Built to Kill

Körgull The Exterminator

04/08/2023

Xtreem Music

Après avoir chroniqué le dernier VOÏVOD, ne voilà-t-il pas que je tombe sur un groupe qui visiblement, s’est inspiré des canadiens au moment de se faire baptiser. Alors, qu’attendre de KÖRGULL THE EXTERMINATOR ? Du VOÏVOD dans le texte époque trilogie War and Pain/Rrröööaaarrr/Killing Technology ? Un peu mais pas tellement, mais après tout, avec déjà cinq albums dans sa besace, le groupe espagnol n’a guère besoin de se présenter ou de préciser encore une fois sa démarche.

Connu comme le loup noir depuis 2009 et la sortie de Dogs of War, ce quintet catalan (Joe Bastard - batterie, Mark Wild - guitare, Lilith Necrobitch - chant, Ghorth - guitare et César Valladares - basse) a donc largement eu le temps de se faire un nom, et de devenir l’une des bêtes les plus dangereuses des forets espagnoles. En presque quinze ans d’exercice studio, KÖRGULL THE EXTERMINATOR a exterminé quelques doutes et terrassé pas mal d’idées reçues, pour s’imposer comme une force vive de la scène Blackened Thrash mondiale, sans pour autant accepter une moyenne confortable. Car ces gens-là ne mangent pas la soupe froide, mais abordent la composition avec beaucoup de sérieux et d’application, sans perdre en spontanéité. Et ce nouvel opus travaillé par le label national Xtreem Music ne fait point exception à la règle, mais la renforce encore plus.

Toujours mené gosier battant par la sorcière Lilith Necrobitch (qui en outre est l’épouse du batteur Joe Bastard, anecdote toujours importante), KÖRGULL THE EXTERMINATOR aborde le Thrash et le Black Metal sous leur aspect le plus Punk, un peu comme si le VOÏVOD de la prime jeunesse avait découvert une source de puissance alors inconnue en 1983. Dès lors, le battage est énorme, et la moisson conséquente. D’autant que les larrons ne se gênent pas pour jouer la montre, et proposer des titres de plus de cinq minutes, fait rare dans ce créneau d’ordinaire plus concentré sur la concision et la rapidité.

Mais le résultat est le même, en mieux. En patrons de la scène, les espagnols imitent à merveille un ARCH ENEMY tombé dans la marmite du Black/Thrash, ou un DETENTE de la grande époque boosté par une cure de Red Bull. L’énergie est donc primordiale pour ces musiciens capables, qui s’éloignent des facilités du cru, tout en respectant les dogmes historiques. En résultent des titres à donner le vertige à des punks Metal cloutés et iroquoisés, et à faire courir leur chien après sa queue. Assez proche du barouf que pourrait produire un WARFARE coincé dans une centrale électrique, ou d’un SDI qui pisserait trop près d’une clôture branchée sur la gégène, Built to Kill nous entraîne dans la folie ordinaire d’un groupe qui ne pense ni n’agit comme tout le monde.

Et c’est aussi pour ça qu’on l’aime. Surtout même.

Built to Kill ne se différencie pas vraiment de Sharpen your Spikes ou Reborn from the Ashes. Il en est la continuité logique, une continuité qui se perfectionne avec les années, et qui atteint aujourd’hui un point d’ébullition inévitable. En gros, plus fort, plus sale et plus méchant, tout explose, et la marmite avec. La limite a donc été bien définie, et ce Speed Punk à tendance BM paillard et roublard est le meilleur sur le marché, d’autant que son épaisseur Metal est conséquente.   

 

Pardonnez à votre serviteur une vue partiale de l’ensemble. D’ordinaire assez dur avec les orchestres de la mouvance qui se contentent de cracher dix glaviots à la face du bon goût en ayant le sentiment d’être des rebelles incorruptibles, je me suis laissé aller à une certaine euphorie en subissant les attaques incessantes de ces malades de la gâchette, qui n’en oublient pas pour autant d’élaborer un répertoire solide qui va faire des vagues en live.

