« Cause you know that you've heard it before, and you feel that this moment in time is surreal, cause you know when you feel deja-vu. »
C’était MAIDEN qui chantait ça il y a une poignée d’années, mais cette sensation est une constante chez l’être humain, qui souvent, croit qu’il se souvient…Qu’il se souvient d’un endroit, d’une odeur, qu’il reconnaît une situation qu’il a déjà vécue, un dialogue qui s’est déjà tenu, un visage familier…Nous avons tous expérimenté ça à un moment ou un autre de notre vie, et si parfois la sensation est désagréable, elle peut aussi s’avérer sympathique et rassurante…Dans le Metal, cette notion n’est pas vraiment étrange, les groupes d’aujourd’hui s’échinant à reproduire le son de leurs aînés, quand ce ne sont pas leurs aînés qui reproduisent leur même propre son d’année en année. Mais avec la vague vintage, les mouvances nostalgiques, les retours en force, et toute autre notion cyclique, il est en effet assez courant de se dire dans son for intérieur : j’ai déjà entendu ça quelque part.
Si vous avez tendance à apprécier cette sensation, je ne saurais que trop vous enjoindre à savourer le nouvel album des suédois de WOMBBATH, qui après trente ans de carrière réfutent toujours toute théorie évolutionniste. Si d’aventure vous les aviez snobés dans les années 90 lorsque leur premier LP est sorti (Internal Caustic Torments), sachez que j’ai commis la même faute, que je n’ai pas manqué de corriger en 2015 lorsque l’album fut réédité par Chaos Records. J’avais alors découvert un groupe à l’assise forte, mais aux réminiscences les plus évidentes, allant même jusqu’à voir en lui un joli succédané de BENEDICTION. Avec le recul, il est certain que je me montrerais plus clément, les ensembles en vogue à cette époque-là partageant le même goût pour les rythmiques en chien de fusil, et les riffs morbides…
L’histoire de WOMBBATH est assez classique dans le fond et la forme. Une première période d’activité de 1990 à 1995, puis une séparation, avant une reformation en 2014 pour un second acte qui continue encore aujourd’hui. Depuis leur reformation, les originaires de Sala n’ont pas levé le pied niveau production, puisqu’ils ont mis sur le marché deux longue-durée (Downfall Rising en 2015 et The Great Desolation en 2018), pas mal de splits partagés avec REVEL IN FLESH, DEPARTED SOULS ou OBSCURE INFINITY, mais aussi trois singles en 2020 pour annoncer la parution de ce quatrième LP, Choirs of the Fallen. Et c’est ici que cette fameuse notion de déjà-vu prend tout son sens, puisque dès l’ouverture tonitruante et glacée de « Fallen », les dés sont jetés et les regards hagards. Comment ne pas penser à ce moment-là aux premières années du Death scandinave, et de se remémorer ENTOMBED, UNLEASHED et autres acteurs de la scène scandinave, qui furent les premiers à instaurer une atmosphère hivernale dans un style plutôt réputé pour sa chaleur et ses entrailles fumantes ? Mais avec un mixage signé de la légende Tomas Skogsberg au Studio Sunlight, un line-up considérablement remanié avec deux têtes pendantes aux commandes (Jonny Pettersson (chant, guitare) depuis 2014 et surtout Håkan Stuvemark (guitare et basse) depuis 1990), et trois nouveaux acolytes (Jon Rudin (batterie), Thomas von Wachenfeldt (guitare) et Matt Davidson (basse)), et une envie accrue, WOMBBATH se présente donc sous un jour faussement nouveau mais réellement classique, et continue son travail de sape pour faire s’écrouler la tendance à la modernisation actuelle.
S’en reposant à ses théories d’origine, le groupe propose donc une synthèse du Death suédois depuis ses origines, avec un paquet de riffs morbides, constellés de breaks lourds et oppressants, le tout saupoudré de lignes vocales en gravité totale. Rien que du formel donc, mais un flair certain pour trousser des images sonores envoutantes (« A Sweet Taste of Death » qui mérite bien son titre avec ses arrangements d’arrière-plan synthétiques et glauques), et une propension indéniable au progressif macabre (« From the Beggars Hand »), avec soli enterrés dans le mix, rappels en urgence de Left Hand Path, et un sens de la percussion rythmique digne du meilleur BOLT THROWER. Toujours aussi à l’aise avec leur identité, les WOMBBATH ne prétendent pas révolutionner quoi que ce soit, mais tout en restant positif, il convient de souligner quelques défauts qui ne sont pas sans importance. En premier lieu, des poncifs certes efficaces, mais qui n’en sont pas moins, et qui finissent par lasser de leur manque d’audace. Le chant de Jonny Pettersson est toujours aussi éraillé et hypnotique, mais ses intonations à la Petrov restent aussi sous perfusion, tandis que la doublette de guitares s’en remet trop aux astuces de l’orée des nineties, tombant parfois dans le plagiat pur et simple de Clandestine. Et même en passant outre ces griefs, il est inutile de cacher que l’album est beaucoup trop long avec ses cinquante minutes au compteur, provoquant un sentiment de trop-plein. En réduisant leur effort d’une bonne dizaine de minutes, le quintet aurait pu mettre en avant sa plus grande qualité, qui s’exprime au détour de breaks bizarres et évanescents, seul point qui leur confère une aura propre. Le reste du métrage, et les compositions en elles-mêmes est évidemment largement au-dessus de la moyenne, mais se contente souvent de figures trop imposées.
On prend certes du plaisir à encaisser « Void », qui justement ose des cassures plus franches et un panorama moins discernable à l’avance, et on apprécie la rudesse de la clôture « In a Cloak of Anger » qui contrebalance bien avec les longueurs et sinuosités de « Wings of Horror », mais avec ce mid/down tempo permanent, le groupe se tire une balle dans le pied, et finit par noyer ses riffs les plus efficaces dans un océan de conformisme. Du déjà entendu donc, pas nécessairement désagréable, très bien fait, mais un peu trop copie carbone pour vraiment convaincre. Le même reproche que je formulais à l’encontre de la réédition d’Internal Caustic Torments. Les avis sont comme le déjà-vu. Ils se répètent parfois.
Titres de l’album :
01. Fallen
02. Crawling from the Pits
03. We Shall Remain
04. A Sweet Taste of Death
05. From the Beggars Hand
06. Void
07. A Vulgar Declaration
08. Wings of Horror
09. Choirs of the Damned
10. In a Cloak of Anger
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