« Jeune groupe qui teinte l’agression classique et l’écriture du Big4 d’une approche moderne ».
Dans cette assertion, tout est vrai : les ARCHANGEL A.D sont jeunes, et visiblement obsédés par les légendes de la Bay-Area…mais pas que. Il suffit d’écouter « Bet on Death », le titre d’intro, pour se persuader de leur connaissance de la scène de Phœnix (FLOTSAM & JETSAM et leur immortel « Hammerhead »), et de celle d’Angleterre (MOTORHEAD). Alors, des influences qui s’affichent comme des patches sur une veste en jean, six ans d’existence pour s’affirmer via un premier EP (Warband), une poignée de simples pour préparer le terrain entre 2019 et 2020, et voici donc le grand saut de l’ange, en autoproduction, pour tenter de conquérir le public de nostalgiques à grands coups de riffs francs et de rythmiques explosives.
Comme le dirait l’expression consacrée, les ARCHANGEL A.D n’ont pas forcément inventé la poudre, mais savent la faire parler, tout en laissant parfois trop de mou dans la mèche. Avec deux morceaux au métrage inhabituel pour un premier effort se revendiquant d’un classicisme assumé, Casus Belli ne déclare pas vraiment la guerre à la monotonie de la vague vintage, mais essaie d’y surfer avec plus ou moins de bonheur. Originaires d’Edinburg au Texas, ces quatre musiciens à peine sortis de l’adolescence font plus ou moins penser à une mouture approximative de nos héros DEATH ANGEL, quoique leur musique soit moins créative que celle jouée sur The Ultra-Violence, ou que leur niveau technique se situe quelques crans en dessous. Mais, et autant rendre à la jeunesse ce qui lui appartient, le quatuor connaît son sujet, lâche quelques plans intéressants, et manifeste une réelle connaissance de la culture Thrash des années 80.
De fait, Casus Belli n’est ni l’assassinant de l’archiduc François-Ferdinand, ni l’invasion de la Pologne par les armées du IIIème Reich. Il ne déclenchera pas un conflit armé entre les factions rétrogrades du Thrash, mais proposera quelques mouvements de troupes assez intéressant. D’une brutalité toute relative, mais d’une épaisseur conséquente, ce premier album redoutablement bien produit (écoutez l’intro de « Beacons » et encaissez cette basse à la Bello/Lilker) se complait donc dans un faux-formalisme pas vraiment fidèle à toutes les recettes utilisées dans les années 80 du côté de la Californie ou de Berlin. Il propose quelques pistes fuyantes, joue avec les possibilités du mid tempo, et se concentre sur la redondance de riffs efficaces. Ainsi, ce fameux « Beacons » s’articule autour d’une construction partagée entre le MEGADETH le plus conséquent et l’ANTHRAX période John Bush, tout en piquant à l’Australie des MORTAL SIN son inventivité dans la redondance.
Dix morceaux, et autant de tours de piste. La variété est de mise, ce qui est suffisamment exceptionnel pour qu’on le souligne, et loin de se contenter de dix burners joués à fond la caisse, les ARCHANGEL A.D modulent, varient, mélodisent, se rapprochent du METALLICA des années 86/88, tout en y apportant un éclairage non plus moderne, mais plus personnel. Non exempt de défauts inhérents à la jeunesse des musiciens, encore un peu tendres (Justin Noel Lopez - basse/chant, Jacob Lee Garcia - guitare, Roman Miguel Ignacio Torres - guitare et Edward Vera - batterie), Casus Belli laisse passer quelques fautes un peu gauches, quelques idées trop convenues, et surtout, se satisfait d’un chant linéaire et monocorde, et bien trop moelleux pour satisfaire les amateurs de harangues viriles. Loin de l’assurance paternelle d’un Hetfield, de la sournoiserie moqueuse d’un Mustaine, ou du lyrisme d’un Belladonna, Justin Noel Lopez est encore un peu juste en tant que frontman, avec cette difficulté constante à atteindre des notes médium, et ses tonalités plutôt…plates. Mais heureusement, les limites du chanteur sont comblées par une réelle créativité de l’instrumental, qui se paie le luxe d’un interlude de basse savoureux et mélodique (« Pluto's Lament »), avant d’enchaîner sur une tuerie Speed Metal de premier choix aux nombreux breaks (« Celestion »).
Désireux de s’éloigner des schémas trop convenus de ses contemporains, le groupe ose même l’improbable ballade ibère chantée en espagnol (« Sangre de las Montañas »), grosse surprise de milieu d’album qui non seulement maintient l’attention, mais aiguise la surprise.
Et en termes de surprise, « Demonolith » se pose là, avec ses six longues minutes de déroulé, et son riff emphatique à la « Sad But True ». Sauf que ce qui fonctionne à la METALLICA ne marche pas forcément pour tout le monde, et cette longue évolution sous influence BLACK SABBATH, sonne comme un mauvais leftover de TYPE O NEGATIVE ou CEREBRAL FIX. Et si les effets sur la voix permettent de sauver quelques passages en dehors de la gamme, leur utilisation systématique devient franchement pénible lorsque l‘inspiration traîne les baskets. Heureusement, le groupe ne nous laisse pas sur cette impression, et reprend une vitesse de croisière à la LIVING DEATH/TANK sur « Blasphemer », avant de jouer la délicatesse amère et bluesy sur « Door to the Moon », l’un des meilleurs chapitres du lot avec son parfum NOLA.
« The Coming of the West Wind » propose l’épilogue conséquent, encore un peu naïf dans sa confiance étirée, mais permet de clore la rencontre avec le sourire. De bons soli, des performances individuelles et collectives intéressantes, du culot, voilà de quoi entamer une carrière sous les meilleurs auspices.
Titres de l’album:
01. Bet on Death
02. Casus Belli
03. Beacons
04. Pluto's Lament
05. Celestion
06. Sangre de las Montañas
07. Demonolith
08. Blasphemer
09. Door to the Moon
10. The Coming of the West Wind
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