Je suis bien obligé de reconnaître cependant que tout, de « The Devil’s Sea » à « Count Estruch » est prévisible, au moindre petit plan près, mais l’enthousiasme de l’ensemble, sa solidité sur ses bases, et cette envie de pulvériser les conventions a quelque chose de tellement sincère qu’on adhère au propos sans se soucier des quelques moments de pilotage automatique.

Il faut dire que les riffs sont maousses, que la rythmique ne fait pas semblant de cogner, et que la vitesse atteint parfois une montée dans les tours déraisonnable se rapprochant d’un BM traditionnel  et bordélique (« The Devil’s Sea »).   

Si vous avez besoin de vous défouler, Built to Kill est l’exutoire qu’il vous faut. Gentiment méchant, raisonnablement grave, innocemment vicieux, ce sixième long de la carrière de KÖRGULL THE EXTERMINATOR transpire la passion (« Exterminator » sue comme un vilain goret), dégouline de mauvaises bonnes intentions (« Night of the Devil », marche sur ma queue, et prend une beigne), ose la franchise tout en louchant sur la traitrise (le final « Count Estruch », lourd, pesant, puis supersonique et ultraviolent), et finalement, nous offre quarante minutes de plaisir débauché à faire rougir ce bon vieux Lucifer.

Les suppôts de Satan sur terre ont donc une fois encore rempli leur mission et peuvent partir propager la mauvaise parole on stage. Attention, conversion de masse à prévoir, ces gueux étant des prosélytes hors-pair.

 

   

Titres de l’album:

01. The Devil’s Sea

02. Existential Risk

03. The Nine Circles of Hell

04. Built to Kill

05. In the Darkest of Times

06. Exterminator

07. Night of the Devil

08. Death to Human Race

09. Ritual Suicide

10. Count Estruch


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 03/08/2023 à 17:33
80 %    402

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Winter Rising Fest 2024

Simony 20/11/2024

Live Report

Mars Red Sky + Robot Orchestra

mortne2001 17/11/2024

Live Report

Benighted + Anesys

mortne2001 02/11/2024

Live Report

Dool + Hangman's Chair

RBD 25/10/2024

Live Report

Rendez-vous

RBD 21/10/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Excellent!

 

23/11/2024, 11:22

Simony

 

23/11/2024, 10:37

Simony

 

23/11/2024, 10:37

Moshimosher

Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)

21/11/2024, 18:01

Tourista

Quelqu'un sait s'ils sont confirmés au Anthems Of Steel ?

21/11/2024, 17:17

Simony

Oui j'ai mes commentaires qui se mettent en double des fois....   

21/11/2024, 09:20

Orphan

"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)

21/11/2024, 08:46

Jus de cadavre

Est-ce qu'ils seront au Anthems Of Steel 2025 ? Pardon Simo   

20/11/2024, 22:29

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Saul D

La relève de Manowar ( vu le look sur la photo)?

20/11/2024, 14:08

Tourista

Quand on se souvient du petit son des années 80...  Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique.   C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure. 

19/11/2024, 21:57

Jus de cadavre

Album jouissif ! Le pied du début à la fin !

15/11/2024, 17:19

MorbidOM

J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)

15/11/2024, 09:51

MorbidOM

@Gargan : ils n'ont pas pu jouer l'année dernière 

15/11/2024, 08:01

Gargan

Oh purée les « clins d’œil » au Hellfest et à Glaciation  

15/11/2024, 07:18

Gargan

Encore Magma!

14/11/2024, 20:20

Tourista

Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément.  (...)

14/11/2024, 09:20

Humungus

Ca c'est de la pochette !

13/11/2024, 09:18

Tourista

Ben voyons. Le mec qui planque des jetons sous la table !

12/11/2024, 17:51