Les italiens aiment bien le True. Bon, j’admets que ce jeu de mots est lamentable, pourtant, il est certain que le peuple transalpin n’aime rien tant que les rythmiques franches, les riffs puissants et les envolées vocales lyriques. Sans oublier évidemment les soli enflammés laissant du carbone sur le manche. C’est donc pour cette raison que je partage aujourd’hui le nouveau 10-True des italiens de SCREAMACHINE, qui intervient deux ans après leur première déclaration éponyme.
De la grandeur, une certaine conception de la cinématographie musicale, pour un spectacle intégral. Si Rome ne s’est pas faite en un jour, la scène italienne non plus. Mais depuis la fin des années 80, les musiciens nationaux ont très bien rattrapé leur retard, au point de devenir de vraies références. Et bien sûr, SCREAMACHINE en fera bientôt partie si la qualité de son art est toujours au rendez-vous.
Fans de synthés, de Crossover, de métissage et d’adaptations en tout genre, fuyez à toutes jambes. Car le quintet romain (Valerio “The Brave” Caricchio – chant, Francesco Bucci – basse, Edoardo Taddei & Paolo Campitelli – guitares et Alfonso “Fo” Corace – batterie) n’a pas mis d’eau dans son vin, et n’a pas perdu la foi en vingt-quatre mois. Bien loin s’en faut, et ce Church Of The Scream pousse les cris au maximum de leur rendement, dans un traitement psychiatrique européen tout à fait efficace.
SCREAMACHINE, c’est toujours ce point de rencontre entre le Heavy traditionnel et le Power fonctionnel. Quelque part entre JUDAS PRIEST et IRON MAIDEN, avec une pointe de mélodie à la ACCEPT des grands jours, pour un hommage rendu aux grands héros d’antan. L’équipe a accueilli le petit nouveau Edoardo Taddei l’année dernière, pour l’introniser via le EP Borderline, et c’est donc une équipe renouvelée mais soudée que l’on retrouve aujourd’hui, toujours capable de trousser de petits hymnes virils comme si c’était aussi simple que de toaster du pain pour le petit déjeuner.
Alors, qu’attendre de la cuvée italienne 2023 ? La même ivresse que celle servie il y a deux ans. Toujours fascinés par le canal Metal historique des années 90, SCREAMACHINE repart au combat armé de tierces, de refrains incandescents, d’une bonne dose de shredding pour les maniaques des cordes maltraitées, et d’harmonies vocales guerrières. La méthode est éprouvée depuis longtemps, et si le quintet s’ancre dans une tradition de roots sublimées et légèrement modernisées, il n’en possède pas moins son style, entre Power Metal agressif et Heavy intuitif.
Très équilibré, à cheval entre l’histoire déjà écrite et celle qui reste à rédiger, Church Of The Scream célèbre donc le culte de l’église du cri, loin de Munsch et plus proche de Rob Halford et ses lieutenants. Il est évident que la tutelle du PRIEST est toujours aussi remarquable, mais on sent que le groupe est capable de s’en éloigner pour se rapprocher d’un Heavy européen plus nuancé, comme le prouvent des titres aussi efficaces que « Night Asylum » ou « Revenge Walker ».
Inutile de nier l’ancrage de ce projet dans la mouvance new-school of old-school Heavy Metal. Les romains ne dupent personne en faisant comme si de rien n’était, et assument totalement leurs options passéistes. Mais ils ont au moins le mérite de jouer le jeu à fond, et pas seulement avec le volume des amplis. Non, la philosophie est claire comme de l’eau de roche, et les accents agressifs décollent du sol comme un ennemi frappé en pleine menton. Adepte des accélérations puissantes et des voix qui se rejoignent en un unisson belliqueux, les SCREAMACHINE arpentent le champ de bataille avec la morgue des vainqueurs, qui célèbrent leur victoire avec emphase et fierté (« Met(H)Aldone »).
Pourtant peu porté sur le Heavy non dilué, j’ai choisi de jouer le jeu des italiens et de rejoindre leur aventure avec mon paquetage. Et je n’ai aucunement regretté ce choix, puisque les dix morceaux de cette quête font partie de ce qui se fait de mieux dans le genre, entre vaillance sans défaillance (« Flag Of Damnation ») et muscles bandés maculés du sang versé (« Occam’s Failure »).
Manifeste solide et croyances éprouvées, ce second long porté à bout de bras par les italiens est un véritable modèle du genre. Une sorte de catalogue de figures imposées transfigurées pour s’adapter au marché moderne sans renier les antiquités encore précieuses. Dans les coffres, on trouve de l’or évidemment, mais surtout de l’acier, pour forger les épées, et les masses d’armes assassines. Avec en sus un guitar-hero qui ne s’en laisse pas conter et accumule les notes à une vitesse hallucinante, et une production terriblement efficace, cette nouvelle mission en terre du milieu est un franc succès.
Conscients de ne pas être plus originaux qu’un bootleg d’UDO ou que des chutes de studio de HAMMERFALL, les cinq membres de SCREAMACHINE renforcent leurs qualités pour ne pas glisser sur la pente du romantisme surévalué.
On se contente donc de consolider les bases (« Pest Case Scenario »), et d’offrir une sortie grandiloquente, sous les yeux émerveillés et embrumés des soldats respectueux de leurs officiers (« The Epic Of Defeat »). Mais défaite n’est pas mot inscrit au dictionnaire des SCREAMACHINE, qui avancent à leur rythme soutenu pour devenir l’un des généraux les plus décorés de son époque. Une belle réussite qui appelle évidemment d’autres affrontements, en live bien sûr, puisque le coté le plus pugnace des troupes s’y exprime pleinement.
Be True or die.
Titres de l'album :
01. The Crimson Legacy
02. Church Of The Scream
03. Night Asylum
04. Revenge Walker
05. Met(H)Aldone
06. Flag Of Damnation
07. Occam’s Failure
08. Pest Case Scenario
09. Deflagrator
10. The Epic Of Defeat
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