Le destin de ces « petits nouveaux » est aussi lié à celui de MOTORHEAD que les CINDERELLA étaient attachés à la gloire de BON JOVI.
Non que la musique des Californiens de BUDDERSIDE a quelque chose à voir avec le Rock à la nitro du regretté Lemmy, parti trop tôt, mais leur premier album, éponyme, a été produit par un certain Paul Inder Kilmister, fils de qui vous savez, et propose un featuring de Monsieur Phil Campbell, sur un morceau d’ailleurs situé aux antipodes d’un Hard Rock de l’enfer…
Pas mal comme petit coup de pouce du destin, quoique vu le pedigree des gus en question, je doute qu’ils aient vraiment eu besoin d’un tel parrainage pour attirer l’attention sur eux…
Car si le nom de BUDDERSIDE ne vous dit pas grand-chose, celui de son frontman vous en apprendra certainement plus. Patrick Stone, know him ? Pourtant, on le retrouve au casting de combos aussi fameux que QUIET RIOT, VELVET REVOLVER, le ADLER’S APPETITE de Steven le cogneur, and so on…
Mais de participations en collaborations, l’homme en a eu assez de jouer les doublures, et a enfin touché du doigt son rêve…Voler de ses propres ailes, en solo, sans nom fameux derrière le perfecto, et avec ce premier LP dynamité, on peut dire que sa patience a porté ses fruits tant l’objet semble à tout moment prêt à exploser…
MOTORHEAD donc, de par la production et la signature en guest de bon ton, mais aussi par le label maison, Motorhead Music (dont les BUDDERSIDE sont la seconde affiliation), en doublette avec UDR, ce qui garantit un maximum de portée niveau promotion.
Mais une fois réglé le problème de la caution, encore fallait-il cravacher pour payer le loyer, ce que ce quatuor d’allumés éclectiques parvient à faire sans trop se fouler. Feignants ? Non, débordant de vitalité et de talent, et surtout d’éclectisme, puisque ce premier effort en fait beaucoup pour reluquer dans toutes les directions.
Inutile de chercher une quelconque corrélation avec les gangs précédents de Stone, puisqu’il roule sa bosse sans amasser de mousse, ce qui lui permet de s’imprégner de l’air du temps tout en capitalisant sur un parcours flamboyant.
Alors du Hard-Rock évidemment, mais comment pourrait-il en être autrement, mais aussi du Ska, du Metal un peu lourd, de la Pop, des trucs un peu Funky louches, et puis de l’ouverture, de l’inspiration, des respirations, et surtout, des chansons, qui ne se contentent pas de jouer fort en usant un riff déjà bien abimé sur les bords.
On retrouve autour du leader chantant Michael Stone à la basse, Rich Sacco à la batterie, et Johnny Santoro (STILL STANDING, ROCK SUGAR) à la guitare pour compléter le line-up, et dès l’entame torride de « Genocide », le ton est donné, mais seulement le premier, puisque la diversité est de mise sans qu’elle ne divise. Proto-Hard-Rock de première bourre, cette entrée en matière donne autant d’indications qu’elle ne pose de questions, et le déhanché groovy plaqué sur des mélodies un peu psyché et orientales surprend et déroute, mais ouvre la route au pluralisme musical, malgré un son compact et béton qui colle au Metal comme un chewing-gum à un talon. On pense TEA PARTY et ENUFF Z’NUFF, ou une association jumpy entre Tommy LEE et MYRATH, mais en tout cas, en tant que prise de contact, ce premier morceau fait son boulot, nous intrigue, en nous obligeant à aller plus en avant.
Et plus en avant, c’est cette fameuse implication de Phil Campbell, sur un titre qui prend l’exact contrepied de son prédécesseur, sans pour autant cacher sa coloration derrière un intitulé bidon. « Ska Bra » est aussi honnête que ses mots qui se complètent, et cache sa poitrine d’un Ska Rock endiablé, aussi intense qu’un délire des REEL BIG FISH de début de soirée. Mélodique et virevoltant, il met la pêche sans qu’on se demande si on a vraiment raison de s’agiter sur un tel démarquage assumé, jusqu’à ce que la guitare de Phil nous torche un solo un peu brouillon, qui tient plus du gimmick récréatif que d’une révélation.
« Pain » repart aux antipodes pour un Rock bien sale qui cavale, up tempo en bandoulière et ambiance un peu sournoise et narquoise, avec toujours ce chant un peu gouailleur et nasillard qui ne rechigne pas à dispenser quelques « Yeah » et autres « Na-na » sur son passage. Riffs dopés à l’électronique, arrangements synthétiques, et mélodie catchy, recette easy, mais appliquée avec toute la rigueur de sa fantaisie.
« X-Girlfriend » change une fois de plus de décor, louvoie entre les ports pour trouver notre attache, et se rapproche d’un Hard Rock des nineties, sans pour autant oublier l’originalité au placard. Cassure acoustique qui rappelle un peu les MÖTLEY, lourdeur imposée qui se veut plus ALICE IN CHAINS qu’un « Them Bones » décharné, joli mélange ombre et lumière à peine cachée.
Difficile toutefois de trouver une description idoine pour chaque entrée, puisque chaque morceau possède sa propre identité, qui change au fur et à mesure que l’album avance, sans pour autant que les BUDDERSIDE ne passent pour une bande de rockeurs à l’hésitation balbutiée.
Mais il est certain qu’on trouve de tout une fois la boite de Pandore ouverte et fouillée, de la Power-Ballad intimiste et écorchée (« Clear Blue Sky »), à la bombe Electro-Punk aux couplets feutrés/enflammés et aux vocaux hurlés (« Open Relationship », avec encore une fois un refrain irrésistible aux tonalités Pop extensibles), en passant par le gros développé/couché Heavy Indus (« The Envelope »), jusqu’au quart d’heure américain du crooner de Las Vegas, qui se laisse aller aux confessions du bout de la nuit sur un piano alangui (« Can't Wrap My Head Around You »).
Vous l’avez compris, ce premier album en presque solo de Patrick Stone est une catharsis qui nous embarque dans son désir d’expression trop longtemps contenue. A force de prêter son nom et ses talents à des combos en vue, l’homme a développé un gros complexe personnel, qui trouve enfin son exutoire dans les onze morceaux explosifs et chamarrés de ce Budderside.
Un peu bricolé, mais totalement assumé, cette pluralité de ton et de son se laisse écouter à fond, et se déguste comme un gros bonbon acidulé/sucré/poivré, qui fond sur la langue et attaque le palais.
Aussi Hard qu’il n’est Pop, souvent straight to the top, un peu Punky, mais toujours propre, sans être une révélation, BUDDERSIDE se voit plus comme un groupe hors saison, qui fait ce que bon lui semble sans tenir compte des impératifs des clients.
Un enthousiasme se matérialisant dans des compositions solides et légères à la fois. Comme une bulle de savon s’échappant d’une baignoire de champagne et qui éclate en reflets irisés teintés du prisme intégral de lumière d’un arc-en-ciel de Rock qui sait encore s’amuser.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09