Tu me mets du gruyère dans un plat, je le mange. C’est un peu étrange comme introduction, mais c’est vrai. J’ai l’impression que le fromage râpé sublime n’importe quel met, et qu’il le rend délicieux jusqu’à la dernière bouchée. Cette métaphore culinaire et fromagère s’applique justement à notre chronique du jour, de façon détournée évidemment. Mais pour vous la faire simple, n’importe quel groupe avec John Bush au chant va me séduire, la voix du bonhomme étant de celles qui transcendent n’importe quel instrumental. Mais lorsque le dit instrumental se met justement à la hauteur du talent de l’américain, ça donne un album magnifique.
Et le premier longue-durée de CATEGORY 7 est justement une tuerie de première catégorie. Un Metal Massacre comme on n’en a pas entendu depuis longtemps. Grâce à John Bush évidemment, mais pas que.
Je vous parlais récemment du concept de supergroupe, que je trouvais souvent galvaudé et surestimé. Je ne reprendrai pas ma démonstration ici, mais je le pourrais puisque ce nouveau combo hébergé par Metal Blade en est justement un. Et pas n’importe lequel. Avec un line-up à donner le tournis à un quinquagénaire blasé par quatre décennies de Metal, CATEGORY 7 jouait déjà sur le velours avant même d’avoir sorti un produit fini. Avec en sus la caution de la légende James Hetfield - totalement conquis par le projet - Category 7 s’annonçait comme une boucherie artisanale au débit industriel, encore fallait-il confirmer les promesses des deux morceaux déjà disponibles. Aujourd’hui, l’album est entre mes oreilles. Et je sais déjà qu’il finira dans mon top 10 de fin d’année.
Mais qui trouve-t-on aux côtés de notre chanteur préféré (je pars du principe que vous partagez mes goûts, c’est plus simple) ? Quatre autres musiciens qui n’ont plus rien à prouver, et qui avaient un grand besoin de s’amuser en studio. Jugez du peu : Mike Orlando et Phil Demmel aux guitares, Jack Gibson à la basse, et Jason Bittner à la batterie. Soit des allusions à MACHINE HEAD, VIO-LENCE, KERRY KING, SLAYER, LAMB OF GOD, OVERKILL, ADRENALINE MOB, SONIC UNIVERSE, EXODUS, NOTURNALL, SHADOWS FALL, ANTHRAX et ARMORED SAINT.
Oui, j’en conviens, ça donne le vertige. Mais encore une fois, la concrétisation de ce projet est-elle à la hauteur du pedigree des intervenants ? Plus que ça, elle est inespérée.
Principalement composé par Mike Orlando, ce premier album n’est finalement pas si différent de ce que fait Bush au sein d’ARMORED SAINT depuis quelques années. Tout au plus un chouïa plus puissant et thrashy, mais très fidèle à cette éthique Heavy Metal bombastic et sans artifices. Avec une paire de guitaristes qui pourraient rivaliser avec les duos les plus célèbres, et une section rythmique solide et inventive, CATEGORY 7 navigue entre les eaux du Metal moderne et du Heavy joyeux et traditionnel, et évoque souvent le magnifique Win Hands Down du SAINT, que j’avais gratifié d’une note maximale. Je pourrais en faire autant ici, mais se prononcer en faveur de la perfection dès le premier essai est un jeu dangereux.
« I think we’re pretty super » a déclaré non sans humour Phil Demmel. Mais comment ne pas être d’accord avec le guitariste en subissant la violence d’une tempête de catégorie 7 comme « In Stitches » ? Double grosse caisse en rendement maximum, riff agressif, Bush en grande forme vocale, ce premier hit donne le ton au reste de l’album qui ne peut évidemment pas se permettre de faire moins bien. D’emblée, la production envoie balader les feuilles et même les arbres, et nous souffle en plein visage un vent nouveau. Un vent nouveau que le groupe se plaît à définir comme du RACER X meets PANTERA, ce qui n’est pas vraiment adapté, mais qui cogne comme une formule à l’emporte-pièce, et il est certain que l’énergie de l’ancien combo des regrettés frères Abbott se répercute en écho sur certains morceaux, dont le monstrueux « White Flags and Bayonets ».
Visiblement, tous les participants ont été ravis de travailler ensemble. Ils ne tarissent pas d’éloges, et les compositeurs du projet avouent même avoir trouvé le véritable sens de l’entreprise une fois l’identité du chanteur connue. J’en reviens donc à mon introduction incongrue, et souligne encore l’énorme plus-value d’un John Bush au chant.
Mais le chant est ici presque dépassé par des idées fantastiques, et surtout, pertinentes et claquantes. « Mousetrap », syncopé comme du Thrash/Funk des années 90 en est un exemple frappant, avec un Jason Bittner en pleine crise de colère qui nous pond des triolets diaboliques à la grosse caisse avant d’en foutre une bonne ramée sur les toms. Accompagné par la basse roulante et très Franck Bello de Jack Gibson, le cogneur s’en donne à poignet joie, et nous gratifie d’une superbe partition qui permet aux chansons de sonner plus puissantes, plus fluides et plus démentes.
It all came out sounding very fresh and new.
Frais et nouveau ? Frais et dispo ? Les deux à la fois évidemment, et une façon incroyable d’insérer des refrains qu’on reprend en chœur dans un contexte de lave en fusion. « Waver at the Breaking Point » en est l’un des stigmates les plus profonds, avec cette partie solo de dingue qui s’envole vers les paradis de la Bay Area. Difficile de croire que ce groupe est constitué de vieux briscards présents sur la scène depuis des décennies pour certains, tant leur collaboration sonne comme l’énergie juvénile de musiciens ayant encore tout à prouver.
Ma boîte à compliments est donc vide à présent, mais j’ai la sensation agréable d’avoir fait mon travail. Un travail qui consistait à vous présenter ce nouveau groupe comme l’attraction incontournable qu’il incarne, et à vous vendre cet album sur ses seuls mérites. Des mérites qui en fin de compte sont des qualités naturelles, qui ont poussé le quintet à oser l’impensable. Un instrumental de clôture de plus de huit minutes. Un truc de fou qu’on croyait rangé sur les étagères de MAIDEN et METALLICA, et qui refait surface aujourd’hui comme un salut de la main à DEATH ANGEL.
Tout, tout y est. Vous n’avez plus qu’à déguster chaud, très chaud, pour ne rien perdre en sensations.
CATEGORY 7 et Category 7 sont deux tempêtes du même nom. Des bourrasques, des tornades, des typhons. Un énorme tremblement de terre. Le dernier pied ultime avant la fin du monde. A partager entre amis, et entre admirateurs de qui-vous-savez. Mais si, le mec qui s’apparente à du gruyère.
Titres de l’album :
01. In Stitches
02. Land I Used to Love
03. Apple of Discord
04. Exhausted
05. Runaway Truck
06. White Flags and Bayonets
07. Mousetrap
08. Waver at the Breaking Point
09. Through Pink Eyes
10. Etter Stormen
C'est marrant je ne l'ai pas ressenti de la même façon.
https://metalkronik.canalblog.com/2024/08/category-7-category-7-2024.html?fbclid=IwY2xjawE_uBlleHRuA2FlbQIxMQABHf1hO2XRdFeW3lZVgx0RtdF-jClY4-DfIaJP_Y_YlGO4wq5JSL7zfAOiMQ_aem_2t7gZ3vLuOZNwKIDkBVmFg
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