Troisième album port-reformation pour les L.A. GUNS, nouveau virage délicat à négocier, malgré une carrière riche de près d’une quinzaine d’albums, et d’une réputation plus ou moins sans faille. Si le groupe à ses débuts a été méprisé et tourné en ridicule façon « mauvais clone de GUNS N’ROSES », il a depuis acquis ses lettres de noblesse à la force des guitares et du micro, pour devenir une véritable institution Rock, soutenue par les italiens de Frontiers. Troisième album donc depuis 2017 et ce The Missing Peace qui scellait les retrouvailles des deux pivots Tracii Guns et Phil Lewis, et confirmation que la complicité des deux hommes est toujours intacte. Nous les avions quittés à l’occasion de The Devil you Know, il y a deux ans, juste avant la pandémie, pour un disque assez sombre qui prenait des airs d’oracle d’infortune sur les turpitudes à suivre. Ces turpitudes de confinement et autres restrictions domestiques ont donc donné naissance à ce Checkered Past, composé durant l’isolement, et qui en effet, semble chercher dans le passé de quoi avancer vers l’avenir.
Outre la pandémie, le groupe a du se livrer à des joutes légales l’opposant à l’alter ego illégitime Steve Riley, qui a cru bon d’utiliser le nom L.A. GUNS dans son coin et pour sortir un album. C’est donc une ambiance particulière qui a débouché sur l’enregistrement de ces chansons, qui se veulent humeurs authentiques et témoignages d’une période un peu floue.
De fait, il n’est guère étonnant de constater la diversité des chansons proposées par les deux compères. Entourés de Johnny Martin à la basse, de Scot Coogan à la batterie et d’Ace Von Johnson à la guitare, Tracii et Phil donnent le meilleur d’eux-mêmes, et signent sans doute l’un des albums les plus sincères de leur carrière. A la manière des STONES qui exploraient tout le répertoire Blues, Country et Rock en exil pour accoucher de leur grand œuvre Exile on Main Street, Phil et Tracii se sont livré à une introspection pour exhumer leurs émotions les plus crues, leurs sentiments les plus enfouis, et se montrer sans fard, sans khôl (enfin, un peu quand même…), l’âme presque à nu et les instruments d’une sincérité rare.
De fait, les chansons, très variées, peuvent donner le sentiment d’un album à la McCartney, décousu, trop hétéroclite, dans une mesure moindre évidemment, le champ d’action des GUNS restant toujours ce Rock joué Hard qui les a fait connaître. Mais on sent que la scène de Los Angeles est loin, et que les paillettes ont depuis longtemps laissé place aux doutes et aux murs immaculés. Moins sombre que son prédécesseur, Checkered Past en garde quand même de solides traces, que l’on sent sur un morceau comme « If It’s Over Now », chanté avec les tripes. Mais pas d’inquiétude à vous faire, L.A. GUNS n’a pas sombré dans la déprime, et vous réserve encore de belles surprises énergiques et hautes en couleurs.
J’en veux pour preuve cette reprise de contact explosive, via un « Cannonball » au lick bien gluant et à l’up-tempo juvénile. En un temps digne d’une pop-song, les américains renouent avec leur passé provocateur, et se souviennent que le Rock se doit d’être joué fast, comme si sa vie en dépendait. Les voyants sont donc au rouge dès le vrombissement du moteur, et les pneus crissent sur les routes de Californie. Le son, très sec et sans artifices, sans écho ni réverb, peut surprendre au prime abord, mais représente le meilleur choix pour un album aussi naturel. En mode écriture spontanée, et guidé par des sentiments étranges nés d’une isolation forcée, Checkered Past est une sorte de best-of de ces quatre dernières années, et résume à merveille les deux chapitres écrits par les deux frères maudits.
On y sent parfois un peu de Cocked & Loaded, ce qui nous replonge trente ans en arrière, mais on y sent surtout un désir de ne pas se prendre la tête et de jouer ce qui vient. Ainsi, le groove en boogie torride de « Bad Luck Charm » évoque à merveille ces rencontres avec des femmes fatales, jeteuses de sort qui vous laissent le souffle court au petit matin, le nez encore un peu blanc et les veines saillantes. Rarement Tracii n’aura approché de si près son premier groupe, et on regrette presque malgré les intonations nasillardes et sardoniques de Phil Lewis qu’Axl ne soit pas là pour doubler les voix.
De tout donc sur cet album, des classiques instantanés, des hits qu’on imagine énormes sur scène, des moues boudeuses, des allusions à AEROSMITH et aux NEW YORK DOLLS, mais surtout, du Rock jusqu’à plus soif, des bouteilles à peine entamées et déjà vidées, et des burners qui secouent la tignasse comme une groupie en rut (« Living Right Now »). Vivre maintenant, tant qu’on en a encore le temps, lâcher les riffs les plus fourbes ou les plus francs, laisser une basse ronde lier la rythmique, et s’assurer d’une frappe solide en arrière-plan.
Et si « Get Along » joue l’acoustique et les graves serpentins, « Better Than You » syncope à la mode LED ZEP, méchamment affuté et aussi sexy qu’une moue peroxydée dans les backstage du Roxy. Cette versatilité et cette souplesse de genre pourra en rebuter certains, mais il y a une homogénéité indéniable sur cet album. Le problème étant qu’elle reste liée à une période trouble, et que cette période trouble sert de fil rouge à l’album. Après tout, condamné à rester chez soi, le cœur cherche des remèdes, les trouve dans diverses situations ou accessoires, devant la télé, en feuilletant un album photo, en prenant une guitare ou en évoquant le passé avec de vieux potes.
Alors parfois, on a les nerfs quand on doit sortir le chien (« Dog »), parfois, on a le blues en réfléchissant au passé et à ces amitiés perdues ou non (« Let You Down »), mais le naturel revient vite au galop, et la niaque aussi (« That Ain’t Why »).
Album de transition, catharsis, projection multiple vers l’avenir, décrivez Checkered Past comme vous le souhaiterez, il n’en reste pas moins qu’il incarne la quintessence de ce groupe renouvelé qui puise dans ses racines de quoi faire pousser ses branches de demain.
Titres de l’album:
01. Cannonball
02. Bad Luck Charm
03. Living Right Now
04. Get Along
05. If It’s Over Now
06. Better Than You
07. Knock Me Down
08. Dog
09. Let You Down
10. That Ain’t Why
11. Physical Itch
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51