Replongeons s’il vous plaît dans les arcanes de l’underground, pour y découvrir de quoi nous guérir des blessures mainstream qui commencent à s’infecter…Que pourrions-nous y découvrir de nouveau ? De nouveau je ne sais pas, mais de furieux à n’en point douter, et surtout un sacré quota de bargeots qui tricotent leur pull de la discorde en toute discrétion, resserrant les mailles pour en faire des côtes et faire grimper la leur.
Tiens d’ailleurs, ce matin je suis tombé sur un chevalier du genre solitaire, qui pèse sur le dos de sa monture en solo, et qui vient de publier un sacré 7’’ au doux parfum de révolte Core que vous saurez apprécier à sa juste valeur.
Sorte de croisé D-beat/Crust en guerre contre la morosité et l’oppression, Bryan J. Suddaby/RAT CAGE nous propose donc ses vues sur une musicalité outrancière soulignant les travers de la société dans laquelle il évolue, et il faut admettre que la solitude lui va à merveille. Certes, son approche est résolument classique, mais d’une efficacité outrancière, et d’une hétérogénéité remarquable et travaillée.
D’où vient ce preux Templier en quête du Saint Graal Hardcore lui garantissant des ressentiments éternels contre l’ordre établi ? Je n’en sais pas plus que vous, mis à part qu’il nous en vient de Sheffield, et qu’avec ce Caged Like Rats, il prouve que l’autodiscipline permet d’évoluer dans un registre d’ordinaire réservé à des assemblées.
Prenant lui-même en charge tout le travail instrumental et vocal, passant allègrement de la guitare à la batterie tout en malmenant une basse et ses cordes vocales, Bryan fait le tour de la question Crust/D-Beat en six portions, aussi relevées que crémeuses, et dispose d’une entame sérieuse pour se faire sa place sur une scène toujours plus avide de nouveautés furieuses.
En s’inspirant des références TOTALITÄR, DISARM, PARTISANS, mais en puisant aussi dans l’héritage des DISCHARGE et autres CONFLICT, tout en louchant sérieusement du côté des pays nordiques, l’homme signe un premier simple très solide et rapide, qui n’a de leçon à recevoir de personne, mais qui peut en prodiguer quelques-unes à ceux que sa performance étonne.
Rien qui bousculera l’ordre établi ou qui fera vaciller les idoles de leur trône, mais une bonne sélection de pamphlets sous haute surveillance contestataire, pour une dizaine de minutes de D-Beat qui s’affaire, et vite, sans pour autant négliger quelques thèmes plus accrocheurs.
Ainsi, si la plupart des entrées cavalent comme des dératées, « Caged Like Rats » calme les ardeurs et surfe sur un mid tempo accrocheur, doublé d’un riff qui ne l’est pas moins, pour une grosse dose de Hardcore à la New-yorkaise. Ce qui prouve que l’homme ne se contente pas d’observer ses rats de laboratoire, qu’il assimile certainement à ses contemporains…Mais pas d’inquiétude, malgré cette pause dans les vicissitudes, le tempo général reste largement up, et si toutes les interventions respectent la traditionnelle limite des deux minutes, elles casent suffisamment d’idées pour se montrer affûtées.
Et de « Pressure Pot » et ses hurlements convaincants à « No Consolation » et son intro qui ne ménage pas les déchainements, les BPM sont fluctuants, mais toujours abondants, dans un registre de D-Beat qui nourrit les racines scandinaves d’un engrais tout à fait anglais et américain.
C’est solide, rapide, lumineux, mais surtout affolé et affolant, tout en gardant le contrôle d’un instrumental qui ne tombe jamais dans l’amateurisme.
Avec en sus une production parfaitement adaptée (si ce ne sont ces quelques shunts de fin un peu incongrus et pas forcément bien amenés), ce Caged Like Rats illustre parfaitement la course de rongeurs cherchant désespérément la sortie de leur labyrinthe, sans jamais la trouver.
Une métaphore sur l’humanité ?
Mais tout à fait, et la plus idoine qui soit, pour un ballet de l’absurde au monochrome Crust et D-beat de bon aloi.
Et pour un musicien isolé dans son coin (quoique sa page Facebook personnelle présente un acteur investi de la scène Hardcore locale de Sheffield), Bryan J. Suddaby prouve qu’il n’a besoin de rien, si ce n’est son talent naturel et sa rage essentielle.
Un simple actif et activiste, que vous pouvez vous procurer via le label londonien DIY La Vida Es Un Mus, qui se charge de sa distribution en format 45 tours.
Titres de l'album:
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30