Quand j’étais petit, le cirque passait en ville et me faisait rêver de ses affiches colorées. Mais mes parents n’aimaient pas les saltimbanques, alors, je me contentais d’imaginer ce que pouvait donner ce spectacle vendu comme l’attraction idéale pour bambin rempli d’imagination, jusqu’à ce que la mère d’un ami me paie l’entrée, me permettant ainsi de rentrer dans le cénacle des initiés.
Ballons, éléphants, chevaux, ballerines, contorsionnistes, équilibristes, magiciens, et évidemment clowns, de quoi émerveiller mes petits yeux plus habitués à la pénombre de la cave qu’à la joie d’une après-midi entre amis. Toute ressemblance étant…n’importe quoi.
Non, je n’ai pas vécu dans la cave de mes parents, non, ils ne me nourrissaient pas avec les chiens d’un reste de pain ou d’un brouet indigeste, toujours est-il qu’ils ne m’ont jamais emmené au cirque, et que je leur en veux toujours. Enfin moins maintenant, puisqu’à cinquante-deux ans, j’ai quand même pardonné.
Mais pas oublié.
Ceci étant dit, et malgré un souvenir lointain et unique, je n’ai pas retrouvé l’esprit de fête et de paille sur ce deuxième album des suédois de KRANIUM. Leur cirque de la mort est rempli de clowns très vilains et dangereux, et on n’a pas forcément envie d’aller se réfugier sous le chapiteau sous peine d’être éviscéré et digéré par des chacals diaboliques. Non, le spectacle proposé par les originaires de Växjö est plus proche d’une saison d’American Horror Story ou d’un found footage à la Hell House LLC, que d’un amusement en famille avec éclats de rire et mines réjouies.
Formé il y a seulement quatre ans, ce jeune collectif (Ludwig Blomqvist - batterie, Eliaz Johansson - guitare/chant, Linus Persson - basse et Sebastian Callenholm Ljung - guitare) n’a pas vraiment trainé en route, et nous a déjà gratifiés d’un EP et d’un longue-durée, Slaves to Our Demise, qui n’accuse d’ailleurs qu’un an d’âge. Les suédois avaient-ils tant de choses à dire qu’ils n’ont pu patienter une année de plus pour nous rassurer ? Oui et non, puisque les deux disques se ressemblent beaucoup, même si le professionnalisme s’est accentué ces derniers mois.
Circus of the Dead est classique, autant qu’un album de Thrash old-school peut l’être. Mais il est aussi roublard, à l’image de sa pochette macabro-comique. Concis, court, puissant, il se propose de synthétiser divers sous-courants popularisés entre les eighties et les nineties, entre Heavy-Thrash renforcé d’un chant grognon et Death, mais allégé de mélodies faisant directement référence à la vague Néo-Death suédoise des mid-nineties.
Le meilleur des trois mondes donc, mais aussi, des limites. Celle d’une composition qui tourne parfois en rond, et qui sonne avec un peu d’imagination comme un BENEDICTION Thrash plus modéré, mais relativement enragé.
Disponible en intégralité sur la page YouTube du groupe, ce deuxième long est certes efficace, mais pas vraiment perspicace. Il se contente de recycler des idées déjà développées par HEXX, POSSESSED, WHIPLASH, HIRAX, prenant ses distances avec la vague californienne et la boucherie allemande. Un entre deux qui permet donc de déguster des morceaux plus alléchants qu’un simple hot-dog de la Bay-Area ou qu’une choucroute germaine, mais qui laissent un peu sur notre faim.
Et celle-ci justifiant les moyens, le quatuor use de toutes les ficelles possibles pour s’en tirer avec une note valable. Syncopes classiques, chant bougon, rythmique performante et basse proéminente, l’équilibre est juste, et quelques segments tirent relativement bien leur épingle du jeu. J’en tiens pour preuve le très balancé et bath « Edge of Madness » qui en à peine trois minutes nous bouscule à gauche et à droite pour mieux nous en coller une au milieu, ou « Liberty Has Fallen », dont le clip live donne envie d’être dans la fosse sans être sceptique.
Pour une fois que les sempiternels EXODUS, MEGADETH, ANTHRAX ou KREATOR peuvent se reposer tranquillement, ne boudons pas notre plaisir. D’autant que le spectacle de trente-cinq minutes s’arrête pile avant de devenir redondant, d’un « Sleeping Chaos » sobre, mais bien tranché.
KRANIUM aurait pu faire plus varié, plus culotté, et me laisse en définitive le même souvenir que cette soirée de cirque qui aurait dû être l’épiphanie d’une enfance morne. Mais non, décidément, ces clowns mal fagotés et ces souvenirs qu’on essayait de nous refourguer n’avaient pas la saveur d’un rêve, et plus l’arrière-goût d’un rendez-vous manqué.
Titres de l’album:
01. Circus of the Dead
02. Apocalyptic Sky
03. Ungodly Death Machine
04. Dystopian Nightmare
05. Stench of Decay
06. Edge of Madness
07. Cold War
08. End Draws Near
09. Liberty Has Fallen
10. Sleeping Chaos
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