L’APHELION est pour un objet céleste en orbite héliocentrique, le point de la trajectoire le plus éloigné du soleil. Ceci étant planté grâce à Wikipedia, parlons musique. Artistiquement parlant, APHELION est un duo de Madison, Wisconsin, composé de deux membres, Steve Burke Jr au chant et David Corvus à la batterie, sans plus d’autres indications concernant les éventuels postes de guitariste et bassiste. Le groupe s’est visiblement formé il y a peu, puisque Chasing the Sun est le premier album du projet, un projet assez atypique dans les faits, mais relativement formel dans le fond. L’histoire proposée par cette œuvre est conceptuelle, et évolue autour de théories dystopiques, que le duo décrit en ces termes :
« Chasing the Sun raconte une histoire sci-fi de guerre, de corruption, de peines de cœur, de perte, et du destin immuable de la race humaine responsable de son propre sort. Il chronique la mission d’une unité militaire secrète mise en place par le gouvernement américain pour protéger la terre d’éventuelles guerres interstellaires. Nous suivons donc le parcours d’un homme qui tente d’échapper à un monde de corruption, pour se voir corrompu par autre chose. Cela signifie-t-il que la corruption est inscrite en chacun de nous ? »
Thème d’usage donc, très souvent traité ces dernières années, et qui nous renvoie à des œuvres littéraires et cinématographiques d’importance. Nous ne reviendrons pas sur la pertinence de l’optique choisie, pour mieux nous attarder sur une musique qui elle non plus n’a rien de franchement novateur, évoluant dans des sphères de Metal moderne, légèrement alternatif, et plus volontiers emprunt des caractéristiques 90’s que des obsessions actuelles. Produit par Shawn Streeter, Chasing the Sun est donc un disque en tout point professionnel, qui sonne comme tel, et qui nous propose un cocktail distrayant d’influences nuançant par là même son statut de Heavy moderne, puisque les divers ingrédients utilisés commencent à dater d’autres vagues plus anciennes.
A l’écoute de cet album, on pense à quelques références fameuses. STONE SOUR évidemment, les DEFTONES par extension, en version beaucoup plus apaisée et moins Post, à STARSET, GEMINI SYNDROME, mais aussi aux CROSSBREED, à SPINESHANK sans les montées d’adrénaline, soit des artistes connus et reconnus dans leur style qui depuis longtemps constituent des proies de choix pour les groupes en manque de repères contemporains. La recette de ce premier LP est simple, juxtaposer des thématiques classiques sur fond d’arrangements presque synthétiques, sans tomber dans le piège de l’Alternatif facile ou du Metalcore pour midinettes. Transposant le vocable des nineties dans des exigences de production 2K, APHELION propose donc une musique sinon variée, du moins efficace, ce que « Chasing The Sun » prouve sans ambages après une intro plongeant dans l’ambiance. Grosse guitare, rythmique élastique et bondissante, chant symptomatique des années Rage de MTV, pour une nouvelle traduction des discours Post Grunge de la fin des années 90. On peut même sentir en filigrane du CREED en mode musclé, mais si le Metal des deux américains n’est pas original pour deux sous, il est proprement exécuté, et efficace en diable. Chaque titre a été travaillé pour reposer sur un motif hautement mémorisable, et chaque refrain a été ciselé pour rester en tête des heures après son écoute. C’est très carré, sincère dans l’interprétation, et le manque d’audace est facilement comblé par une efficacité diabolique, avec breaks précis, chœurs soignés, et transitions fluides, comme une mécanique spatiale bien huilée qui permet d’atteindre la limite prévue sans la dépasser.
Plus concrètement, la distance qui sépare cet album d’un chef d’œuvre est celle séparant un film comme Life d’Interstellar. Manque de culot, ambitions trop raisonnables, même si le passage en revue d’accroches classiques est assez bien tourné. Ainsi, impossible de ne pas penser aux DEFTONES en écoutent « Stars » qui lâche un riff qu’on aurait pu retrouver sur Around The Fur, ou à une transposition simplifiée à l’extrême de la délicatesse instrumentale de TOOL, sans que cela ne gêne l’écoute. On sait à l’avance qu’on n’est pas là pour être bousculé et surpris, et l’album marche donc au premier degré, en totale puissance et en nuance, et les tubes s’alignent, le duo ayant le mérite de soigner la cohésion sans trop sombrer dans la retape ou la redite. On aime évidemment ces gros riffs qui rebondissent, ces plans en son clair en arrière-scène, ce chant traité Metalcore light, et ces beats qui donnent de la profondeur, principes que « This is War » applique avec minutie. Et une fois acceptée cette sensation d’avoir déjà entendu ça des dizaines de fois, APHELION devient plus sympathique que la moyenne, d’autant plus que le groupe a eu l’intelligence de varier le propos et de moduler son discours. Entre grunge tardif mais jumpy (« Down To Earth », qui rappelle un peu le MEGADETH des années commerciales), mysticisme sci-fi aux lourdes percussions (« Trust »), accointances plus Pop se raidissant Rock (« I've Lost The Moon »), et longues processions plaintives et harmonieuses (« Eclipse », grosse basse), ce premier jet est donc de ceux qu’on écoute avec plaisir, sans en attendre plus que ce qu’ils nous offrent, et qui peuvent s’adresser à tout le monde, sans distinction de genre.
Pas de quoi faire dévier un météorite, mais de quoi passer un bon moment avec une musique pas vraiment de son temps, mais délicieusement nostalgique, simple, honnête, et bien exécutée. Mais vous avez désormais les armes et références pour juger, admettons seulement que les APHELION mériteraient de se dégager d’influences un peu trop évidentes pour exister par eux-mêmes. Souvenez-vous les gars, dans l’espace, on vous voit quand même copier.
Titres de l’album :
01. Chasing The Sun
02. Stars
03. This Is War
04. Down To Earth
05. Trust
06. I've Lost The Moon
07. Point Of No Return
08. Dark Matter
09. Eclipse
10. Atmosphere
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09