Le retour des héros que personne n’a vraiment adoubés en dehors d’un underground poisseux sentant la mite et la misère. Mais si les SICKBAY de l’état de New-York sont aujourd’hui devenus de vraies références d’un Hardcore maladif joué à la façon d’un Death floridien grand cru, le hasard n’a rien à y voir. Leur ténacité, leur âpreté, leur méchanceté a beaucoup pesé dans la balance, déjà bien plombée par deux longe-durée sortis respectivement en 2019 (Dissonance) et 2020 (Death Cold Grip), et cette même balance menace aujourd’hui de pencher du mauvais côté de l’espoir suite à la publication d’un nouvel EP guère plus complaisant que ses deux frères aînés.
Pour les néophytes n’ayant jamais entendu parler de ce trio de Beacon, je propose une sorte d’image un peu biaisée susceptible de les aiguiller avant qu’ils ne perdent leur santé morale. En imaginant du SICK OF IT ALL jouant des standards d’OBITUARY période The End Complete, vous aurez un petit aperçu de ce qui vous attend niveau traumas, et en profitant de la période de confinement liée à la pandémie de COVID-19, les trois américains ont encore joué un tour pendable à la santé publique, en laissant leurs émanations s’échapper du soupirail d’une cave décidément bien mal isolée.
Dans la plus droite lignée de leurs deux précédents méfaits, les SICKBAY se montrent sous un jour de plus en plus maladif, entre BOLT THROWER pendant une crise de gastro et YOUTH OF TODAY à l’article de la mort. Leur Death Hardcore est toujours aussi teigneux, féroce, tenace, et vous tient taux tripes pendant des jours comme un plat de fruits de mer avariés. Riffs sombres, voix glauque dans la plus pure tradition Death US, inclinaison Hardcore vraiment viscérale, pour l’un des mélanges les plus nauséeux du marché. Entre NAILS et PRIMITIVE MAN sortis de cure de désintox glauque, Brutal Existence souligne toute l’ignominie d’une existence passée à survivre et à encaisser les coups, modulant entre lourdeur poisseuse et violence véloce féroce, pour mieux dépeindre un climat social au bord de la rupture.
Alors, quatre tranches de vie chancelante, c’est peu, mais c’est aussi un sacré cadeau empoisonné juste avant les fêtes. Et si vous aviez prévu de vous gaver de foie gras et vous enivrer de champagne bon marché, un simple conseil : évitez le trop-plein. Car la tambouille préparée par Tom Peluso (basse/chant), Jim Sinon (guitare) et Joe Merando (batterie), vous laissera une enclume sur l’estomac, de celles qui pèsent sur la digestion physique et mentale.
Et dès la mise en demeure « Die », le message littéraire et artistique est clair : crevez. C’est bien la seule recommandation émise par le trio qui se complait toujours dans ces dissonances maladives et cette puissance à envouter un télévangéliste. Toujours à la frontière des genres, SICKBAY joue à cache-cache avec le Hardcore, le Death, le Deathcore, le Sludge poisseux, et nous livre sans doute le paquet le plus dangereux de cette fin d’année. De ceux qu’on ouvre avec une équipe de déminage, et toutes les protections nécessaires.
Alors, vous pouvez continuer à mener votre petite vie tranquille, faire semblant de ne pas voir le monde s’écrouler sur lui-même et d’ignorer que vous et vos contemporains contribuez à la déliquescence d’une existence de plus en plus stérile. Mais comptez sur des groupes comme SICKBAY pour souligner vos travers, et mixer dans une même rage ASPHYX et les CRO-MAGS.
Titres de l’album:
01. Die
02. Fueled by Hatred
03. Stench of Death
04. Aggressive Betrayer
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