Amusant. Cocasse même. J’ai commencé à écouter cet album, et la première impression qui m’a envahi fut celle de croire que j’avais fait un voyage dans le temps, retournant dans les années 80 pour ressentir de nouveau le frisson de la NWOFHM. A l’époque lorsqu’on savourait un album made in France, le petit jeu était de deviner quel groupe international servait de patron pour mesurer la taille de la veste empruntée à SCORPIONS, IRON MAIDEN, DEEP PURPLE, SAXON ou ACCEPT. En effet, et malgré tout l’amour que je porte au Metal français d’il y a trente ans et plus, on ne peut pas dire que les musiciens cherchaient à nous impressionner de leur originalité, se contentant de singer les valeurs sûres pour tenter de se faire une place au soleil. Et en découvrant le premier album des colombiens de DIAMOND CHAZER, j’ai ressenti la même chose, pensant un court instant être tombé sur une réédition de FISC, DER KAISER, DEMON EYES ou VOODOO CHILD. Mais non, la formation de ce groupe ne date pas de 1981, son pays d’origine n’est pas la France, mais il a le mérite d’admettre ses influences, et cite justement le Heavy Metal frenchy de notre décade bénie comme source. Alors, lorsqu’un groupe admet sa fascination et ses modèles, inutile de critiquer, on accepte ou on dégage, et dans le cas de DIAMOND CHAZER, on choisit de rester. D’une, parce que leur premier LP sent tellement les eighties que j’ai ressorti mes posters de Samantha Fox, de deux, parce que ce quintet sait clairement comment faire parler la poudre comme s’il avait tiré ses premiers boulets il y a quelques décennies.
Fondé en 2017 à Medellin, ce quintet pur et dur (Stiven Giraldo – chant/claviers, Ramiro Álvarez & Juan Figueroa – guitares, Jhon Denis Rojas – basse et José Manuel Cárdenas – batterie) s’est déjà fendu de quelques formats, dont un EP en 2018, Chained in Tokyo, qui a légitimement attiré l’attention sur lui. Et inutile de tourner autour du pot, DIAMOND CHAZER n’est rien de moins ni de plus que ce que sa bio mentionne, à savoir un groupe fasciné par la NWOBHM, le Hard Rock traditionnel, l’AOR (là c’est un peu moins évident), le Metal français, comme déjà précisé, mais aussi le Speed Metal. Soit la quintessence du Hard-Rock moderne, tel que les années 80 l’ont redéfini, et l’option nostalgique des colombiens a vraiment quelque chose de séduisant dans sa naïveté. Jouant comme si rien d’intéressant ou de fondamental ne s’était passé depuis 1984, le groupe aligne donc toutes les figures imposées, pique aux anglais de quoi amadouer les allemands, et fait de l’œil à la France en nous rappelant la seconde vague des années 83/84, lorsque les initiateurs de TRUST, WARNING et autres locomotives à majors commençaient à marquer le pas. En résulte un premier album qui sent bon l’air européen, et qui aligne les morceaux simples, exécutés avec sincérité et passion. Certes, les riffs du gang sentent gentiment le réchauffé au micro-ondes de la mémoire, mais on apprécie cette patine vintage qui permet même au chanteur de sortir de la gamme de temps à autres.
Les textes sont aussi au diapason, évoquant cette chère vie de rockeur, sur la route ou non (plutôt non en ce moment), la liberté, la rébellion, mais aussi l’horreur, l’amour, soit des thèmes chers aux premiers chevaliers Metal modernes. Rien de neuf donc sous le soleil de la Colombie, le groupe se payant en plus le luxe de reprendre un titre obscur des non moins obscurs GOTHAM CITY, combo suédois ayant sévi de 1980 à 1987, se fendant d’un unique album en 1984, le fameux The Unknown dont ce « Swords & Chains » a été tiré. Cette sympathique reprise ne rapportera pas des millions en royalties aux suédois, mais permettra de les remettre dans le contexte, prouvant au passage que les DIAMOND CHAZER ont une solide culture vintage. Mais leur répertoire original n’a pas à rougir de la comparaison avec cette référence underground du Metal européen des années 80, ce que « Zero to Hero » prouve en quelques secondes. Riffs mélodiques à la tierce à la THIN LIZZY repris par IRON MAIDEN, up tempo solide, basse inexistante ou presque, chant nasillard et aigu en avant, on s’y croirait, et sans avoir à fermer les yeux. Certes, la production de l’album se veut tellement casher que les guitares sonnent sans effets et un peu maigrelettes, mais on apprécie ce cachet d’époque qui est clairement le résultat voulu par les colombiens. Bons revendeurs de nostalgie, les musiciens ne manquent aucune occasion de nous traîner vers le souvenir de notre adolescence, utilisant les riffs les plus symptomatiques et linéaires de cette époque pour parfaire le côté « brocante » de l’entreprise. Mais ceci est écrit sans aucune malice ni ironie, la passion de ce groupe sympathique étant clairement convaincante et contagieuse, et leurs arrangements de claviers assez délicieux.
Un conseil d’amateur éclairé, pour mieux apprécier cet album, ressortez la veste à patches, les bracelets cloutés, le spandex aux couleurs de bon goût, les posters de WASP, VULCAIN, SAXON, sortez des bières bon marché et pas trop fraîches, et l’impression sera encore plus saisissante. Comment déguster autrement des hymnes comme « Breakin' the Chains », au riff aussi franc que ses lignes de chant ne sont hystériques, « Freedom » et son incitation à la liberté individuelle, thème si cher aux années 80 métalliques, ou le sévèrement burné « Stranger Things » qui rappelle plus volontiers TANK ou RAVEN que la série homonyme. Véritable plaisir coupable d’adolescent qui a toujours refusé de grandir, Chasing Diamonds est justement un diamant brut, non poli, qui refuse la gentillesse de la vague old-school suédoise, pour jouer le Metal comme il était joué aux origines, sans artifices, sans fard, et avec un maximum de cornes de diable. Pourtant, les musiciens ne rechignent jamais à alléger un peu le propos avec des claviers bien placés, ou des parties en son clair qui égrènent leurs arpèges comme nous nos souvenirs. DIAMOND CHAZER nous fait même le coup de l’hymne imparable avec « Diamond Chazer », qu’une grosse basse soutient de son assise. L’ambiance est donc bon enfant, les citations ne trompent personne, et ce premier LP, s’il n’est ni crucial ni indispensable, reste un sacré coup d’œil à la génération d’origine, celle qui justement transforma le Hard-Rock de papa en Heavy Metal pour le fiston.
Titres de l’album:
01. Zero to Hero
02. The Whip
03. Swords & Chains (GOTHAM CITY cover)
04. Tokyo Rendezvous
05. Breakin' the Chains
06. I Need You
07. Freedom
08. Stranger Things
09. Diamond Chazer
10. Poltergeist
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