Du Death Metal pur jus mexicain masterisé par la légende Dan Swanö aux Unisound Studios, voilà qui a de quoi intriguer, d’autant plus que cet EP est la première réalisation du combo. Connaissant les habitudes de Dan, comme celles de Brad Boatright, la curiosité est aussitôt piquée au vif, mais une écoute attentive du produit en question permet de comprendre pourquoi le mythe des consoles s’est intéressé à ce jeune groupe.
Fondé à Guadalajara en 2019, ce jeune combo a donc attendu deux années pour exposer ses vues via ce féroce format court. Vingt-et-une minutes d’agression constante, une facilité déconcertante à jouer avec les tempi, et une puissance à décorner les zombies agressifs de Bruno Mattei. Quatuor solide, CATHARTIC sera certainement une catharsis pour tous les amateurs de Death old-school joué avec les tripes, mais risque d’incarner la Némésis parfaite des adorateurs de Techno-Death ou de Progressif précieux. Basé sur les fondements de l’école européenne des années 90, Ceremonial Resurrection propose une sorte de panaché très cruel entre les exactions sadiques de DISMEMBER et les éructations sauvages de PESTILENCE/ASPHYX, et nous offre donc une épaisse tranche de violence instrumentale.
Jimmy Figueroa (basse), Jimmy Beltrán (guitare), Erick Beltrán (guitare/chant) et Ángel Rosales (batterie et dernier arrivé dans la bande) foncent donc dans le tas comme des fossoyeurs avides de coups de pelle dans la terre, et développent de beaux arguments formels. Avec un son gigantesque qui n’est pas sans évoquer celui des studios Sunlight, une pochette noir et blanc superbe signée Juanjo Castellano, et un tracklisting faisant la part belle à un résumé exhaustif des tendances en vogue dans les nineties, Ceremonial Resurrection célèbre le Death Metal le plus cru et authentique, mais ne rechigne pas non plus à intégrer quelques passages un peu plus fins que la moyenne. Ainsi, après une pression constante de plus de dix minutes, « Where Nothing Prevails » ose le son clair et les harmonies, dans un accès de fourberie pendable. Car une fois passés les arpèges d’introduction, c’est une pluie de blasts qui nous accueille, nous replongeant dans les enfers les plus bouillants du Death hollandais ou suédois.
Rien de fondamentalement surprenant, mais une efficacité redoutable. Une intensité noble, une démence à la LIK sans les tics gênant du plagiat ENTOMBED (même si les passages les plus pesants et compressés ne sont pas sans rappeler Clandestine), un Crossover truffé de riffs à la COMECON, soit de multiples clins d’œil à la carrière du géant Martin Van Drunen.
Entre compact raisonnable et véloce (« Bringer of Hate », timing Eurovision pour une boucherie intégrale dominée du brio aux baguettes d’Ángel Rosales), et développements plus conséquents (« Retribution »), les mexicains de CATHARTIC ne nous laissent pas un instant de répit, et écrasent nos tympans avec beaucoup d’intelligence dans la méchanceté. Alternant les vitesses de croisière, s’en remettant au timbre profond d’un vocaliste vraiment grognon, et utilisant toutes les combinaisons de riffs possibles, avec en sus la solidité créative d’un batteur à qui on ne la fait plus, Ceremonial Resurrection est une belle surprise dans l’univers si sclérosé du Death vintage, qui n’en peut plus de recycler ses propres méthodes d’embaumement. Mentions spéciales aux saccades précises, aux petits coups de splash de Rosales, et à la puissance joyeuse de l’épilogue « Drowned in Terror ».
Vous pouvez y aller les yeux fermés, en faisant confiance à Dan Swanö. Il n’est pas du genre à bosser avec n’importe qui, et a trouvé en CATHARTIC une solide base de travail pour exercer ses talents incomparables.
Titres de l’album:
01. The Crypt is Hidden Forever
02. Slowly Rotting
03. Retribution
04. Where Nothing Prevails
05. Bringer of Hate
06. Drowned in Terror
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