Catch A Fire

Twentydarkseven

19/11/2021

Metalapolis Records

Sans nouvelles des hollandais/allemands de TWENTYDARKSEVEN depuis 2017, l’inquiétude grandissait. Le groupe existait-il toujours ? Allait-il produire de la nouvelle musique ? Un tournant était-il amorcé pour changer de style ? Les questions et interrogations s’accumulaient sur le bureau des doutes, et c’est sobrement, tout simplement, que le groupe international a classé ce dossier, en glissant dans les négociations Catch A Fire, troisième longue-durée tant attendu par les fans. Et c’est toujours sur le label allemand qu’on retrouve le quatuor, Metalapolis Records ayant renouvelé sa confiance après Roar en 2017 et Momentum en 2017.

Formé par des ex-PUMP, TWENTYDARKSEVEN n’a toujours eu qu’une seule ambition artistique. Accommoder les restes du Hard n’Heavy des années 80 (références Ozzy OSBOURNE, BLACK LABEL SOCIETY, DIO, ACCEPT ou DOKKEN) avec une sauce beaucoup plus contemporaine, pour ne pas se coincer dans la case si étroite du vintage à peine relifté. En deux disques, et quelques ajustements de line-up, le groupe a développé ses théories, qui culminent aujourd’hui sur ce Catch a Fire, classique, digne, et logique dans la discographie du groupe.

Marcus Jürgens (chant), Marcel « Selly » Bernhardt (guitare), Christoph Renner (basse) et Markus Herzog (batterie) s’en reviennent donc avec onze nouveaux titres, toujours aussi symptomatiques de leur démarche de relooking. Et encore une fois, la variété de ton s’invite au banquet du formalisme, pour transformer une volonté old-school en vérité contemporaine. Entre Hard vraiment dur et Heavy presque Thrash par moments, le quatuor pousse les meubles, force les watts, mais sait aussi faire preuve de sensibilité au moment d’honorer les mélodies de leur talent, pour nous proposer un panaché rafraichissant.  

De là, tout y passe, de l’allusion au passé personnel avec ces clins d‘œil permanents à leur propre discographie, jusqu’aux citations mélodiques prises dans le texte et caractéristiques des hits les plus féroces du Billboard des années 80 (« Broken », non choisi comme single, ce qui est surprenant). De tout pour tout le monde, ce qui semble être leur crédo depuis leurs débuts, et si Catch a Fire ne surprendra personne, il rassurera tout le monde de sa stabilité, de sa puissance et de sa logique dans la continuité.     

Excellemment produit pour ne pas émousser la puissance, ce troisième album négocie le virage délicat d’une carrière encore jeune, mais basée sur une longue expérience. Et le quatuor tient à ce que les choses soient claires et imposées, entamant son retour via le tonitruant et explosif « Walking High Wire ». Solo énervé, beat martelé à bonne cadence, chant hargneux et rauque, harmonie en filigrane, ce morceau était sans doute la reprise de contact la plus franche que l’on pouvait espérer, et remet les TWENTYDARKSEVEN sur les rails de la mémoire de façon assez péremptoire, mais honnête.

Les racines allemandes sont toujours aussi présentes, via ces riffs purs et typiquement nationaux, et on sent les musiciens animés d‘un esprit de revanche et d’envie d’occuper le terrain en bandant les muscles. C’est ainsi que le down-tempo de « Hypocrites and Parasites », souligné par une basse aux rondes imposantes ne laisse planer aucun doute sur la forme du quatuor, toujours prompt à fermer son visage pour offrir le regard d’un ensemble décidé et ferme.

Si la carrure du Heavy est évidemment toujours aussi discernable et imposante dans l’ombre, si la guitare de Marcel « Selly » Bernhardt reste dans des graves virils, si parfois l’atmosphère rappelle l’ère amère du Seattle des nineties (« One Light Burning »), les variations plus légères, les chœurs radiophoniques, les mélodies assénées sur des refrains solides font de ce nouveau chapitre un tome important de l’histoire de TWENTYDARKSEVEN qui sans dévier de sa trajectoire, se permet parfois quelques raccourcis notables.

Ainsi, on prend acte du boogie démoniaque de « Wing and a Prayer », très influencé AEROSMITH mais aussi connoté Hair Metal de la fin des années 80, mais on note aussi l’énergie incroyable du burner « Dead in the Water », survolté, léger, mais épaissi aux entournures par un riff classique et cyclique. Et alors que les pieds trépignent sur le très ACCEPT « Blame It on the Moon » et son « fuck you » préfigurant un lick poisseux à faire pâlir un Zakk Wylde revenu de la chasse, la tête dodeline et les lèvres sifflent sur le tubesque « Hideaway », rapatriant du passé un DOKKEN amadoué par les Etats-Unis.

