Plusieurs facteurs peuvent me faire comprendre qu’il ne faut pas que je m’approche de trop près d’un album. Par exemple, le terme Symphonic Metal. Le Metalcore. True Metal, encore pire s’il est italien. Des obsessions à la Tolkien. Des arrangements de synthés qui sonnent comme la démo d’un jeu moisi sur Playstation One. Enfin bref, tout ce qui est tape-à-l’œil et qui sonne comme du Wagner enregistré par des cuistres qui n’y connaissent rien en musique classique. Alors, a priori, un groupe milanais jouant du Power Metal et consacrant ses textes à l’Heroic-Fantasy, les vikings et autres délires de barbu Facebook, c’est plus qu’il n’en faut pour que je laisse mon clavier se reposer entre deux autres sorties plus pertinentes. Mais les DRAKKAR - à ne pas confondre avec leurs homologues Speed belges - ne sont pas les premiers venus sur le marché, puisque leur carrière a commencé dans les années 90, et que leur premier album est sorti en 1998, récoltant de très bons scores chez les amateurs de Metal franc, épique et mélodique.
Depuis Quest for Glory en 1998, le groupe milanais a produit pas moins de quatre longue-durée, de qualité égale, mais nous avait laissés sur notre faim en privilégiant depuis 2015 le format court avec deux EP’s. Chaos Lord est donc le premier LP en six ans, faisant suite à Run with the Wolf, qui s’il n’a pas croisé Francis Lalanne dans la forêt n’en a pas moins laissé un bon souvenir aux loups de sa meute/fanclub.
Le prince du chaos est donc celui que l’on peut admirer sur la pochette de l’album, tenant fermement son arme en main, et trônant au sommet d’un combat qui s’annonce meurtrier. Le combat mené par le groupe est évidemment celui qui les oppose au False Metal si honni par les membres de MANOWAR, et gageons qu’avec ces dix nouvelles compositions, la bataille va être rude, mais l’issue indétectable. Evoluant dans un registre médian entre le Heavy épique et le Power mesuré, le quintet italien (Dario Beretta - guitare, Davide Dell’Orto - chant, Marco Rusconi - guitare, Simone Pesenti Gritti - basse et Daniele Ferru - batterie) a donc rechargé ses batteries pour entrer en conquérant sur le champ de bataille, et c’est au son de l’intro un peu cheap « The Dreaming City » que l’on redécouvre les troupes. Ce synthé un peu bricolé n’est pas de meilleure augure pour argumenter d’un comeback très attendu, mais heureusement pour nous, « Lord of a Dying Race » fait immédiatement monter la température pour la rapprocher d’une fournaise.
Bien évidemment, tous les poncifs du Power Metal sont utilisés à bon escient. Les riffs conquérants et simples, la basse qui roule sur les cadavres ennemis, le chant lyrique et puissant, mais tous ces clichés sont détournés pour nous offrir une quête tout à fait crédible. Les soldats connaissent bien la guerre, les musiciens leur métier, et on sent immédiatement que la longévité du groupe joue en sa faveur. Sans transcender les codes, mais sans les trahir, les milanais jouent donc la carte de la sécurité, et ne s’engagent pas dans les tranchées sans savoir où poser leurs pieds. Leurs armes sont rutilantes, affutées, et le combat s’annonce rude, mais noble. Difficile toutefois d’étayer cette chronique d’éléments pertinents, tant la musique de DRAKKAR se veut traditionaliste et formaliste. Bien sûr, certains riffs plus tranchants, certaines mélodies plus pointues viennent attirer notre attention, et la double grosse caisse écrasante de « Horns Up! », soutenue par des riffs en saccade vient excuser les clichés de textes qui jouent la fédération Metal à plein régime. Avec des inserts de cinq minutes, le groupe en donne pour leur argent à ses fans, et appuie sur le côté homérique de son travail, juxtaposant des harmonies Folk sur des rythmiques purement Heavy (« Through the Horsehead Nebula »). Ne rechignant pas de temps à autres à moduler sa puissance, le quintet sait céder à la séduction d’un Hard-Rock plus tempéré, mais reste fidèle à son crédo, et livre une prestation haute en couleurs.
On apprécie le mid tempo très accrocheur de « The Battle (Death from the Depths – pt2) », proche d’ICED EARTH et ACCEPT, mais on savoure aussi la grandiloquence de « And He Will Rise Again » qui traite le Power Metal comme un phœnix renaissant perpétuellement de ses cendres. Le côté folklorique de certaines harmonies, évitant la niaiserie du Folk-Metal le plus lénifiant permet d’aérer l’ensemble, et offre comme d’habitude à l’album des respirations bienvenues.
Chaos Lord est donc le type même d’album imperfectible dans la forme, qui évolue au gré des humeurs et des tensions, et qui devient très digeste lorsqu’il s’autorise quelques embardées. Ainsi, « Firebird » s’impose comme l’hymne qu’il est, et en tant que burner purement Speed/Power, nous replonge dans les années les plus glorieuses de la mélodie agressive allemande, mais aussi scandinave.
A chacun donc de trouver son compte ou pas sur le DRAKKAR et d’accepter la traversée. Et si cette traversée connaît quelques remous désagréables (le conventionnel et éculé « The Pages Of My Life »), elle se termine de la plus belle des façons, en épilogue héroïque qui voit nos héros terrasser leurs opposants dans un déluge de guitares et de nappes de chant lyriques. Retour validé pour les italiens, et même si Chaos Lord ne trônera jamais au sommet de leur production, il est une reprise de contact tout à fait honnête, et une bataille rondement menée. Et c’est déjà pas mal.
Titres de l’album:
01. The Dreaming City
02. Lord of a Dying Race
03. Horns Up!
04. Chaos Lord
05. Through the Horsehead Nebula
06. The Battle (Death from the Depths – pt2)
07. And He Will Rise Again
08. Firebird
09. The Pages Of My Life
10. True To The End
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