Entre les Etats-Unis, le Brésil, l’Allemagne, la Colombie, la Fédération de Russie, la Suède, l’Espagne, l’Italie, on en avait oublié que la vague vintage pouvait toucher toutes les côtes. Preuve en est de ce premier album des danois de SWARTZHEIM, qui dans un registre Thrash passéiste ont su tirer leur épingle du jeu. Fondé il y a trois ans, le combo d’Aarhus n’a pas vraiment perdu de temps depuis sa naissance, même si aucune démo ou EP ne sont venus émailler leur début de parcours. Il leur aura donc fallu trois ans entre 2018 et aujourd’hui pour exposer leurs vues sur un Thrash rétrograde déjà modestement annoncé par deux singles en éclaireur. On retrouve donc sur ce premier longue-durée « Front Teeth Kicked In », l’ouverture en uppercut qui fait mal aux gencives, mais aussi « Enslaved by Hate », un autre hit de l’extrême, judicieusement placé en fin de métrage.
Dans le fond et la forme, Clinical Nightmare ne vient pas vraiment bousculer l’ordre mondial de la nostalgie, mais y apporte un peu de fraîcheur et suffisamment de folie pour se détacher de la masse. Honorant le legs nordique du riff accrocheur qui tue, les SWARTZHEIM proposent donc une petite demi-heure de puissance mesurée, qui sait parfois lâcher du lest. En totale autoproduction, les danois nous prouvent qu’ils ont déjà des ambitions, et les moyens de les concrétiser. Intros qui mettent dans le jus, niveau technique honorable, parfaite compréhension du vocable violent des années 80, dosage excellent, pont tendu entre la Bay-Area et la Ruhr, et surtout, des individualités notables.
Avec pas moins de six musiciens au casting, SWARTZHEIM ose les trois guitares sudistes légendaires sorties de leur contexte, et peut s‘appuyer sur un trio qui connait ses cordes. En tapant la bonne moyenne entre BELIEVER et AGONY, le groupe mélange la puissance et la finesse, n’affiche pas de prétentions démesurées, mais parvient à toucher le cœur des fans du genre qui à n’en point douter, seront séduits par cette férocité de tous les instants. Cette férocité est parfaitement illustrée par la voix incroyable et blindée d’écho de Jeppe Halse Fugleberg, dernier arrivé dans la bande, mais qui a déjà trouvé ses marques.
Le reste du line-up comprend donc quatre des membres d’origine (Sebastian Vestergaard - batterie, Jonas Salomonsen et Joe Timmins - lead, Niels Kasule - rythmique), une pièce rapportée à la basse (Ebbe Rask), mais l’osmose entre les six instrumentistes est pourtant palpable. Ce qui permet au groupe de s’aventurer sur les terres de FLOTSAM & JETSAM ou de TESTAMENT via le nuancé et mélodique « Arise, Pt. 2 », qui modère très bien la méchanceté de « Arise, Pt. 1 ».
Court mais construit, lapidaire mais agencé, ce premier album ne manque donc ni de panache, ni de savoir-faire. La maturité est impressionnante, au moins autant que l’envie de proposer un produit différent du marché. Bien évidemment, je ne cherche pas à vous vendre au-dessus de l’argus un groupe qui a encore du chemin à faire, mais entre ces saccades symptomatiques appuyées par des lignes vocales vraiment possédées (« Decapitator »), des classiques revisités avec la fougue de la jeunesse (« No One to Blame »), une propension à proposer le bon plan au bon moment, et une façon assez mystique de jouer le Thrash de façon Heavy avec une énergie totalement Hardcore, SWARTZHEIM se démarque du reste de la horde, et peut prétendre incarner un leader de seconde division tout à fait crédible.
Tout est là, les ingrédients sont bien dosés, et si l’on regrette que la machine ne s’emballe pas plus souvent, les accès de Crossover rageur contrebalancent ce manque d’audace rythmique (« Enslaved by Hate »). On termine donc l’écoute de cet album l’écume aux lèvres et l’envie d’en découdre avec tous les suiveurs trop calés sur la ligne du parti Big4 US ou allemand. La montée en puissance progressive s’achève même dans un déferlement de haine assez impressionnant, via « Clinical Nightmare », title-track qui honore son rang.
Produit correctement pour garder ce côté claquement de fouet sur l’échine, Clinical Nightmare est une entrée en matière tapageuse mais qui ne promet que ce qu’elle peut offrir. Un Thrash d’obédience classique, mais sublimé par une inspiration plus personnelle. Belle découverte, pour un sextet qui peut gravir les marches old-school assez rapidement, et la tête haute.
Titres de l’album:
01. Front Teeth Kicked In
02. Night of the Lupus
03. Arise, Pt. 1
04. Arise, Pt. 2
05. Decapitator
06. No One to Blame
07. Enslaved by Hate
08. Clinical Nightmare
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