Il est toujours difficile de chroniquer le cinquième album d’un groupe, alors même que vous n’aviez fait qu’effleurer leur travail jusqu’à lors. Mais après tout, rien n’interdit de prendre le train en marche, surtout lorsque celui-ci fait un arrêt devant chez vous pour vous embarquer dans une virée à fond les ballons, dans un wagon distillant les accords suintants d’un Hard-Rock bien stimulant.
Ainsi, les TANGO DOWN comme vous l’avez compris n’en sont pas à leur coup d’essai et affichent déjà un beau palmarès. Onze années d’existence et cinq albums, avec quatre chanteurs différents, ce qui est rarement bon signe mais qui semble ne pas les avoir trop handicapés dans leur avancée vers le succès. Et à l’écoute de ce Bulletproof, on l’imagine de plus en plus proche et à l’épreuve des balles, ce qui ne serait qu’amplement mérité au vu de la qualité des morceaux proposés.
On connaissait surtout le groupe pour être le vecteur d’expression vocale d’un certain David Reece, ex-ACCEPT (certes, il y a fort longtemps) et actuel BANGALORE CHOIR, mais il serait vraiment injuste de réduire le quatuor à ce guest de luxe (quoique de luxe…pas vraiment eu égard au parcours erratique du bonhomme), d’autant plus que son successeur Chas West a parfaitement trouvé sa place dans la structure et propose un chant flamboyant, puissant, qui fait facilement oublier celui de son prédécesseur.
Outre Chas, on retrouve dans les rangs des TANGO DOWN Scott Miller (guitares), Axel K.Gesnner (basse) et Keith Michaels (batterie), plus une grosse poignée de musiciens additionnels (Jace Pawlak au piano et chœurs, Erick Johnson aux claviers, BJ Zampa au kit sur un morceau et Justin Velte aux guitares acoustiques), pour un cinquième album en forme d’épiphanie, tant les critiques sur la toile semble l’encenser sans limites, ce qui est largement justifié par la qualité des chansons proposées.
Cet album qui selon la presse spécialisée serait leur meilleur à ce jour à largement profité d’une contribution extérieure au niveau composition, puisque la moitié des titres résultent d’un apport externe au groupe, bien que le guitariste Scott Miller ait lui aussi mis la main à la patte sur la moitié du nouveau répertoire. Et visiblement, cette ouverture a apporté du sang neuf au combo qui brille de mille feux, et se livre à une véritable démonstration de force Hard’n’Heavy, qui passe en revue toutes les facettes de plusieurs styles complémentaires, couvrant un large spectre d’influences.
On retrouve évidemment la patte US, typique, mais adaptée d’un son à la rudesse Européenne, qui singe les tics des plus grands, de DEF LEPPARD à DANGER DANGER, en passant par JOURNEY, FOREIGNER, GREAT WHITE, BADLANDS, TESLA, j’en passe et des références toutes aussi pertinentes et fameuses. Nous évoluons la plupart du temps dans des courants assez agressifs, qui n’hésitent pas à se rafraichir de petites fluctuations AOR assez délicates qui modèrent la température, globalement élevée. Du très bon Hard Rock donc, rehaussé d’un côté Heavy typiquement Anglais ou Allemand, pour un patchwork d’ensemble d’une très grande qualité d’ouvrage, et finement assemblé.
Des tubes, encore des hits, le tout enrobé dans une production certes un peu sage parfois, mais qui permet de mettre en valeur des refrains imparables qui donnent envie de se replonger dans les sacro-saintes eighties sans avoir à se retourner.
Parfait.
Jon Kivel derrière sa console à fait un travail extraordinaire d’adaptation des standards d’une époque pas si révolue que ça à des exigences contemporaines, et propose un son à cheval entre les dimensions, soft quand il le faut, et plus rude quand les guitares rugissent. Le résultat ? Dix hymnes en puissance, qui nous rappellent le meilleur des années 80, tout en se sentant parfaitement en phase avec leur époque. Et au bout du compte, sans connaître à fond le boulot antérieur de TANGO DOWN, je constate que leur valse semble en pleine phase ascendante. Et l’enthousiasme collégial de la toile de fait s’avère parfaitement justifié.
Sous cette superbe pochette aguicheuse mais pas vulgaire pour deux sous se cache donc un trésor de Hard mélodique, qui ne vous prend toutefois pas pour de fragiles créatures affolées à la moindre bousculade provoquée. C’est sans doute pour ça que le LP débute sur les chapeaux de roue par un « Punching Bag » qu’on aurait aisément pu retrouver sur un album de WHITESNAKE des late 80’s ou sur une excellente cuvée de GREAT WHITE.
La voix de West, parfaitement accordée à l’instrumental brûlant se veut puissante et lyrique, sans friser l’excès de vibrato, et les chœurs assez symptomatiques d’un Glam subtil se superposent à des parties de guitares incandescentes, dans une valse sans hésitation qui dès le départ, donne le ton.
Je parlais du SNAKE et du grand blanc, et la piste semble se confirmer en suivant les traces de pas de « Bulletproof », qui lâche un énorme riff bluesy sur rythmique groovy, tandis que les entremêlements vocaux continuent leur opération séduction sur un refrain taillé pour les ondes les plus spécialisées. On pense aussi à BADLANDS, pour cette façon d’adapter le ZEP au Heavy US, mais le Hard-Rock racé de « Carry On » nous ramène très vite sur la route d’un DOKKEN survitaminé.
En substance, Bulletproof se veut meilleur des deux mondes Hard et Heavy, et des perles AOR comme « Going Under » ou « Give Me A Reason », avec leur parfum KING KOBRA/JOURNEY/SURVIVOR viennent parfois trancher dans le vif et imposer un romantisme mélodique tout sauf mièvre. Et finalement, c’est une convergence de trois univers qui nous est proposée, créant un vortex ou les harmonies, les riffs aiguisés et les chœurs à l’unisson cohabitent dans la même passion.
Et entre un burner de la trempe d’un Jami Jamison en solo (« Superstar »), une ballade plus Californienne qu’un coucher de soleil sur le Sunset (« Edge of Goodbye », bonjour SLAUGHTER, TYKETTO et DANGER DANGER), un Rock endiablé et enflammé (« Anything Can Change ») et une conclusion/synthèse de tous les tons (« Broken Heart »), nous atteignons une sorte de perfection, qui se fait plutôt rare de nos jours…
Bulletproof serait donc l’archétype d’album qui se permet toutes les suppositions, en avançant les arguments de sa cohésion. Sans tergiverser ou hésiter, ce cinquième album de TANGO DOWN se doit d’être le meilleur de leur longue carrière, sous peine de transformer les précédents en chefs-d’œuvre oubliés.
Un disque aussi agressif que mélodieux, aussi subtil que furieux, pour un Hard Rock de grande classe qui ne rechigne pas à se montrer plus Heavy sans négliger quelques pauses AOR bien senties.
Futur classique ?
L’avenir nous le dira, et pour le moment, appréciez son présent. Un disque en verre Hard securit, et qui ne se contente pas de tirer à blanc.
Titres de l'album:
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
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Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
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27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33