Une question comme ça en passant. A quel âge vous êtes-vous fait sauter la cerise ? En principe on s’en rappelle non, c’est le genre d’évènement qui laisse des traces…
Mais attention, point d’allusion au sexe ici, mais plutôt à la musique. Je veux dire, à quel âge vous êtes-vous rendu compte que vous n’étiez plus vierge et que l’album que vous veniez d’écouter vous avait transformé à jamais en adulte qui ne le deviendrait pas ?
Moi, ça a dû m’arriver à cinq ans…C’est tôt non ? Oui, mais c’était les BEATLES, alors j’y étais allé à fond…En parlant de cerise qui saute, celle de ce quatuor de Long Island, New-York, a certainement explosé lorsqu’ils ont découvert les albums des FLAG, des SLITS, ou des HEARTBREAKERS. Ou peut-être un truc d’AGNOSTIC FRONT tiens, je ne sais pas…
Tout ce que je sais, c’est ce qui est indiqué sur leurs pages officielles respectives, et ce que leur musique me permet de déduire.
Quoi donc ?
Que le Hardcore roots et rock n’roll à encore de trèèèèèèèèèès beaux jours devant lui.
Les CHERRY POP, se sont trois gars, une fille, aux pseudos qui sentent bon la révolte Punk urbaine (Dylan Acid – guitare/chœurs, Nick Hero – batterie, Kyle Filth – basse/chœurs, et Cherry Bee – chant), et qui ont longtemps traîné ensemble au sein de différents combos avant de se décider à unir leurs forces pour déclarer de concert leur amour d’un Punk Hardcore sans fioriture ni barrières.
Se déclamant aussi admiratifs des MISFITS, que de GG Allin, NO DOUBT, BIKINI KILL, Joan Jett, Richard Hell, ANAL CUNT ou les BLACK FLAG, ces jeunes énervés venant d’horizons divers (ACID BOY, FILTH BOMBS, HOLD FAST HOPE, ADAM'S ATOMS) jouent crânement la carte de la spontanéité, et avouons tout de go que ça leur va très bien.
Pas de chichis, juste un axe basse/batterie/guitare/chant, une production rêche qui ne cache en rien les approximations, et qui offre un rendu live un peu comme si nous étions dans le local de répète avec ces trublions.
Alors est-ce pour autant que notre cerise chérie va s’envoler dans les airs à l’écoute des quatre proposés par ce quatuor plus pro qu’il n’en a l’air ?
Tout dépend de votre perméabilité à un Hardcore qui ne se prend pas la tête, qui impose le binaire et les guitares incendiaires, qui restent collées à des thèmes simplifiés pour ne pas se compliquer…la vie. Elle l’est déjà assez comme ça, alors avec ce premier EP quatre titres, pas de blabla, juste du Punk joué en urgence puisqu’on n’a plus de temps de latence.
Mais du coup, de quoi parle-t-on ? En étant plus précis et généraliste dans le temps, les CHERRY POP pourraient se concevoir comme une jonction entre la naissance de la scène NYHC du début des années 80 (STIMULATORS en tête) et le mouvement Riot Grrrl des nineties (BIKINI KILL), puisqu’ils empruntent les mêmes codes musicaux, à base de guitares sincères et abrasives, de vocaux à demi chantés ou hurlés, et d’une rythmique binaire basique qui porte le tout à ébullition.
Et tout ça fonctionne à merveille, et exhale un doux parfum de fraicheur juvénile qu’on respire comme du teen spirit, spécialement lorsque le mélange aboutit à des fragrances populaires qui ont tout d’un hit de revers (« Dyldo », néologisme associant le guitariste Dylan avec un objet de plaisir ?).
On n’oublie pas au passage de signer un très sain pamphlet direct et sans ambages (« Fuck You », aux accents Punk/Pop Punk délicats et solo tailladé dans le gras), et de jouer un peu la montre pour justement montrer qu’on est capable de composer des morceaux plus ambitieux (« Fallen Victim », au son fluctuant et à la justesse approximative, mais qui place un riff d’anthologie au milieu des décombres de chœurs bien vindicatifs).
En gros, un truc qui respire le vécu et qui ne joue sur aucune ambiguïté en mélangeant la fureur du Punk et la rage du Hardcore. Des origines évidemment.
Niveau technique, on s’en fout, là n’est pas le propos, mais soulignons quand même le chant méchamment aguicheur et frondeur de Cherry Bee, à l’aise dans les suggestions et les convictions, et l’allégeance de la guitare de Dylan à une base rock n’punk rouillée, mais pas encore figée.
Tout ça sent bon le EP instinctif, ce que le Hardcore devrait toujours être, et qui survole trois décennies de rébellion en passant des cases Punk/Hardcore new-yorkais jusqu’au ciel alternatif de Seattle, sur un jeu de marelle qui dispose d’un bon stock de cailloux.
En sus, le truc est cadeau sur leur Bandcamp, alors dépêchez-vous tant qu’il en reste. Avec ça, votre cerise ne sautera peut-être pas, mais ça vous mettra une bonne dose de chantilly rance dessus.
Titres de l'album:
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