Trouver titre plus adapté à la période, c’est impossible. Et le pire, c’est que seul le hasard est à mettre en cause, je n’ai même pas fait exprès…Bref, Burning In The Sun, quand il fait 42° dans ta bagnole à dix heures du matin, c’est juste une corrélation parfaite entre le climat et l’art.
Car ce LP/EP des HARDWARE est en effet l’un des plus chauds de ce début d’été, malgré le fait qu’il soit sorti au printemps.
Mais fermons les yeux sur ce décalage horaire.
Massachusetts, 2016, et rien d’autre à vous fournir comme info en dehors de ce lieu et année de formation. Ah si, une voix féminine, pas mal de boucan, pour un festival de méchanceté Hardcore tirant sur le Powerviolence et le Grind, dans un climat de folie totale.
Distribué par les activistes underground DIY d’Atomic Action!, ce Burning In The Sun est d’une rare violence, et renvoie la concurrence dans les cordes, à l’ombre des rares arbres qui tamisent le soleil. Ceux-là sont là pour tout cramer, si possible le plus vite, et repartir comme ils sont venus.
Difficile d’en savoir plus sur leur rayon, puisque la tête de gondole est vierge de toute bio, mais si des groupes comme INHALANT, FUCKING INVINCIBLE, ou SUFFERING QUOTA (merci Dead Air in The Pulpit, je cite) sont vos rais irradiants préférés, alors les HARDWARE risquent de vous faire bronzer avec autant d’efficacité.
Quatorze déflagrations, et presque autant d’hymnes, et surtout, une redoutable combinaison/osmose entre des musiciens qui tirent le meilleur/pire parti de leurs instruments respectifs pour dynamiter le Powerviolence le plus tendu et explosif de ce solstice.
Simple, malgré le bagage en la matière que je me coltine depuis des années, j’ai rarement eu les tympans aussi abimés par la distorsion, le feedback, les dissonances et les hurlements depuis…j’ai oublié, mais surement. Dans un registre aussi extrême que cathartique, les américains jouent le jeu à fond et nous font justement fondre, en calant leurs décibels et BPM sur les degrés extérieurs.
Alors, pas facile de s’encaisser ça avec une chaleur pareille, mais telle est la règle du jeu, et admettons qu’il est plutôt plaisant.
Avec au micro une demoiselle qui vitupère comme une sorcière qui a perdu son chat noir, un bassiste qui s’incruste tellement aux avant-postes qu’il en occulte presque la guitare, qui elle fait ce qu’elle peut pour unir dans une même alliance les stridences du Post Noise et les riffs poilus du Hardcore véloce, le compte est bon et le halement béton.
Bang, dans ta gueule.
Et en plus, le tout est aussi sombre que lumineux. Les chevaliers Core du jour n’hésitent pas à aligner les clins d’œil, passant du Grind au Doom à la SABBATH en un coup de médiator et de baguette (« Nightmare », final qui mérite largement son nom), et varie les humeurs pour nous la mettre de bonne. Pas de tergiversation, mais beaucoup de multiplications, de tempo évidemment, de thèmes surement, et de coups de griffes en coups d’éclair, les HARDWARE nous bousculent, en signant des titres qui font aussi fondre le bitume (« Daggers »).
On oscille entre l’attaque furtive et violente (« Bastard King », intense, « Creeper », crossover démence), et les horreurs dégoulinant de feedback et de dissonances de guitare (« Burning In The Sun », un gros mid tempo qui vous laisse tout ramollo), en passant par des trucs intermédiaires qui jouent l’alternance ombre et lumière (« Enemy », un peu glauque, un peu Fast, un peu mid, et un riff gluant qui reste collé aux dents).
Difficile de résister à une telle exubérance, d’autant plus que les cinq (trois mecs, deux filles, plein de possibilités musicales) se donnent corps, cœurs et âmes pour vous déclencher votre alarme Core. Bien sûr, on flirte parfois d’un peu près avec le Noise un peu abrasif, mais la démence globale atteint un tel niveau qu’on se demande dubitatifs quel effet le groupe peut produire sur scène.
Vous en aurez un aperçu en vous rendant sur leur Bandcamp, qui propose un live de 2017, reprenant pas mal de morceaux de cet album. Et croyez-moi, ça ne rigole pas non plus.
Pochette superbe en noir et blanc, genre vieux film de la Hammer, et puis plein d’autres qualités. Un des meilleurs du genre, qui mixe tous les styles passant à sa portée du moment que jamais ne baisse l’intensité. Alors, fans de Powerviolence, de Fastcore, de Hardcore et de Grind, jetez-vous sur ce Burning In The Sun, vous n’allez pas le regretter.
Si vous souhaitez ressentir les effets d’un état d’ébriété en plein sauna sur un parking en goudron plaqué, le parallèle est parfait.
Pas rafraichissant pour deux sous, mais de circonstance. Un album qui colle un radiateur devant la clim’ pour vous mettre dans l’ambiance.
Titres de l'album:
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