Sans chercher la perfection, en gardant ce caractère brut et ces prises de position sans ambages, TWENTYDARKSEVEN reste fidèle à lui-même, renouvèle le catalogue d’idées sans oser l’innovation, mais lâche un nouveau répertoire qui s’annonce cru et sauvage sur scène. Et entre quelques allusions thrashy (« Undertow ») et ce final marteau-pilon/rouleau-compresseur (« Night Finds You »), aucune baisse de régime ni d’inspiration.

Puissant, confiant, le TWENTYDARKSEVEN cuvée 2021 est impressionnant, et sort de la salle de sport Metal sans aucune goutte de sueur sur le front.

    

                                             

Titres de l’album:

01. Walking High Wire

02. Broken

03. Hypocrites and Parasites

04. One Light Burning

05. Wing and a Prayer

06. Dead in the Water

07. Blame It on the Moon

08. Hideaway

09. Undertow

10. Losing Myself

11. Night Finds You


Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 03/07/2022 à 18:22
80 %    530

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

The Mission

RBD 27/09/2024

Live Report

Obscene Extreme 2024

Mold_Putrefaction 29/08/2024

Live Report

Discography 1983-2006

mortne2001 18/08/2024

La cave

Ratos de Porão + All Borders Kill

RBD 22/07/2024

Live Report

HELLFEST 2024 / Clisson

Jus de cadavre 15/07/2024

Live Report

Escuela Grind + BMB

RBD 08/07/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
LeMoustre

@Humungus : oui, j'aurai pu mettre les Guignols de l'Info avec Mr Sylvestre dans le lot, quand il citait les gniakoués, etc...Malheureusement quand je lis des réactions comme du dénommé orphan je me dis qu'on est quand même pas sorti d'(...)

18/10/2024, 07:39

Humungus

LeMoustre + 1 bordel !!! !!! !!!

18/10/2024, 06:50

Chemikill

Nostalgie VS

18/10/2024, 04:58

Ivan Grozny

Pour ma part, je trouve le metal encore relativement épargné — pour combien de temps encore ? — par les diverses chasses aux sorcières qui touchent absolument tous les milieux sociaux et culturels. Après feindre de découvrir en 2024 que Deströye(...)

17/10/2024, 23:46

Ivan Grozny

À l

17/10/2024, 23:37

Ivan Grozny

Immanquable

17/10/2024, 23:35

Ivan Grozny

Très bonne nouvelle

17/10/2024, 23:34

LeMoustre

Ramenez nous Billy Milano.

17/10/2024, 20:51

SEXMASTER

Au-delà du cas en question je trouve regrettable que ça arrive de plus en plus, c'est une tradition du genre les provocations, souvent à deux balles certes, mais tu pouvais avoir un concert avec un public souvent extrême mais aussi très divergent sur les id&(...)

17/10/2024, 17:55

RBD

Les festivals sont plus vulnérables à ce type de chantages que les tournées. Le problème c'est que cet incident va coller à l'image du festival alors qu'ils ne se font pas d'argent dessus, et même s'ils parviennent à retombe(...)

17/10/2024, 15:00

Buck Dancer

Je pense aussi que c'est un logo spécialement créé pour la tournée.

17/10/2024, 13:09

SEXMASTER

Surprise, pas tout le monde est de gauche ! eh oui !

17/10/2024, 11:58

SEXMASTER

Le mec est même pas si sulfureux, c'est un boeuf trumpiste au pire, rien de si radical type NS ou quoi que ce soit.

17/10/2024, 11:50

MorbidOM

Après vu que la même police a été utilisée pour le groupe de première partie, pas sûr que ce soit un logo définitif. 

17/10/2024, 11:31

Gargan

@Buck,le chanteur de Destroyer a bu un jour une Fosters dans le même bar qu'un type de Spear of Longinus, et en plus sa chemise était devenue brune à cause de la poussière safranée. C'est moche.@Orphan, j'attends le soutien massif de femmes,(...)

17/10/2024, 10:24

Buck Dancer

Et plutôt bien le logo sur cette affiche 

17/10/2024, 10:04

Orphan

Bravo, de toute façon ce ne sont que des groupes de blancs - comme par hasard.Ce n'est qu'un début et tant mieux.Ce manque de diversité est abjecte.Comme sur ce site METALNEWS. Un manque flagrant de diversité ou on ne laisse que la parole(...)

17/10/2024, 10:02

Dom

Enfin un changement de logo pour ce groupe ? Il est vraiment temps...

17/10/2024, 09:47

Gargan

Plus tu cèdes, plus tu devras céder, c'est sans fin.Bientôt, il faudra pour toute intervention publique se justifier d'un passe de "bonne morale républicaine", à savoir cocher sur une application dédiée .gouv.fr : que l&ap(...)

17/10/2024, 09:26

Buck Dancer

Question, est-ce que le groupe, Destroyer 666, à des paroles tendancieuses ou c'est les propos de son leader qui sont visés ? Juste pour savoir...Sinon, que venait faire Fatima sur une telle affiche ? 

17/10/2024, 09:14