Nous avons eu deux CHRISTIAN DEATH, deux QUEENSRYCHE, deux YES, nous voilà maintenant avec deux BATUSHKA depuis la scission de 2018. D’un côté, ХРИСТОФОР'S БАТЮШКА, mené tout seul comme un grand par Христофор, aka Krzysztof Drabikowski, de l’autre le БАРФОЛОМЕЙ'S BATUSHKA, celui qui nous intéresse aujourd’hui, celui de Барфоломей, aka Bartłomiej Krysiuk. Y gagnons-nous en quantité et en qualité ? N’ayant pas écouté l’album de ХРИСТОФОР'S БАТЮШКА paru en 2019 (mais doté d’une bonne réputation sur la toile), je ne saurais dire, mais ce que je sais, c’est que ce second EP de BATUSHKA version Bartłomiej Krysiuk est excellent, et qu’il poursuit le travail entrepris sur le précédent moyen-format de 2020, Raskol. Formé en 2015, puis ayant bifurqué suite à une séparation fracassante et peu amicale en 2018, BATUSHKA a déjà proposé dans sa nouvelle version un longue-durée, Hospodi, moyennement loué par les amateurs de Black Metal de l’est. Mais sans extrapoler sur les goûts des fans d’extrême, je peux quand même affirmer que Carju Niebiesnyj risque de les séduire de son formalisme flagrant, et de sa violence ouverte.
Pas grand-chose de neuf à souligner sur le front polonais, mais un beau formalisme de ton qui confère à ce nouvel EP une aura guerrière soulignée par sa thématique historique. Le thème central du nouvel album est donc consacré au tsar Nicolas II et au destin tragique de sa famille, intimement lié à l’histoire russe. Les visuels, qui sont l’œuvre de Maciej Szupica, sont inspirés des peintures de Vasily Perov, et en particulier du tableau Last Journey, ce qui permet à cet EP de viser une belle cohérence, et une esthétique artistique globale ferme et précise.
Musicalement parlant, nous évoluons dans les eaux troubles du BM de l’est des années 2010, et en citant les HERMH, ΜΠΑΤΟΥΣΚΑ, БАТЮШКА ou autres VLADYKA, nous posons des balises assez viables qui couvrent le terrain. Très âpre et belliqueux, le BM des polonais est toujours probant, convaincant et laisse assez de place aux interstices pour coller à sa son thème. Décomposé en six longues pistes éponymes, Carju Niebiesnyj fascine par son alternance d’ambiances, collant de près à la violence du parcours de son héros, en basant ses attaques sur des blasts francs et des riffs glaciaux. Les chœurs, très agencés rappellent évidemment le BM nordique, mais la puissance dégagée par ces six morceaux est assez admirable, suffisamment pour cacher sous le tapis le formalisme de la démarche. Impeccablement produit, Carju Niebiesnyj séduit par sa qualité et non son originalité. Tous les plans peuvent plus ou moins être anticipés, et les performances individuelles, solides, ne mettent personne en avant, si ce n’est ce fantastique batteur aux percussions incessantes.
Le line-up reflète le bagage des musiciens (Paluch - basse, Paweł Jaroszewicz - batterie, P - guitare, Барфоломей - chant, Błażej Kasprzak - chant, et Jaca - chant), et les noms d’EXIT WOUNDS, MEAT SPREADER, SQUASH BOWELS, ANTIGAMA, FAUST, PYORRHOEA, BELPHEGOR, NARGAROTH, NERVE, OBSCURE SPHINX, SYMBOLICAL, ou SOUL SNATCHER sont cités sur le CV des musiciens. Des pros donc, qui connaissent leur boulot, et qui connaissent aussi le bestiaire BM par cœur, au point d’en réciter les légendes avec une belle application. Très violent, cet EP fait toutefois la part belle parfois à des harmonies vocales célestes pour nous offrir un peu de poésie harmonique (« Pismo V »), mais le fond du propos reste dans une lignée de froideur extrême et de bestialité clinique (dans le bon sens du terme).
La progression globale est donc cohérente, et le cheminement se fait en toute logique, pour aboutir à l’emphatique final de « Pismo VI », conclusion logique d’une histoire tragique qui trouve son dénouement dans la mort. Riffs sombres et épais, voix qui se perd dans des borborygmes agonisant, pesanteur Doom pour accentuer le malaise, cet épilogue est une acmé en soi, et le point d‘orgue d’une œuvre pas si anonyme quelle n’en avait l’air au prime abord. On apprécie le mélange des voix, on adhère au propos de la rythmique inamovible et monolithique, et à la lancinance des guitares qui ne changent jamais le ton et qui acceptent de se faire bouffer par les arrangements grandiloquents d’arrière-plan.
Rien de fondamentalement perturbant, mais de quoi souligner un pan d’histoire de façon idoine et respectueuse. Attendons de voir maintenant la réaction de l’autre BATUSHKA pour savoir si le public sortira vainqueur de cet affrontement.
Titres de l’album:
01. Pismo I
02. Pismo II
03. Pismo III
04. Pismo IV
05. Pismo V
06. Pismo VI
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