L’ours chouette. Non, pas chouette comme « chouette, il reste du gâteau », non, chouette, comme la chouette, le volatile nocturne aux grands yeux. Non, sérieusement, un ours/chouette ?? Oui, et la pochette de ce premier album lui donne même corps, et évidemment, une tête de chouette. Il faut avoir de l’imagination ou s’y connaître en bestiaire légendaire pour se baptiser du nom d’une créature improbable, mais au moins, tout cela nous change des tripes, de la violence, de la mort, des muscles, de Satan et autres allusions nécrophiles déplacées. Et musicalement parlant, OWLBEAR a de solides arguments, ce qui ne fait qu’accentuer le plaisir ressenti au contact de quelque chose d’inédit.
OWLBEAR vient de Boston, Massachusetts, mais sonne comme un groupe suédois perdu dans les couloirs du temps anglais. Sans réelle biographie, et avec seulement deux singles dans son escarcelle, le quatuor américain débarque donc de nulle part, pour rejoindre les cotes NWOBHM, en naviguant sur un esquif purement US des mid eighties.
Impeccablement produit, interprété avec fermeté, préparé avec amour et flexibilité, Chaos to the Realm est de ces albums qui charment dès la première écoute. L’énergie est palpable, les allusions directes, et le savoir-faire artisanal. Evidemment, il faut passer outre les œillades nostalgiques plus que classiques, mais avec un effort de complaisance, il devient évident que ce premier né va marquer les esprits des fans de Heavy et de Power Metal à la DIAMOND HEAD, HAUNT, SATAN, CROSSFIRE, SCANNER, HELLOWEEN et j’en passe.
Mais attention, point de catégorisation trop ferme. Les musiciens (Leona Hayward - basse, Estee Slaughter - batterie, Jeff Taft - guitare et Katy Scary - chant) connaissent l’histoire du Heavy, et refusent d’en proposer un démarquage trop fidèle. Avec des mélodies à l’anglaise pour un tempo à l’américaine, un amour immodéré pour le MAIDEN des premières années et le TRESPASS de la même époque, OWLBEAR récite ses classiques, mais infuse un souffle de passion dans son interprétation. Avec une parité parfaite au sein du groupe, le reste suit sans problème, et on louera le travail abattu par Estee Slaughter, batteur hyperactif, qui sait toujours trouver le bon tempo pour chaque morceau.
OWLBEAR place d’ailleurs aux avant-postes une chanteuse bien connue de l’underground, Katy Scary aka Katheryn Victoria, très active au sein de son propre groupe éponyme mais aussi dans les rangs de KLAYMORE. On pense parfois à un HELLION vraiment remonté, mais on se concentre surtout sur la qualité de chansons qui en sont vraiment, et pas de simples riffs réchauffés accommodés pour avoir le goût du frais.
Et en termes de diversité, le combo se pose là. Adepte d’un tempo enlevé sur riffs tronçonnés, Chaos to the Realm est tout sauf un chaos agencé et bien rangé, et adopte des postures sauvages et brutales, sans négliger la séduction de mélodies prononcées. Ainsi, l’hymne définitif « Bastard Sons » et le burner « Cult of the Serpent » rapprochent les américains des meilleurs européens de la première moitié des eighties, tout en louchant sur le HM racé de son propre pays. L’osmose est donc parfaite, le mélange équilibré, et l’énergie décuplée.
Toisant d’au moins une ou deux têtes la plèbe s’affalant dans les plaisirs nostalgiques les plus évidents, tout en utilisant les mêmes principes, OWLBEAR joue sur du velours renforcé d’acier, et ose même des gimmicks entêtants, comme cette basse ronde et mutine sur « Tyrant’s Fall (The Death of the Sorcerer-King) ». Et si d’aventure, les thématiques Heroic-Fantasy étaient votre tasse de thé, préparez le sucre car la cuillère des américains sert des infusions corsées.
De l’envie, une mémoire infaillible, et une culture musicale très pointue font de ce premier album une petite révélation. Allusif à tous les sous-courants du Hard-Rock de l’orée des années 80, Chaos to the Realm est un disque qui va séduire les fondamentalistes Heavy, qui ne le conçoivent que baignant dans son propre jus de passé. Entre optique progressive et épique (« Iuz the Old »), hommage rendu à la Vierge de Fer (« The Voyage of the Wraith »), accolades franches à l’Allemagne et ses représentants les plus cloutés, OWLBEAR s’invente un langage universel, esperanto Heavy compréhensible par tous.
Certes, les images sont parfois des clichés, les structures passéistes à souhait, mais l’énergie dont fait preuve le quatuor est méchamment contagieuse, nous entraînant sur la piste d’un Walhalla personnel jonché de douilles de BPM et de riffs mortels (« Fall on Your Blade »).
Préparez les épées, et prenez votre quête au sérieux. La bataille est rude, mais la victoire évidente. Et avec une créature comme cet ours/chouette à vos côtés, les ennemis False Metal vont immédiatement se sentir surpassés.
Titres de l’album:
01. Fiend of Fire
02. Bastard Sons
03. The Night Below
04. Cult of the Serpent
05. Tyrant’s Fall (The Death of the Sorcerer-King)
06. Steel at my Side
07. Iuz the Old
08. The Voyage of the Wraith
09. Chaos to the Realm
10. Fall on Your Blade
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