Ils sont brésiliens, mais habitent le New-Jersey. Ils sont deux, alors qu’ils font du Thrash pour quatre. La photo promo sur leur page Metal Archives les montre en costume, bien coiffés, et prêts à aller à leur bal de promo. Ils sont deux frères, mais font partie d’une communauté où tout le monde se dit « frère » justement. Tout ça est très paradoxal, mais les frangins Alves ne sont pas à une bizarrerie près, comme en témoigne leur musique depuis plus d’une décennie. Enfin, une décennie pas trop comblée, puisque depuis 2009 les siblings n’ont pas vraiment balancé la vraie sauce, se contentant d’une démo et d’un EP (...and the Horror Begins, sept ans d’âge déjà), mais visiblement, leur vie n’a pas été un petit fleuve tranquille, et les évènements qu’ils ont dû affronter n’avaient rien de gentils clapotis de rivière. Toujours est-il que fraichement arrivés au New-Jersey, Lucas (batterie) et Gabriel (guitare/chant/basse) ont continué de produire de la musique qui n’est pas forcément facile à situer, et qui rappelle au gré des morceaux un Djent pas vraiment Djent, un Thrash qui n’en est pas que, un Metal progressif mais plus musclé et concis que la moyenne, un Death évolutif trop gentil pour en être vraiment, et en gros, un melting-pot unique et génial qui pioche dans tous les genres pour se bâtir un répertoire et proposer des titres originaux, accrocheurs, et assemblés d’une multitude de riffs. Un genre d’OVNI dans le paysage Metal actuel qui se contente souvent de redites archaïques et se voulant old-school, et un petit album autoproduit, qu’on remarque à peine, et qui a pourtant plus de valeur que les grosses sorties des gros indépendants.
Ne vous attendez donc pas à de la facilité à la mode recyclage METALLICA/MEGADETH/TESTAMENT je-ne-sais-quoi, parce qu’ici, on utilise tous les codes possibles pour mélanger le Heavy, le Thrash, le Metalcore, le Progressif et même le Death, en citant comme influences éventuelles METALLICA, SEPULTURA, DEATH, ou DREAM THEATER. Bon SEPULTURA en même temps, amour des racines oblige, je veux bien, mais ça ne se sent pas plus que ça. METALLICA peut-être, celui d’And Justice, pour ces constructions alambiquées. Idem pour DEATH, et cette façon s’empiler les riffs et de se montrer volubile en solo tout en braillant dans le micro. DREAM THEATER par allusion, mais plus PERIPHERY à la rigueur, même si certaines doublettes basse/guitare sonnent comme un résumé du CV de Myung/Petrucci (« Outland »). Et en dehors des influences musicales, les deux frères sont aussi obsédés (tout du moins Gabriel, puisque c’est lui qui écrit) par le gaming, et WOW plus précisément, dont il reprend certains personnages comme Illidan Stormrage (l’elfe de la nuit) sur « Storm Rage », et je passe plusieurs références moins directes. Un instrumental complexe, une inspiration virtuelle, un combat contre la normalité musicale, voilà un programme pour le moins alléchant, spécialement lorsque l’énorme majorité des groupes de Thrash se contentent de nous refourguer les plans de Hetfield, Mustaine, Skolnick ou Holt avec plus ou moins de discrétion et d’habileté.
Et bien que ne durant qu’une petite demi-heure, Burn Up This Truth propose un lot d’idées très conséquent, mais parvient quand même à rester homogène de par son traitement. Là est donc le talent incroyable des deux frères, qui en sus d’être de formidables musiciens (le plan solo de « Resident Evil » a de quoi donner le tournis, spécialement lorsqu’on sait qu’ils ne sont que deux), savent composer de véritables morceaux vraiment efficaces, comme en témoigne l’ouverture surprenante de « Burn Up This Truth », qui commence comme du ANNIHILATOR sous amphétamines, avant de s’écraser sur un plan groove et bluesy à la PANTERA. Les brésiliens/américains connaissent donc leurs classiques, citent n’importe quel groupe des années 80 jusqu’à aujourd’hui, ne refusent pas d’agrémenter leur Thrash de plans purement Heavy Metal ou Death Metal, pour nous proposer une musique bouillante, mais rafraichissante. On pense parfois à un amalgame du DEATH des nineties dans un contexte plus purement Groove Metal de la même décennie, et si le tandem aime s’affubler de l’étiquette de Metal moderne, il n’en reste pas moins que leur approche n’est pas sans verser dans la nostalgie. Sans jamais encombrer leurs compositions de déviations inutiles, Gabriel et Lucas ne manquent jamais une occasion d’emprunter des chemins de traverse, en insufflant à leurs thématiques simples une respiration technique et progressive, qui rappelle clairement Chuck ou les ATHEIST, sans négliger l’importance de LAMB OF GOD (« Heroes Die Alone »).
Et si les textes sont souvent inspirés du monde du jeu vidéo en ligne, le concept se rapproche plus globalement de la perte d’un être cher, et c’est pour ça que l’album supporte une couche de nostalgie et d’amertume assez conséquente sous la violence apparente. « Into The Void » en final laisse d’ailleurs un goût étrange dans les oreilles, à moitié instrumental, à moitié ultraviolent, mais toujours aussi souple dans la dextérité. D’un autre côté, « Outland » ose une intro seventies de toute beauté, avant de se lancer dans une course poursuite à la DREAM THEATER de When Dream and Day Unite, le tout sous couvert d’une ligne mélodique à la MAIDEN, ce qui en dit long sur l’éclectisme et la culture musicale des deux frangins. Un premier LP surprenant donc, qui laisse augurer d’une carrière qu’on espère riche et aussi culotée que ces sept morceaux, laissant une impression de trop peu. BEHIND THE HORROR a donc les moyens de ses grandes ambitions, et s’avère capable de coucher sur bande un postulat définitif pour le vingt-et-unième siècle.
Titres de l’album:
01. Burn Up This Truth
02. Storm Rage
03. Outland
04. Resident Evil
05. Sky Seeker
06. Heroes Die Alone
07. Into The Void
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