ERYN NON DAE, GOROD, PSYKUP, ZUBROWSKA, DIMITREE et DRAWERS. Je pose ça sur la table et vous dosez vous-mêmes. Ces noms ne sont pas jetés au hasard, et ne représentent pas le champ d’inspiration d’AHASVER, mais plus simplement les musiciens qui le composent. Des noms fameux donc, mais qui ne doivent pas éclipser le sérieux de ce nouveau projet, né d’une envie de partager une autre musique que d’ordinaire. Et le concept autour de cette romance artistique est lui aussi solide, et fascinant.
AHASVER, c’est le fameux juif errant chanté par Moustaki derrière sa barbe, cet ancien portier de Ponce Pilate qui a refusé d’aider Jésus sur le chemin du Golgotha. Un homme qui s’est vu refuser la mort, et qui depuis, erre sur terre pour une éternité que l’on jugera méritée ou non. Et ces cinq musiciens ont décidé de se concentrer sur la suite de ses aventures, via huit chapitres de longueurs variées, et d’inspiration multiple.
AHASVER, c’est donc aussi par extension Nicolas Bastide (chant), Mickaël André et Julien Deyres (guitares), Théophile Astorga (batterie) et Victor Minois (basse), habitués des scènes et de la séquence de création. Mais AHASVER c’est surtout une musique complexe et riche, difficile à situer, impossible à classer, une musique qui utilise des éléments de Sludge, de Rock alternatif, de Metal extrême, de Grunge des nineties, de Chaotic Hardcore new-yorkais, et de progressif à la MASTODON, soit un melting-pot géant aux allures de piñata qu’on cogne vigoureusement pour en faire tomber les présents.
Enregistré aux studios Antistatic et Tillas, mixé par Victor Minois (PSYKUP) et masterisé par Thibault Chaumont (TREPALIUM, VESPERINE, etc…), Causa Sui est bien plus que le bébé de l’eau du bain d’un supergroupe formé au hasard. Il est aussi plus qu’un simple caprice en side-project, puisque trop plein et ambitieux pour être considéré comme une simple récréation. Causa Sui est un album pensé de son début à son terme, blindé de titres versatiles, avec un seul dénominateur commun : la puissance. Qu’elle soit ouverte et larvée, cette puissance se manifeste au travers de riffs amples, de lignes de chant rauques, d’accélérations à la limite de la destruction, un peu comme si DILLINGER percutait les CANDIRIA de plein fouet sous l’égide d’un marionnettiste féru de Death Metal et de Sludge. Difficile à imager, mais facile à écouter. Plus difficile par contre à assimiler.
Logique de bout en bout et pourtant scindé en deux parties différentes d’ambitions, ce premier album est une mine d’informations brutales qu’il convient de traiter avec minutie, tout en appréciant la globalité. Des guitares furieuses, dissonantes, discordantes, des riffs parfois francs, une rythmique mouvante et évolutive, pour un voyage sans retour sur une terre cramée par sa suffisance, terrain de jeu d’un personnage mythique qui a accepté son sort depuis la nuit des temps.
Entre Metal moderne, extrême raisonnable et contrôlé, AHASVER louvoie, donne des signaux, de fausses pistes, pour mieux se retrouver en terrain neutre. Mais les arguments sont solides. En témoigne cette impossibilité de mettre tel ou tel morceau en avant, même si le gargantuesque pavé de plus de neuf minutes « Kings » se place aux avant-postes alors même qu’il est le dernier né d’un tracklisting en coup fourré. Ce qui n’empêche guère « Path », plus concis mais tout aussi bouillonnant, de lui voler provisoirement la vedette en cours de route. Entre Grind/Indus épidermique et Hardcore de luxe, ce long titre casse les codes, utilise le silence à bon escient, laisse la guitare respirer quelques secondes, avant d’opter pour une cadence d’abattage Thrash. Belle performance, imprévisible, truffée de nids de poule qui niquent les suspensions de l’écoute.
« Kings » est sans doute la formulation la plus synthétique d’un album novateur et culotté. On retrouve tout du long de son métrage les idées déjà proposées, ces ruptures mélodiques amères, ce batteur tentaculaire qui redonne au blasts leurs lettres de noblesse, cette basse coulée et roulée qui sert de lubrifiant, et évidemment, ce duo de guitares affamées qui crachent tous azimuts. Synthèse magnifique donc, mais qui ne doit pas occulter les essais plus humbles, tous placés en amont du cinquième morceau.
« Fierce » en ouverture, joue par exemple la sobriété d’une intro inquiétante, avant que des percussions quasi tribales n’introduisent les deux guitares, déjà malmenées.
« Peace » se souvient du Hardcore et du Metal, de l’extrême débridé, et nous assomme dans les grandes largeurs de sa structure mouvante en sables dont on ne s’extirpe pas.
Et chaque morceau mériterait son entrée, puisqu’ils sont tous différents dans les similitudes. Alors finalement, ce side-project, on en pense quoi ?
Du bien, beaucoup de bien, eu égard aux efforts consentis pour le mettre à jour, pour le faire venir au jour, et pour l’exposer à la noirceur de la nuit. Et imaginer ce fameux juif errant déambuler dans les cités déshumanisées, dans les friches industrielles abandonnées au son de cette musique est chose évidente. Son calvaire va sans doute prendre fin très bientôt, lorsque l’humanité disparaitra avec les poussières d’étoile.
A ce moment-là, AHASVER se reposera enfin, et n’aura plus aucun malheur à contempler ni erreur à regretter.
Titres de l’album :
1. Fierce
2. Peace
3. Dust
4. Tales
5. Wrath
6. Path
7. Sand
8. Kings
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