Ils sont trois, maquillés comme des voitures volées chopées à la frontière roumaine après avoir été chapardées en Norvège, font un barouf d'enfer, prônent la paillardise, le satanisme bon marché, la bestialité musicale primaire, et assument totalement leur barnum. Le jeu des mille francs ? La question à cent balles ? Dans l'ignorance totale, le néophyte pourrait se croire aiguillé sur la piste de VENOM, de SODOM ou autre exaction mortifère, mais si ces deux groupes représentent deux influences majeures parmi tant d'autres pour nos amis du jour, ils n'en balisent pas pour autant tout le terrain. Car plus qu'en Angleterre ou en Allemagne, c'est encore du côté de la Finlande qu'il faut aller chercher a réponse à cette énigme...Nous parlons donc des locaux bouillants de BONEHUNTER, qui nous offriront via les spécialistes de la cause de Hell's Headbangers leur troisième LP fin septembre, et dire qu'ils en sont fiers est un doux euphémisme. Et c'est bien tout ce que vous aurez de doux à vous mettre sous la dent une fois que vos oreilles auront été souillées par le bordel émanant de cette rondelle qui promet d'être acide et bien giclée, une fois EST coutume. Fidèles à leur tradition entamée en 2011, les trois marsouins au corpsepaint d'occasion nous inondent encore de leurs éjaculations nocturnes histoire de fêter un joli bukakke occulte, et Children of The Atom, malgré son caractère hautement prévisible et décidément dans l'air du temps saura marquer les esprits de son allant et de son énergie de tous les diables.
Résumant l'affaire avec une acuité teintée de provocation bon enfant, Syphilitic Satanarchist (basse/vomi vocal), WitchRider (guitares) et S.S. Penetrator (batterie) synthétisent toute l'opération d'une formulation lapidaire parfaitement en adéquation avec leur philosophie:
“We envisioned an album that sounded like songs written by the synthetically-revived cadavers of Chris Witchhunter, Hide and Petrus Steele after blasting SACRILEGE, ATOMKRAFT and IMMORTAL in a military bunker through the heart of a nuclear winter.”
En gros, et pour les non-anglophones, le trio malfaisant envisage sa troisième œuvre comme l'union pas si consacrée que ça de héros d'antan, partouzant joyeusement dans un vieux bunker sous un hiver nucléaire, ce qui illustre fort bien la démarche artistique d'un LP qui ne s'embarrasse pas de principes de solfège, mais qui ose quand même faire preuve d'un minimum de finesse. Pas longtemps, pas souvent pour ne pas risquer de s'aliéner son public de tarés habituels, mais juste une pincée pour ne pas repousser les adeptes de technique même sommaire. Au sommaire justement, une relecture des meilleurs (ou pires) pamphlets des trois groupes précités, avec quand même un bémol mis sur IMMORTAL, dont la mention aurait pu être substituée d'une allusion au DARKTHRONE le plus Black'n'Roll. Sinon, fans de Thrash bestial sud-américain, de SODOM, d'ATOMKRAFT, de WARFARE, et de Black d'outre-tombe joué comme des HELLACOPTERS sous acides IMPALED NAZARENE, rameutez vos troupes et joignez-vous au sabbat, qui risque bien de se faire lever quelques morts de leurs tombes. Pourtant adeptes d'une prolixité infernale en termes de production (trois démos, trois EP, trois live, des splits et trois LP), les finlandais sans foie ni rate continuent le travail de sape et se montrent étonnement créatifs au moment de nous trousser de leur Thrash sans façons et de nous détrousser de leur Black de saison. Ça pulse, ça cavale, ça dérate, mais ça reste dans le ton, c'est précis autant que ce style de musique peut l'être, et c'est surtout méchamment entraînant à défaut d'être original. Ce qui l'est un tant soit peu par contre, ce sont ces petites mélodies en contrepoint qui évoquent à merveille les débuts de la vague Speed des années 84/85, au point que parfois, à l'écoute d'un « The Reek of Reaper's Scythe », on a le sentiment d'écouter un vieil inédit de DESTRUCTION gaufré par des black metalleux perdus dans une forêt de Finlande.
D'autant que les gus ont le bon goût de varier les plaisirs, et d'appuyer parfois sur la pédale de l'exagération, au point d'évoquer un gros Heavy Black qui pourrait faire de l’œil crevé aux aficionados de l'IMMORTAL le moins ambitieux (on y revient finalement...), mais le plus crasseux (« Black Star Carcass », qui cache en sus sous ses prières mortelles un passage Doom du plus bel effet, mélangeant CATHEDRAL et CARNIVORE avec un panache indéniable). Des hymnes à la débauche en veux-tu en voilà, et même parfois des hits improbables, comme ce title-track qui joue la longueur sur du papier de verre et cumule tous les poncifs Heavy, Thrash et Black avec un flair de chien de chasse qui vient de tomber sur la dépouille encore chaude d'un chevreuil. Evidemment, les riffs sont taillés dans les clichés Metal les plus éprouvés, en restant approuvés (« Spider'sGrave », véritable catalogue des pirouettes eighties extrêmes, mais totalement irrésistible dans son exubérance), mais les ambiances travaillées et autres intros menacées démontrent que les trois clowns n'en sont que d'apparence (« Cybernetic Vampirism »), et maîtrisent parfaitement leur sujet. Si en plus je vous précise que le tout s'emballe dans une sublime pochette signée du trait légendaire de Joe « Motörhead’s Snaggletooth » Petagno, dont le talent ne pâlit pas avec les années, vous comprendrez aussitôt qu'il faudra dès la rentrée passée vous ruer sur la version vinyle de l'objet, qui outre une splendide décoration d'étagère, constituera un objet à posséder et à écouter.
Du bourrin, mais pas que. Du malin, mais pas trop. Et surtout, une bonne dose de Blackened Thrash qui n'a pas oublié ses racines, et qui déterre les cadavres tous moisis de légendes d'autrefois pour préparer le prochain Halloween. Pas certain par contre qu'ils réclament des bonbons en sonnant à votre porte, mais ouvrez leur quand même. Ils ne sont pas si méchants que ça.
Titres de l'album :
1.Initiate the Sequence
2.Demonic Nuclear Armament
3.Sex Messiah Android
4.Children of the Atom
5.The Reek of Reaper's Scythe
6.Black Star Carcass
7.Spider's Grave
8.Cybernetic Vampirism
9.Man of Steel
10.Devil Signal Burst
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09