No news, but good news.
Pardonnez-moi cette entame lénifiante en dérivation de sens. Cette phrase un peu péremptoire est à prendre au second degré, et signifie : « pas de nouvelles, mais des bonnes nouvelles ». A savoir que cette édition n’en est pas une, mais bien une réédition du label texan Rescued From Life Records, réédition du deuxième album des anglais de HELLKRUSHER, légende de la scène Punk de la fin des années 80. Monté de toutes pièces alors par deux thrasheurs invétérés, Scotty, ex-HELLBASTARD (basse) et Ali, ex-ENERGETIC KRUSHER (chant), désireux de changer de créneau et de rendre hommage au mouvement Crust et Anarcho-Core anglais de cette décennie chaotique.
Buildings for the Rich n’était donc pas le premier album de ces forts en gueule, mais bien le second, devenu depuis une véritable pierre angulaire du Crust anglais, comme un DISCHARGE se prenant le jus, les doigts dans la prise des ELECTRO HIPPIES. Réédité donc non par un, mais par trois labels, les américains de RFL se voyant soutenus dans leur entreprise par Chaos Control pour les versions vinyle et par Pop Noise pour la version tape, histoire d’offrir un tableau complet des formats aux fans.
Et avouons-le, cette campagne à de la gueule, d’autant que cet album est souvent considéré par les fans comme le pic de méchanceté d’un groupe somme toute assez modéré. Eloigné de la scène Grind par un parti-pris de compréhension Hardcore, les HELLKRUSHER pouvaient passer pour des fils illégitimes de GBH énervés par l’écoute répétée du pavé Hear Nothing See Nothing Say Nothing de DISCHARGE. Pas d’affolement de rythme donc, mais une énergie incroyable, qui trente ans plus tard provoque toujours les mêmes réactions épidermiques chez nos amis punks, ayant fait de cet album celui d’un chevet, table sur laquelle trône aussi les premières démos de NAPALM DEATH et quelques autres artefacts Punk de valeur.
Pas moins de vingt-deux titres, dont une reprise de GBH pour valider la comparaison précédente, c’est la fête de la violence saine, pas trop sombre, mais pas non plus trop guillerette pour passer pour des clowns. De là, si le premier morceau vous agresse agréablement les tympans le reste de l’album passera comme une lettre à la poste. Pas de remixage, pas de remasterisation, du Crust/Punk pur jus, avec textes réduits à la portion congrue de slogans individualistes, des soli qui n’en sont que de nom, une basse linéaire calée sur la ligne du parti de la guitare, et vogue la galère, à bon rythme.
Méchant sans vraiment l’être, HELLKRUSHER incarnait le meilleur du versant Punk/Hardcore de la scène anglaise de l’orée des années 90, alors que le Thrash mourrait de sa belle mort, pas vraiment défendu par ses représentants anglais, bien trop rigides et peu inspirés. HELLKRUSHER, très loin de HELLBASTARD et d’ENERGETIC KRUSHER se contentait de fusionner les deux noms pour rappeler le passé, mais savait clairement où il allait. Loin des gros riffs Metal et des morceaux longs, pour privilégier une optique épidermique et immédiate. De fait depuis 1992, le climat n‘a pas vraiment changé et les raisons de se foutre en rogne sont toujours aussi nombreuses. Alors pas étonnant que cet album sonne toujours d’actualité, malgré une certaine linéarité qui pourra rebuter les plus exigeants.
Cette campagne de réédition tombe à pic, alors que le groupe s’est reformé dans les années 2010 pour produire deux albums successifs. Un retour en arrière qui fait du bien, qui prône l’épure et l’ascétisme Crust, et qui permettra aux petits néophytes de découvrir l’un des groupes les plus attachants de l’Angleterre des nineties. Le tout étant vendu à des prix assez raisonnables, on ne va quand même pas se priver.
Titres de l’album :
1. Buildings for the Rich
2. Third World Exploitation
3. War Who Needs It
4. Full Of Shit
5. Path To Destruction
6. The Chase Is On
7. Sick Cunts
8. Conform
9. Dying For Who
10. Smash The Trash
11. Destined To Die
12. System Dictates
13. Threat Of War
14. Burn A Rock Star
15. Who's System
16. War Games
17. Clear The Debt
18. Scared Of Change
19. Dead Zone
20. Hellkrusher
21. Give Us A Future (One Way System)
22. Sick Boy (G.B.H.)
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