigh KeagStrong - guitare/chœurs) s’épanouissent dans un genre de Crossover trés personnel, drivé par un mid tempo assez appuyé, qui sent le Venice à plein nez parfois, mais aussi D.R.I, CEREBRAL FIX, A.O.K, et tous les petits rigolos qui n’envisagent la violence que sous son aspect le plus ludique. Alors, fans du Big4 ou de CRYPTIC SLAUGHTER, passez votre chemin ici, le Thrash est de CM1, avec des riffs simples à colorier, et une rythmique approximative à entourer.
Mais étrangement, aussi bancal puisse être ce Thrash, il n’en garde pas moins un côté décalé séduisant. Doté d’ailleurs d’un son très clair permettant d’apprécier tous les secteurs de jeu, il s’éloigne du classicisme actuel de la nostalgie, et ne joue old-school que dans l’esprit. On pourrait presque l’assimiler à un Hardcore épais par moments (« The Hardest Truth »), comme du MINOR THREAT joué par les D.B.C, et la frontière entre les genres devient vite floue, tant l’exubérance prédomine sans se soucier des appartenances de clans.
Ceci étant dit, ne vous attendez pas à une épiphanie d’originalité ou de génie. Certains titres sont assez passe-partout, même si chacun d’entre eux contient au moins une idée fabuleuse. Mais avec des chansons dépassant souvent les six minutes et un tracklisting aussi fourni, les PANSOPHIC se rapprochent des anglais d’ACID REIGN, qui sur leur premier album taquinaient eux aussi le chrono, même si les points communs entre les deux gangs s’arrêtent là. Nous avons même droit à une forme de romantisme très désaxé sur « Succumb to the Riptide », avec intro soyeuse au piano et mélodie prononcée à la ALICE IN CHAINS, avec toutefois un chanteur qui montre rapidement ses limites.
Des soli amateurs jusqu’au bout des ongles, au son aigrelet et agressif, une propension à user le même plan jusqu’à la corde de mi aigue, certainement trop d’ambitions par rapport aux moyens, mais une envie de proposer autre chose qu’une simple et banale copie d’EXODUS ou SLAYER, afin de s’éloigner de la masse. Malheureusement, dans les faits, tout ça se traduit par beaucoup de maladresse, avec une batterie pas toujours dans les temps, et des riffs rachitiques et monolithiques.
On apprécie d’autant plus lorsque le chant s’énerve et devient plus criard et que le batteur place quelques petites trouvailles inventives (« Armageddon »), ou quand l’influence Hardcore est plus prononcée et donne lieu à des joutes verbales jubilatoires (« Pandemic », qui ose aussi un break technique, pas gagné…), mais très sincèrement, Bred To Annihilate eu gagné à être amputé de vingt bonnes minutes et de deux ou trois morceaux pour ère plus percutant. Pour le moment, il n’annihile pas grand-chose à part la patience, et reste une excellente démo, plutôt qu’un premier album, malgré quelques qualités vocales totalement incongrues (« Welcome Home »).
Un album qui rappelle quelques private jokes des années 80, l’écurie New Renaissance et l’underground anglais, et qui reste une anecdote sympathique pour glisser dans sa collection Thrash, pour les acharnés de la complétude évidemment. Et uniquement.
Titres de l’album :
01. Begin the Invasion
02. Frozen Hell
03. Panopticon
04. The Hardest Truth
05. Succumb to the Riptide
06. Armageddon
07. Pandemic
08. Garage Practice
09. Fearlords
10. Spine and Dagger
11. Welcome Home
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