Après avoir chroniqué le dernier VOÏVOD, ne voilà-t-il pas que je tombe sur un groupe qui visiblement, s’est inspiré des canadiens au moment de se faire baptiser. Alors, qu’attendre de KÖRGULL THE EXTERMINATOR ? Du VOÏVOD dans le texte époque trilogie War and Pain/Rrröööaaarrr/Killing Technology ? Un peu mais pas tellement, mais après tout, avec déjà cinq albums dans sa besace, le groupe espagnol n’a guère besoin de se présenter ou de préciser encore une fois sa démarche.
Connu comme le loup noir depuis 2009 et la sortie de Dogs of War, ce quintet catalan (Joe Bastard - batterie, Mark Wild - guitare, Lilith Necrobitch - chant, Ghorth - guitare et César Valladares - basse) a donc largement eu le temps de se faire un nom, et de devenir l’une des bêtes les plus dangereuses des forets espagnoles. En presque quinze ans d’exercice studio, KÖRGULL THE EXTERMINATOR a exterminé quelques doutes et terrassé pas mal d’idées reçues, pour s’imposer comme une force vive de la scène Blackened Thrash mondiale, sans pour autant accepter une moyenne confortable. Car ces gens-là ne mangent pas la soupe froide, mais abordent la composition avec beaucoup de sérieux et d’application, sans perdre en spontanéité. Et ce nouvel opus travaillé par le label national Xtreem Music ne fait point exception à la règle, mais la renforce encore plus.
Toujours mené gosier battant par la sorcière Lilith Necrobitch (qui en outre est l’épouse du batteur Joe Bastard, anecdote toujours importante), KÖRGULL THE EXTERMINATOR aborde le Thrash et le Black Metal sous leur aspect le plus Punk, un peu comme si le VOÏVOD de la prime jeunesse avait découvert une source de puissance alors inconnue en 1983. Dès lors, le battage est énorme, et la moisson conséquente. D’autant que les larrons ne se gênent pas pour jouer la montre, et proposer des titres de plus de cinq minutes, fait rare dans ce créneau d’ordinaire plus concentré sur la concision et la rapidité.
Mais le résultat est le même, en mieux. En patrons de la scène, les espagnols imitent à merveille un ARCH ENEMY tombé dans la marmite du Black/Thrash, ou un DETENTE de la grande époque boosté par une cure de Red Bull. L’énergie est donc primordiale pour ces musiciens capables, qui s’éloignent des facilités du cru, tout en respectant les dogmes historiques. En résultent des titres à donner le vertige à des punks Metal cloutés et iroquoisés, et à faire courir leur chien après sa queue. Assez proche du barouf que pourrait produire un WARFARE coincé dans une centrale électrique, ou d’un SDI qui pisserait trop près d’une clôture branchée sur la gégène, Built to Kill nous entraîne dans la folie ordinaire d’un groupe qui ne pense ni n’agit comme tout le monde.
Et c’est aussi pour ça qu’on l’aime. Surtout même.
Built to Kill ne se différencie pas vraiment de Sharpen your Spikes ou Reborn from the Ashes. Il en est la continuité logique, une continuité qui se perfectionne avec les années, et qui atteint aujourd’hui un point d’ébullition inévitable. En gros, plus fort, plus sale et plus méchant, tout explose, et la marmite avec. La limite a donc été bien définie, et ce Speed Punk à tendance BM paillard et roublard est le meilleur sur le marché, d’autant que son épaisseur Metal est conséquente.
Pardonnez à votre serviteur une vue partiale de l’ensemble. D’ordinaire assez dur avec les orchestres de la mouvance qui se contentent de cracher dix glaviots à la face du bon goût en ayant le sentiment d’être des rebelles incorruptibles, je me suis laissé aller à une certaine euphorie en subissant les attaques incessantes de ces malades de la gâchette, qui n’en oublient pas pour autant d’élaborer un répertoire solide qui va faire des vagues en live.
Je suis bien obligé de reconnaître cependant que tout, de « The Devil’s Sea » à « Count Estruch » est prévisible, au moindre petit plan près, mais l’enthousiasme de l’ensemble, sa solidité sur ses bases, et cette envie de pulvériser les conventions a quelque chose de tellement sincère qu’on adhère au propos sans se soucier des quelques moments de pilotage automatique.
Il faut dire que les riffs sont maousses, que la rythmique ne fait pas semblant de cogner, et que la vitesse atteint parfois une montée dans les tours déraisonnable se rapprochant d’un BM traditionnel et bordélique (« The Devil’s Sea »).
Si vous avez besoin de vous défouler, Built to Kill est l’exutoire qu’il vous faut. Gentiment méchant, raisonnablement grave, innocemment vicieux, ce sixième long de la carrière de KÖRGULL THE EXTERMINATOR transpire la passion (« Exterminator » sue comme un vilain goret), dégouline de mauvaises bonnes intentions (« Night of the Devil », marche sur ma queue, et prend une beigne), ose la franchise tout en louchant sur la traitrise (le final « Count Estruch », lourd, pesant, puis supersonique et ultraviolent), et finalement, nous offre quarante minutes de plaisir débauché à faire rougir ce bon vieux Lucifer.
Les suppôts de Satan sur terre ont donc une fois encore rempli leur mission et peuvent partir propager la mauvaise parole on stage. Attention, conversion de masse à prévoir, ces gueux étant des prosélytes hors-pair.
Titres de l’album:
01. The Devil’s Sea
02. Existential Risk
03. The Nine Circles of Hell
04. Built to Kill
05. In the Darkest of Times
06. Exterminator
07. Night of the Devil
08. Death to Human Race
09. Ritual Suicide
10. Count Estruch
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