« Que celui qui n’a jamais pêché me jette la première pierre ».
Très bien, si c’est comme ça, je préfère laisser les cailloux par terre. N’étant ni un modèle de vertu, ni de patience, je me garderai bien de lapider qui que ce soit et encore moins les Canadiens d’ION DISSONANCE.
Mais attendez, pourquoi voudraient-ils qu’on leur jette la première pierre d’ailleurs ? Parce qu’on n’avait plus de nouvelles discographiques depuis six ans, et le dernier né Cursed, qui annonçait sans qu’on le sache un très long hiatus ?
Parce qu’on se demandait si un jour, la bande allait nous offrir la suite logique de leur accomplissement Solace, qui finalement ne trouvait que peu d’écho sur le versatile Minus The Herd, qui avait salement divisé les fans ? Parce que justement, ces échos ne retentissaient que par intermittence sur ce fameux Cursed, que certains maudissaient de ne pas être à la hauteur de la légende ?
Et si finalement, c’était eux qui nous lançaient cette proverbiale première pierre pour avoir douté de leur foi, ou pire…de les croire perdus à jamais dans leur délire d’absence ?
Je n’en sais rien. Ce que je sais par contre, c’est qu’ils sont de retour avec l’un de leurs albums les plus solides et véhéments depuis…Solace. Facile à dire ? Peut-être, mais moins facile à faire, et encore moins à écrire.
Cast The First Stone donc, qui propose un changement dans la continuité de la stagnation du changement, une mouvance de plus à apporter au rythme inconstant de leur présence, mais leur musique, soyez rassurés, n’a pas vraiment changé et se montre même peut-être encore plus agressive et déconstruite qu’avant.
ION DISSONANCE, c’est une carrière débutée à Montréal au début de ce siècle. Un désir de faire plus, autrement, et aussi puissant que n’importe quel cador de l’extrême de l’époque, DILLINGER compris. D’ailleurs, les adeptes du parallèle hâtif auraient beau jeu de les comparer, sauf qu’il faudrait nuancer cette comparaison d’une accentuation CONVERGE assez prononcée.
D’ailleurs, le quintette Canadien (Kevin – chant, Antoine et Sébastien – guitares, Dominic – basse et Jean-François – batterie) accentue. On dit que l’âge suscite la patience et la modération, mais les musiciens n’en semblent pas conscients, et Cast The First Stone ne montre aucune baisse de régime ou même de prétention d‘apaisement, bien au contraire, quelques interludes mis à part…
Je le sais, tous les fans vont se poser la question, la seule qui leur vienne à l’esprit. Cast The First Stone est-il revenu au niveau de Solace, comme Cursed avait tenté de le faire après l’ouverture manquée de Minus The Herd ? La réponse, le temps nous la donnera, mais il lâche quand même quelques indices en route, et pas seulement ceux crachés par l’ouverture traumatisante de «Burdens ». D’ailleurs, jeter ça sans avertissement, c’est quelque part prôner l’attaque comme défense et jeter la première pierre, laissant l’adversaire/le fan hagard, hébété, mais rassuré quant aux intentions belligérantes de ses héros. On y retrouve immédiatement les riffs au biseau, les compressions de double grosse caisse à l’asphyxie, et les hurlements forts peu empathiques de Kevin, qui se rapproche de plus en plus d’une mutation entre les organes de Greg Pucciato et Jacob Bannon.
« The Truth Will Set You Free » ne calme pas le jeu bien au contraire, et multiplie les cassures, les fulgurances, et place les débats sur le terrain de l’ultraviolence ouverte et déclarée. Sorte de crise d’épilepsie sans calmants disponibles, c’est une façon d’appuyer un peu plus sur les certitudes d’un retour qu’on souhaite vite se voir pérennisé.
L’art des Canadiens de toujours prendre à rebrousse-poil se voit capitalisé par une rupture centrale qui laisse place à une surexposition de riffs gras et de dissonances, aplaties par une rythmique pilon qui ne ménage ni les hits de caisse claire ni les shots de cymbales.
Beaucoup diront après la grosse demi-heure d’écoute que le groupe se contente de se souvenir de son passé le plus glorieux, sans essayer d’avancer. C’est vrai d’une certaine manière, mais lorsqu’ils ont tenté d’aller là où on ne les attendait pas, la volée de bois vert en retour d’un Minus The Herd jugé trop inconstant leur a fait sacrément mal au crâne.
Alors certes, Cast The First Stone reste dans les alentours de Solace et Cursed, mais il a le mérite de s’y cantonner avec honnêteté, et de ne pas chercher le petit caillou dans la chaussure.
Ce qui n’empêche pas le combo de jouer l’outrance larvée, pour une des meilleures strangulations de leur carrière, sur un « To Lift the Dead Hand of the Past » qui donnerait la fièvre jaune à un Ben Weinman nostalgique de « Sugar Coated Sour » (même si les Canadiens sont aussi Death que les Américains n’étaient Hardcore), et pour bien montrer qu’ils restent aussi imprévisibles qu’ils l’ont toujours été, ils nous abandonnent au sort d’un long et oppressant « (D.A.B.D.A) State of Discomposure », qui pendant huit longues minutes nous passe d’un rinçage brut à la MESHUGGAH à un essorage sévère digne d’un MNEMIC réglé sur 600 tours à la minute.
Samples, riffs gras presque Deathcore, et progression lente qui révèle une batterie un peu trop millimétrée, mais surtout des ambiances poisseuses et arracheuses de rêves. Des guitares qui se prennent pour des échos d’avertissements funestes, et un Kevin qui s’arrache de plus en plus les tripes sur des figures de styles calibrées pour faire sonner l’assemblage guitare/basse/batterie comme une chaine de montage chaotique dans une vieille usine fantomatique de production. Death, Indus, Mathcore, Metal, Hardcore, peu importe la façon pourvu qu’on ait l’adresse, et on glisse directement vers un « Treading On Thin Ice » qui se veut symptomatique d’une seconde partie encore plus étouffante que la première…
Et qu’importe si « Virtue » se contente des vertus/travers déjà présentés sans les accentuer, puisque « Perpetually Doomed: The Sisyphean Task » offre la seule conclusion viable à cette entreprise globale de démolition, en poussant tous les excès dans les dérives et inversement. Encore une fois, l’appui de riffs plombés et glauques, rythmique en coups de boutoir aiguisés dans les coins, et empilement de plans à l’envi qui frisent le trop plein mais ne débordent jamais.
Une production gigantesque, parmi les meilleures de leur carrière, un allant retrouvé, et une envie de se plonger dans le passé pour ressortir vers l’avenir…
Alors oui, il aura fallu attendre six ans d’incertitudes pour avoir la confirmation que ION DISSONANCE n’était pas rentré dans le rang, ni oublié et enterré.
Mais cette fameuse pierre dont parle ce cinquième album est en fait de la taille d’un pavé lancé dans une mare. Celle placée au milieu d’une scène extrême qui a trop tendance à prendre de petits ricochets pour de grosses marées.
Titres de l'album:
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