Il y a des visages qu’on n’oublie pas, tout comme il y a des voix qu’on reconnaît instantanément. Celle de Toby HITCHCOCK en fait partie, et son extraordinaire travail avec PRIDE OF LIONS n’y est certainement pas étranger. Mais en dehors de son groupe fétiche, le vocaliste au timbre pur et puissant à une existence par lui-même, qu’il nous dévoile depuis plusieurs années via des albums solo d’une qualité constante, aux mélodies proéminentes, mais à l’énergie indéniable. Et c’est encore sur Frontiers que l’on retrouve Toby aujourd’hui, bien entouré, et prêt une fois de plus à mettre tous les amateurs de Melodic Rock d’accord, et les accros à l’AOR dans sa poche.
Toby HITCHCOCK, c’est plus qu’un simple nom et un parcours, c’est un gage de qualité, une promesse de haut niveau que rien ne viendra briser. Et conscient des enjeux de ce troisième album, le vocaliste et son backing-band ont tout donné pour que l’étape soit franchie avec panache, avec pas moins de onze morceaux et plus de quarante-cinq minutes de musique venue des cieux les plus perchés du paradis. Flanqué de seconds de premier choix, avec Martin Jepsen Andersen à la guitare, l’androïde Alessandro Del Vecchio à la basse, aux claviers et aux chœurs, et Nicholas Papapicco à la batterie, Toby a donc pu se laisser aller en toute confiance, et nous gratifier d’une des plus belles performances vocales de sa carrière. Symptomatique de ce que le chanteur américain a pu proposer de plus classique depuis ses débuts, Changes n’en amorce aucun, et reste en territoire connu. Avec une production assurée par le mutant Del Vecchio, nous aurions pu craindre une standardisation Frontiers assez désagréable, mais le gourou des consoles/multi-instrumentiste a su appréhender le monde de son chanteur avec justesse, et nous éviter ses pénibles réflexes habituels. En ressort un son plus aéré, des compositions mises en valeur par de nombreux détails, et une cohésion d’ensemble redoutable.
On le sent immédiatement sur le hit d’entrée « Forward », qui sans aller « en avant », respecte un cahier des charges très exigent. Guitare amplifiées mais polies, rythmique souple au son bondissant, et évidemment, des mélodies sublimées par la voix incroyable de ce chanteur hors-norme, capable de transcender n’importe quelle harmonie piquée à HARDLINE ou JOURNEY. Toujours fidèle à une démarche établie lors des premiers albums de son groupe principal, Toby fait preuve de beaucoup de sincérité dans la cohérence, et aligne les tubes imparables que les radios américaines auraient matraqués à une certaine époque. Et alors que les claviers pour une fois ludiques et bien placés d’Alessandro permettent aux guitares de lâcher quelques soli plus saignants que la moyenne, l’ensemble sonne parfois comme un excellent album de STRYPER sorti entre In God We Trust et Against the Law.
« Before I Met You », la reprise, fait office de clou définitif dans le cercueil des derniers doutes, et souligne avec beaucoup d’intelligence les variations de tonalité de Toby. A l’aise en mid range comme en high range, le chanteur nous gratifie des lignes harmoniques les plus pures de sa carrière, ce qui achève de le hisser à la même marche du podium que le fabuleux Michael Sweet, autre représentant récent de l’écurie Frontiers. Loin des travers des sorties du label italien les plus reconnaissables de la patte de Del Vecchio, Changes est donc une continuité de qualité très logique sur le parcours de l’américain, qui de sa voix suscite des émotions complémentaires touchant en plein cœur les amoureux d’une musique simple, mais efficace et authentique.
Bien évidemment, il n’y a rien à attendre de cet album que ce que Toby n’a déjà proposé sur ses deux précédents efforts. Les chansons restent dans le même registre, mais ne sont pas que de vulgaires écrins pour le diamant d’une démonstration vocale indiscutable. En témoignent le très sensible « Tonight Again » et le plus léger et AOR « Say No More », qui nous rappellent la magie d’un Jami JAMISON ou SURVIVOR au sommet de leur forme, ensemble ou séparément. Le meilleur du Rock mélodique west-coast donc, pour un voyage dans le temps qui garde quand même prise avec son époque. Loin d’un simple succédané de PRIDE OF LIONS version touriste, Changes est l’affirmation du talent individuel de Toby HITCHCOCK, qui n’hésite jamais à flâner sur les rivages de la tendresse Pop, sans tremper ses deux pieds dans la mer de la mièvrerie. Les instants romantiques ne sont donc pas dangereux pour les diabétiques, et « Run Away Again (From Love) » de nous faire rêver à cet amour inconnu surgissant de nulle part un beau soir d’été, au son d’un orchestre fantôme jouant sur une plage abandonnée.
Abordant tous les registres de son style de prédilection, Toby joue avec une facilité déconcertante entre la légèreté et l’épaisseur, et nous propose des hits que Richard MARX ou Jeff PARIS auraient pu composer à la fin des eighties, via un trépidant « Two Hearts On The Run ».
L’un dans l’autre, cet album peut être appréhendé comme une sorte de best-of parfait de la carrière du chanteur, avec une sacrée sélection de tubes imparables. J’en tiens pour preuve l’élastique « On The Edge Of Falling » qui offre à la fin d‘album le surplus d’énergie dont il avait besoin pour se terminer en beauté, avant que la ballade lacrymale « Losing You » ne nous laisse face à face avec nos souvenirs les plus nostalgiques.
Obstacle franchi haut la main donc par Toby, qui nous délivre là une copie parfaite, très bien appréhendée par un producteur qui a su se mettre à la hauteur du talent de son leader. Chœurs à la DEF LEP/STRYPER, chansons solides, émotion à fleur de peau, tout est fait pour vous inciter à provoquer un rendez-vous romantique avec la femme de votre vie, la musique, cette muse qui n’a de cesse de nous inspirer pour continuer à y croire jour après jour.
Titres de l’album:
01. Forward
02. Before I Met You (Xano Esena) (Despina Vandi cover)
03. Changes
04. Tonight Again
05. Garden Of Eden
06. Don’t Say Goodbye
07. Say No More
08. Run Away Again (From Love)
09. Two Hearts On The Run
10. On The Edge Of Falling
11. Losing You
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