Un nom évocateur, une pochette qui ressemble à la partouze de goules sur la pochette d’Altars of Madness, une distro via des labels spécialisés dans les exactions les plus fétides, pas de doutes à avoir, nous avons encore une fois affaire à des fossoyeurs de la musicalité la plus élémentaire. Mais qu’attendre d’autre d’un groupe baptisé PESTILENT DEATH qu’un Death Metal des plus primaires et ombrageux ? Rien en effet, et les spécialistes de la question savaient déjà quoi craindre d’un combo qui a depuis longtemps choisi de racler les égouts de l’inhumanité…Fondé en 2010 du côté de l’ensoleillée Los Angeles, PESTILENT DEATH incarne en quelque sorte un chef de file de la nouvelle vague Old-school Death qui agite les couloirs de la mort américains, mais un chef de file qui n’a pas l’intention d’émerger de sa crypte pour revendiquer son titre. En presque une décennie, ce quatuor (Skulllfucker - basse, Eraclio Olvera - batterie, Conrado Gesualdi - chant et Ominous - guitare) a déjà narré les pires aventures d’outre-tombe via une multitude de formats distribués par une multitude de labels courageux, et c’est ainsi que leur discographie peut aujourd’hui s’appuyer sur deux démos, un EP (The Art of Torture), et surtout, un premier LP paru il y a trois ans, Eulogies of Putrefaction, qui lui aussi en disait long de son intitulé macabre. De là, avec tous ces éléments en tête, facile de deviner ce qui vous attend au détour de ce très franc et massif Chapters of Depravity, qui se vautre dans l’ignominie, la lourdeur et l’horreur comme un cadavre en putréfaction dans la terre de son dernier voyage accompagné par les vers.
En substance, les quatre californiens ne proposent évidemment rien de novateur, et jouent le Death Metal comme les tarés d’INCANTATION en prônaient les valeurs il y a quelques décades. Un Death sourd, diffus, totalement en adéquation avec ses thèmes Gore, et il n’est donc pas incongru de voir en cette nouvelle réalisation la réconciliation des MORTICIAN et d’AUTOPSY autour d’un barbecue humain. Restant suffisamment musical pour ne pas faire fuir les plus impressionnables, Chapters of Depravity n’est qu’une collection de sévices, un amas de chairs en putréfaction, un catalogue de tortures infligées aux tympans, qui toutefois voit un peu plus loin que la simple punition auditive de base. Assez réjouissant dans son absence totale de compromission, ce second LP de PESTILENT DEATH empeste le moisi, la mort et la décadence, et s’interdit toute forme de sophistication en supprimant le mot finesse de son répertoire. Mais en utilisant des thématiques fortes, et en bénéficiant d’un son compact mais pointu, cette œuvre ignoble parvient sans peine à attirer l’attention, comme des cris émanant d’une vieille tombe défraichie dans laquelle se débattrait un corps refusant la mort. Assurément aussi vilain qu’un zombie qui pointe sa face en plein centre-ville de Los Angeles, n’importe lequel des morceaux de cette suite en râles majeurs est une réussite totale de mauvais goût, qui l’érige en tant que valeur fondamentale d’une recherche artistique ancestrale, plaçant le chaos, le magma, l’infamie au-dessus de toute autre considération.
C’est donc très laid, très lourd, ça colle aux doigts, ça reste attaché à la pelle du fossoyeur, mais c’est bon comme un malheur s’abattant sur une famille méritante qui n’a rien demandé au destin. Avec des musiciens très capables et qui connaissent la problématique, Chapters of Depravity assume ses instincts les plus déviants, et nous propose une belle alternance de Death/Doom maladif et de Death ultra-brutal, sans avoir à admettre d’influences qui de toute façon sautent aux yeux dès les premières écoutes. Un peu d’AUTOPSY, un peu de DISEMBOWELMENT, un peu de ROTTREVORE, et le tour est joué, mais pas de ceux pendables qui vous font prendre des vessies bruitistes pour des lanternes brutales. Ici, le propos se veut intelligible mais ferme, et les structures des morceaux sont pensés pour naviguer entre bestialité glauque et violence ouverte (« Upheaval Of The Undead »), ce que l’entame morbide et sourde « Chamber Of Wretched Souls » démontre en quatre minutes et quelques. Des riffs qui essuient le manche avec un vieux linceul cradingue, un chanteur/grogneur qui vomit ses litanies comme un démon exprime son courroux, une section rythmique qui connaît toutes les astuces du pilonnage/mise en terre, pour un passage en revue savoureux des bas-morceaux d’un style certes classique et éprouvé, mais qui parvient toujours à faire jouir les plus allumés. Mais l’atout majeur de PESTILENT DEATH est ce refus du monolithisme qui aurait pu les condamner à la redondance d’un Death trop lent et trop cyclique, et un titres aussi enragé que « Torturous Incantations » permet justement d’échapper à la monotonie ambiante, bien que le quatuor sache toujours rendre ses longues et lentes complaintes intéressantes de par leur refus d’aération.
Et au bout du compte, malgré des titres en forme de clichés horrifiques, malgré certaines facilités qui le confinent aux poncifs, malgré quelques passages encore un peu trop formels, ce deuxième album incarne une sorte d’épitomé de violence efficace, qui paie autant son tribut aux premiers CARCASS qu’aux chefs d’œuvres d’INCANTATION. Un Death qui utilise toutes les ficelles pour captiver, qui compose et ne se contente pas de ressasser les mêmes agonies, et qui a la décence de ne pas s’éterniser pour ne pas provoquer l’agonie de la tolérance. Bonne suite donc et bonne opération pour les californiens qui assoient leur réputation, et qui prouvent que le Death le plus cryptique et nauséeux a encore de belles morts devant lui avant l’agonie.
Titres de l'album :
1.Chamber Of Wretched Souls
2.Torturous Incantations
3.Pulsating Entrails
4.Perverse Blood Offering
5.Emanation Of Despair
6.Anthropophagy
7.Upheaval Of The Undead
8.Exhumation Of Fermented Graves
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