Venise est peut être triste au temps des amours mortes, mais Olbia est plutôt chaude au temps des fièvres fortes. C’est en tout cas ce que semble indiquer le premier EP des locaux de BURNING LEATHER, qui agitent depuis quelques années la belle Sardaigne de leurs assauts répétés. Après avoir lâché un single sur leur Bandcamp, les italiens passent donc la cartouchière supérieure, et nous offrent vingt-cinq minutes de Metal en fusion, pour un premier jet totalement autoproduit. Doté d’un son sec et claquant, cet éponyme s’évertue à reproduire des sonorités bien connues des amateurs de sensations fortes des années 80, et si le trio se réclame d’un classicisme ferme (mélange de Thrash première génération avec METALLICA et MEGADETH, et de Heavy estampillé NWOBHM avec IRON MAIDEN, SAXON et une touche de JUDAS PRIEST), sa musique n’en est pas moins bouillante, à défaut d’être un tantinet originale.
Ces trois musiciens, à l’air sympathique (Francesco Angeloni - basse, Davide Accogli - batterie et Mario Spano - guitare/chant) se proposent donc de fondre dans un même réacteur la vitesse et la frondeur des premiers pionniers Speed Metal et l’assurance d’acier des monuments Heavy de l’orée des années 80, pour produire une puissance à même de fournir en électricité une petite ville italienne. Avec à leur tête, un frontman à la voix rauque et au riff acéré, le trio joue sur de l’acier, et déroule le tapis de fonte d’un Metal vraiment efficace, aux gimmicks très catchy.
Et si leur morceau d’entame se souvient du premier tube des TALKING HEADS, c’est plutôt du côté d’EXCITER et de TOXIK qu’il faut chercher l’inspiration des BURNING LEATHER. Agressivité, fluidité, maîtrise, tout est en place et sonne carré, mais suffisamment sauvage pour ne pas se laisser apprivoiser facilement. Tous capables dans leur domaine de prédilection, tous en osmose totale et en satisfaction, avec derrière eux de sérieux clins d’œil à la première vague Speed américano-européenne, des ressemblances pas si frappantes avec les aînés de BULLDOZER, mais plus de précision dans la bestialité, les BURNING LEATHER développent de belles qualités. On remarquera assez facilement le travail impeccable de Francesco Angeloni qui singe les tics les plus punky de David Eleffson (« Burning Leather » hymne qui copie l’intro de l’immortel « Peace Sells » avant de se vautrer dans la fange Heavy d’un VENOM aguerri), et qui se voit même offrir un solo de basse de trois minutes, souligné d’une guitare tragique, dans la plus pure tradition de METALLICA et MANOWAR.
Un premier album aux proportions de EP donc, mais qui contient suffisamment de morceaux killer et aucun filler. La tension monte d’ailleurs d’un cran à l’occasion du lapidaire « Lawbreaker » que JUDAS PRIEST aurait pu immortaliser en son temps, et qui contient quelques idées vraiment pertinentes. Si les riffs se bloquent souvent sur les influences assumées, ils n’en sont pas moins perçants et vibrants, comme le démontre avec acuité « Modern World Suicide », mid tempo hargneux.
Sorte d’artefact du passé retrouvé au présent, Burning Leather rend hommage dans le désordre à CRISIX, MOTORHEAD, RAMONES, OVERKILL, AC/DC, MERCYFUL FATE, SEX PISTOLS, NIRVANA, KING DIAMOND, Ozzy OSBOURNE et BLACK SABBATH, sinue entre le Heavy et le Speed, inspire confiance, et finit par s’imposer de son assurance. Quelques titres plus rapides n’auraient pas gêné la progression de l’album, mais le trio préfère souvent la lourdeur, plus insistante (« Last Rites »), une lourdeur très Thrash qui n’est pas sans rappeler la vague active anglaise de la fin des années 80 (SLAMMER, CEREBRAL FIX).
Ce qui ne l’empêche guère de retrouver la pédale d’accélérateur sur la fin de l’album, via l’up tempo frénétique de « Living Free », qui permet encore une fois à la basse de Francesco Angeloni de faire son sacré numéro. Une sortie sympathique, un groupe en place et crédible, mais qui gagnerait parfois à se laisser pencher du côté Speed qui lui sied à merveille, plutôt que d’insister sur un tempo lourd et parfois un peu indigeste. Une première petite grande étape pour le groupe, et une découverte qui a le mérite d’insuffler à la nostalgie un air moins vicié et plus personnel.
Titres de l’album:
01. Psychokiller
02. Burning Leather
03. Lawbreaker
04. Modern World Suicide
05. Last Rites
06. Bass Solo
07. Living Free
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