Je n’ai jamais caché mon amour pour les CLOSET WITCH. Un amour sincère, durable, chaotique, parfois frénétique, mais d’une passion sans bornes. Ce groupe incarne pour moi la quintessence du Grind et du Powerviolence, depuis ses débuts, et il ne m’a jamais déçu depuis. Alors l’annonce d’un nouvel EP en name your price sur leur Bandcamp m’a fait accourir comme un gros raté.
CLOSET WITCH, c’est un unique album, mais une myriade de formats courts. Depuis des années, le quatuor de l’Iowa multiplie les interventions, sans changer un seul détail à son style, déjà à son apogée depuis longtemps. Et si les DEP avaient fauté avec NAPALM DEATH durant une soirée de mariage bien arrosée, le résultat eut été ce gros bébé bâtard et joufflu en manque constant de violence crue.
Chiaroscuro, clair-obscur, un concept qui sied bien aux américains. Bien que le côté obscur soit leur havre de chaos depuis longtemps, ce que ces treize nouveaux morceaux décrivent avec une acuité terrifiante.
Alors, quelles sont les micro-nouveautés de cet EP ? Une multitude de featurings pour apporter de l’eau croupie au moulin décati, et surtout, une puissance constante et sublimée par un enregistrement et un mixage signés Luke Tweedy, et un mastering peaufiné dans le bordel par un Brad Boatright qui sait toujours comment mettre en valeur la violence dans le contexte de son studio.
En gros, le panard. Tout part de là et y revient, le panard total. Le plaisir d’abord de retrouver la foldingue Mollie Piatetsky qui braille comme si elle accouchait sans péridurale dans une vieille usine hantée de l’Iowa, et qui hurle des textes engagés, enragés, mis en musique par un trio instrumental (Royce Kurth - batterie, Alex Crist - guitare et Cory Peak - basse) en roue libre totale.
Et puis, ces dissonances, ce feedback insistant, ces structures mouvantes, et cette façon de casser le rythme pour nous tasser comme des sculptures de César…Autant d’éléments à charge pour un procès gagné d’avance.
Chiaroscuro est un simple prolongement des travaux antérieurs de la bande. Une continuité qui rassure, et une énergie qui dure, pour quelques minutes de boucan délicieux, entre Mathcore dégénéré et Grind bien corsé. Et comme d’habitude, une grosse poignée de titres fulgurants pour un final étiré et dérangeant.
Cette façon de respecter les dogmes et d’honorer les classiques tout en leur assénant de violents coups sur la tronche est vraiment la trademark de CLOSET WITCH, qui hante les couloirs de l’underground avec un fort bruit de chaînes qui s’entrechoquent, en bon poltergeist aux intentions nobles, mais légèrement roublardes sur les bords.
Avec un son dantesque et une attitude toujours aussi Punk, le quatuor envoie valdinguer le mobilier, et fait de la place pour un pit aussi chaud qu’une secrétaire en plein montée d’hormones.
CLOSET WITCH continue donc de faire ce qu’il sait faire de mieux. Produire un Grind de qualité, certes bien dans ses baskets entre des sentiers battus (par lui-même, il en a donc le droit), mais incroyablement assourdissant, à peu près autant qu’un aéroport à une heure de pointe. Et si votre voisin joue ce nouvel EP sur sa stéréo, ne vous inquiétez pas. Aucune entreprise de démolition ne met à bas votre immeuble, les secousses sont justes dues aux roulements incessants de Royce Kurth, poulpe humain qui déteste ses toms et qui les frappe sans complexes.
Et puis…
Et puis voilà. C’est du CLOSET WITCH, et la sorcière se sent très bien dans son placard à balais. Certes, elle en sort régulièrement pour vous coller la frousse, mais elle reste sympathique dans sa démence.
Une sorte d’Halloween un peu en retard pour gosses vraiment pas sages et accros au glucose. Et aux lames de rasoir dans les bonbons.
Petits salopiauds.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Constantly Problematic
03. Haunting
04. And Releasing (Feat. Frankie Furillo)
05. My Words Are Sacred (Feat. Dylan Walker)
06. Infinite Imbalance (Feat. Stu Cline)
07. You, Me & Venus in Decay (Feat. Dan Lee)
08. Untitled Track
09. Arlington Cemetery
10. Well Fed Machine
11. We Met On The Park Boundary Trail
12. Funeral Flowers
13. To The Cauldron (Feat. Stu Cline)
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