Marrant ce truc. Ça commence comme un classique d’EXODUS du nouveau siècle, et ça enchaîne avec des plans Thrashcore à peine perfusés par le MORBID ANGEL le plus Death/Thrash. De là, difficile de nier que les américains d’INFEX sont les enfants du Big4, qui ont toutefois pris connaissance des tendances extrêmes des années 90. Formé en 2010 après une rencontre sur Craigslist par Jack et Phil, INFEX n’a pas connu une trajectoire des plus rectilignes, malgré trois albums sortis consécutivement. Mais il aura quand même fallu neuf ans au groupe pour accoucher de ces trois bébés, et des infirmières de remplacement pour que la péridurale fonctionne correctement. Aujourd’hui fort d’une osmose entre ses membres, le quatuor se permet donc un troisième chapitre à son histoire, via ce solide Burning in Exile, qui comme vous vous en doutez…n’est pas des plus originaux.
La recette old-school des originaires de Californie est simple : une grosse couche des acteurs principaux de la Bay-Area, une attitude pugnace, un crossover assez intéressant, et surtout, une efficacité de tous les instants, et une méchante panoplie de riffs. On connaît tous le principe, et affirmer que les originaires de Vallejo se contentent de recycler avec bonheur est d’une lénifiante évidence. Mais après tout pourquoi pas, puisque le principe vintage est assimilé et accepté depuis près de deux décennies, et que seul le critère principal de la mode est encore pris en compte : l’énergie.
Et celle développée par ce troisième album, le plus critique de la carrière d’un groupe, est plus ou moins équivalente à celle de la centrale électrique d’une petite ville de Californie. Conscient de n’avoir d’autre carte à jouer que celle de ses watts lâchés généreusement, INFEX ne cherche pas Mustaine à KREATOR, fonce dans le tas, renverse Hetfield au passage, serre la pogne de Gary Holt et lâche une petite tape dans le dos de Chuck Billy. Le tout sous couvert d’une force Hardcore manifeste dans les chœurs, et quelques licks plus street que la moyenne, faisant de ce Burning in Exile une petite réussite personnelle sympathique.
Aussi californien qu’un solo de Holt, mais légèrement hispanophile dans le rendu, INFEX est l’archétype du groupe sympathique qui meuble les après-midi trop silencieux. Les morceaux s’enchaînent, sans surprise réelle, la cadence accélère ou décélère, le Heavy s’impose à la force des bras, les riffs s’amoncèlent comme des membres de gangs à bandana pris sous le feu des mitraillettes, et la violence patente, reste bon enfant. Certes, parfois, la pression augmente (« Acid Reign »), certes, parfois les hymnes sont brefs et jouent l’attitude bravache (« Torn Apart »), mais rien de bien neuf sous le soleil de Vallejo qui continue de briller comme il y a trente ans et plus.
Sorte de cas d’école, cet album s’écoute avec plaisir, déroulant son tracklisting comme les taulards soulèvent la fonte, mais laisse un goût amer dans les oreilles : n’est-il pas possible de faire un peu plus neuf avec du vieux, et ne pas se contenter de recycler les plans des papis Thrash avec autant d’application qu’un écolier recopiant des lignes comme punition ? La nôtre est le classicisme de ce genre de réalisation, qui ne s’éloigne jamais des sentiers rebattus, et qi nous renvoie à notre adolescence avec la satisfaction d’avoir connu les vrais précurseurs dans leur jus d’époque. Alors OK, parfois le parfum Hardcore très prononcé aide à faire décoller les choses (« Beer Run », dispensable comme le reste, mais badin dans les chœurs et le partage de bière), mais globalement, tout est si attendu qu’un guitariste rompu à l’exercice pourrait anticiper les plans sans connaître les morceaux.
La limite est donc atteinte par les INFEX qui nous démontrent que la pertinence de la vague old-school est de moins en moins perceptible. La vague a depuis longtemps atteint les côtes, ses premiers navigateurs tout rasé et conquis, ne reste plus aux suiveurs qu’à se contenter des restes, et à ne pas faire plus peur qu’un épouvantail laissé sur le sable pour éloigner les mouettes. Alors l’envie, l’investissement ne suffisent plus à intéresser les thrasheurs qui ne sont plus dupes depuis longtemps, et qui se tournent vers les vrais classiques ou les formations proposant autre chose qu’une photocopie bien propre.
Titres de l’album:
01. Blood of the Wicked
02. The Burning
03. Exiled
04. Acid Reign
05. The Abyss
06. Legions of Hate
07. Torn Apart
08. Beer Run
09. 7.62
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