1+1=1
C’est le mode de calcul assez simple de Serafino Perugino, qui une fois encore s’est laissé aller à une addition simple. En provoquant la rencontre entre deux musiciens connus de la scène Hard-Rock mélodique des nineties/2000, le CEO de Frontiers nous offre une fois encore une sorte de mini-supergroupe, mené par deux stars, épaulées par les musiciens maison.
KILLER KINGS ne tue pas les rois, mais rapproche les princes. Aux commandes de ce nouveau projet, Gregory Lynn Hall, chanteur de 101 SOUTH, groupe bien connu des amateurs de mélodies, et Tristan Avakian, musicien de session fameux et recherché (LE CIRQUE DU SOLEIL, Lauryn HILL, Mariah CAREY, TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, ou BIOHAZARD), mais aussi membre fondateur de RED DAWN, dont l’unique album Never Say Surrender est encore très recherché par les amateurs.
Entre les deux associés, on retrouve évidemment le couteau italien Alessandro Del Vecchio, assurant comme d’habitude la basse, les claviers, la production, le mixage et le mastering, ainsi que Nicholas Papapicco à la batterie et une petite intervention de Tommy Denander aux claviers sur le hit introductif « Burn For Love ». Du beau monde donc, pour soutenir deux musiciens se connaissant bien par leur parcours, et un résultat évidemment séduisant, dans la moyenne haute des productions Frontiers en ce qui concerne ce genre d’association.
Mais ce résultat, quel est-il musicalement parlant ? Il est bien évidemment fondé sur un principe d’harmonies prépondérantes, en bon héritage AOR assumé et capitalisé. Les deux têtes d’affiche se souviennent de leur parcours personnel pour pondre des hymnes à la joie de vivre, et immédiatement, on est saisi par la pertinence de leur propos, qui actualise un passé pas si lointain. Et pour une fois - qui n’est pas coutume - la production de Del Vecchio reste supportable, et moins anonyme que d’ordinaire.
Il fallait au moins cette singularité pour mettre en avant un répertoire formidable, entre balade américaine et randonnée européenne. Tristan et Gregory se sont visiblement entendus comme larrons en foire mélodique, et les titres proposés, quoi qu’un peu génériques parfois font honneur au patrimoine des années 90/2000, en citant ECLIPSE, WHITESNAKE, HAREM SCAREM, MAGNUM, mais aussi les deux groupes de nos deux héros. Alors, même si on se sent capable d’anticiper pas mal de plans proposés, on se laisse embarquer dans ce voyage nostalgique qui respire la sincérité, et qui a la politesse de ne jamais s’engluer dans la mélasse sentimentale.
Aussi Heavy que Hard-Rock, aussi puissant que caressant, Burn For Love brûle en effet d’amour pour ce Hard de grande classe, joué autant avec les tripes qu’avec le cœur, et une fois le brulot d’ouverture passé, le reste s’ouvre au monde chatoyant de l’AOR brulant, avec en exergue, des claviers prédominants mais aussi une guitare qui va de l’avant.
Entre prétentions lyriques et progressives sur le pavé « Another Night, Another Fight », et œillades romantiques sur le classique AOR « Higher », KILLER KINGS passe en revue tout son catalogue de tatouages musicaux pour ratisser le plus large possible, sans paraitre putassier ou vulgaire. On reconnaît bien sûr la patte de JOURNEY, mais aussi celle de WET, et ce faux best-of des années de bonheur harmonique nous réserve de belles surprises, comme ce bondissant et alerte « I Will Be Stronger », qu’on aurait éventuellement pu retrouver sur le premier album de BON JOVI.
Le projet/concept/contrat est donc viable, et s’il se frotte aux cinquante minutes de jeu il a la décence de revisiter plusieurs sous-genres et nuances, entre le sentimentalisme exacerbé de la ballade « Two Ships », déclaration d’amour permettant à Gregory Lynn Hall de faire montre de toute la nuance de son timbre de voix, entre volutes soyeuses et envolée virile, mais qui offre aussi à Tristan Avakian un solo de toute beauté. Les deux hommes se comprennent, se respectent et se motivent mutuellement, émulation qui tire cet album vers le haut et l’éloigne des canons les plus génériques et embarrassants de la maison de disques italienne.
Aucune faute de goût, une redite évitée avec beaucoup de panache, des accents eighties indéniables (« Losing Me », auquel il ne manque qu’un saxo pour faire encore plus couleur temporelle), une belle alternance d’ambiances, entre rapide et féroce et mid en carrosse, l’énergie n‘est donc pas sacrifiée sur l’autel des bons sentiments, et l’album permet aux deux hommes de s’affirmer comme des figures importantes de la scène mélodique.
On appréciera encore une fois cette rythmique souple et agile sur « Do Or Die », l’affrontement synthés/guitare sur le mordant « The Pains Of Yesterday », et la sensibilité raisonnable du final « Ain’t No End In Sight », qui semble nous aiguiller sur la piste d’une suite possible. Si cet album a du succès - ce que je ne manque pas de croire - KILLER KINGS nous proposera sans aucun doute une suite digne de ce nom, ce qu’apprécieront les amateurs d’un Hard Rock de haute volée qui peut s’intensifier comme s’adoucir.
Titres de l’album :
01. Burn For Love
02. I Will Be Stronger
03. Higher
04. In A Different World
05. Another Night, Another Fight
06. Phoenix
07. Two Ships
08. Losing Me
09. Do Or Die
10. The Pains Of Yesterday
11. Ain’t No End In Sight
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