Alors comme ça, c’est bientôt la fête des mères ? Il est donc temps d’aller chercher des fleurs, des cadeaux plus ou moins appréciés, et de développer des intentions affectives. Mais vous savez quoi ? Je donnerais n’importe quoi pour connaître une mère exigeant de son engeance le dernier MORGUE. Cette personne mériterait d’être connue, et de se voir couvrir de présents, si possible extrêmement bruyants et à la limite de la cacophonie la plus impie. Parce que MORGUE, c’est beaucoup plus qu’un simple duo d’Alès. C’est même beaucoup plus qu’une appellation d’origine contrôlée brutale. C’est un art de ne pas vivre, une vision d’un après qui n’a certainement pas grand-chose à offrir, une façon d’envisager la musique sous son angle le plus vicieux et caverneux.
Une philosophie à laquelle j’adhère depuis des années, sans avoir à aller profaner des cadavres entassés dans des tiroirs en aluminium.
Jérôme Blandino (basse) et Max Lobier (guitare, chant, batterie) nous offrent avec ce nouvel album un concentré de bestialité clinique, un rapport libidineux sur les activités post-mortem les plus condamnables. Deux ans à peine après le massacre de Lowest Depths of Misery, le binôme reprend du service pour nous donner des nouvelles du deuxième sous-sol. Un étage pas comme les autres, mal éclairé, presque à l’abandon, sur lequel des médecins louches pratiquent des autopsies ne l’étant pas moins.
Close to Complete Darkness est donc parfaitement en adéquation avec son titre. Proche des ténèbres absolues. Ces ténèbres que l’on subit lorsqu’elles nous enveloppent de leur linceul noir de jais, et qui nous entraînent dans un univers de vice, d’immondices et autres déviances en ice. Toujours à bras le corps avec un Death Metal cryptique et éminemment puissant, les deux musiciens ne dévient en rien de leur trajectoire et appliquent toujours les mêmes principes. Une rythmique boostée, des guitares laminées, des mélodies maltraitées, et une gravité à faire trembler les murs d’une cathédrale défroquée.
En neuf morceaux, Jérôme et Max nous expliquent le comment du pourquoi de ces liquides funéraires qui tombent sur le sol en flaques visqueuses. Une basse qui gronde plus qu’elle ne joue, un chant sous-mixé provenant de la caverne la plus proche, mais un enrobage monstrueux qui confère aux morceaux une aura malsaine, effrayante, et même tétanisante.
Pas de surprises, le savoir-faire se bonifie avec le temps. Les gus connaissent maintenant mieux que quiconque les travers de leur auditoire, et lui offrent un déroulé de boucherie plus fine qu’il n’y paraît. Loin du Brutal Death qui confond massacre stérile à la mitrailleuse et purification à la machette aiguisée comme une feuille de boucher, MORGUE distille, dose, en met parfois un peu trop, mais laisse le rab’ sans augmenter le prix. On se plonge alors dans une tranche de fange usée par des gorets qui grognent toute la sainte journée, et on en ressort maculé d’excréments, de boue, mais heureux d’avoir pu plonger le visage dans le marigot de l‘humanité.
Le principe est simple, se mettre dans la peau d’agents du nettoyage public pour drainer les égouts qui charrient chaque jour des tonnes de saloperies. Le tout est donc un journal de bord ou un rapport de fin de journée sur le travail accompli, et la tâche est acquittée avec un professionnalisme hors-pair. Difficile de dire quel épisode est le plus traumatique ou le plus sale, puisque tous les morceaux se concentrent sur les aspects les plus rudimentaires du Death d’homme des cavernes.
Deux titres de plus de quatre minutes prenant en sandwich sept autres de plus de trois minutes, histoire de ne rien négliger et de tout faire briller dans la mesure du possible. On notera évidemment que cette propension à tout exagérer reste prépondérante, et le mix sur-mesure permet d’apprécier les passages les plus marquées par le Doom/Death cadavérique et rigide.
MORGUE ose même parfois le groove à doses homéopathiques, via le final « Speculative Fall Of The Human Race » qui balance comme un cœur à l’agonie avant trépas. Si les blasts sans pitié rythment la narration avec une célérité éprouvante, la finesse de certaines idées, plus fluides que les autres permet d’atteindre un équilibre entre les tendances Noisy et l’envie catchy de séduire un public plus vaste que celui des charcutiers et des vendeurs de tripailles sur le marché.
Alors, la fête des mères, ça s’annonce comment ? En mode « c’est aujourd’hui dimanche, pour ma jolie maman » ou en version « Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrhhhhh », les têtes tournant à l’unisson dans le néant ? Rien, de tel qu’une bonne séance de headbanging mère/fils pour resserrer les liens familiaux. Après tout, le chaos n’a pas d’âge, sauf celui de nos artères.
Titres de l’album :
01. Upon The Altar
02. Doorways In Crimson Red
03. Blemish
04. Sacrificial Blood
05. Disobedience
06. Towards Complete Darkness
07. Sulphurous Fire
08. Death In Communion
09. Speculative Fall Of The Human Race
L'intermède du projet parallèle Corrupter annonçait assez bien cette suite pour le principal. C'est une forme de retour aux sources du Death le plus obscur, mais par un chemin un peu différent que les premières publications du groupe Cévenol au début des années 2000.
En effet, j'y trouve une forte inspiration finlandaise qui les rapproche fortuitement des premiers essais de Tomb Mold. La persistance des tendances Noisy de la période intermédiaire, et l'admiration conçue de longue date pour Deathspell Omega aboutissent ensemble à une touche de dissonance qui rapproche aussi des moments les plus primaires d'Ulcerate. Tout cela n'est pas tellement voulu à l'évidence, le combo restant basé sur ses grands classiques du temps des grandes fondations plutôt qu'intéressé d'essayer et suivre tout ce qui sort.
Au final j'aime bien cette évolution, mise à part l'amitié entretenue avec les membres.
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24