Puisque la matinée semble se placer d’elle-même sous le signe de la brutalité, autant l’accepter et faire ce qu’on peut pour endurer les choses. Pas difficile d’ailleurs, face à la qualité de telles sorties, qui si elles abiment considérablement les tympans, réjouissent le palpitant.
Alors, abordons le cas d’un genre de supergroupe de l’underground qui ne l’est pas tant que ça, et parlons donc du dernier EP en date des BLURRING, qui s’ils vous sont inconnus, ne le sont pas tant que ça non plus.
Formé en 2012 sur les cendres de BRUTAL TRUTH par Dan Lilker, et Erik Burke (qui ont aussi fait partie évidemment chacun de leur côté de pointures comme ANTHRAX, SOD, NUCLEAR ASSAULT, SULACO, LETHARGY, ou KALIBAS, bonjour le CV), BLURRING est le genre de groupe à géométrie un poil variable, qui regroupe aujourd’hui en son sein, outre les deux chevaliers déjà cités, Matt Colbert et Scott D’Agostino (KALIBAS) aux guitares, et Mark Welden (WARBLADE) au chant.
Nous avions déjà pu avoir un aperçu de la science du collectif pour agencer le bruit en morceaux construits sur leur premier et éponyme LP, publié en 2015, mais le quintette revient cette année pour lui offrir une suite tout à fait à la hauteur, se matérialisant au travers de cinq morceaux pour un quart d’heure de costaud.
Evidemment, pas grand-chose à signaler rayon nouveauté, puisque le style abordé est classique, mais enjoué. On voit mal Dan et Erik jouer autre chose que du brutal, mais force est de reconnaitre que leur mixture de background Grind et de vocaux Black & Death est assez épais. D’aucuns appellent ça du Grind technique, d’autre du Death élaboré et débridé, mais finalement, les étiquettes n’ont pas lieu d’être accolées au dos de musiciens qui ont déjà tout inventé, ou presque.
Alors, Cloud Burner échappe-t-il à la règle ou piétine t’il les plates-bandes de Blurring ? Oui et oui, et un peu non, puisque s’il en respecte les principes les plus fondamentaux, il se permet quand même quelques libertés qui rendent cet EP indispensable et à acquérir au plus tôt.
Un quart d’heure ça passe vite, presque aussi vite que le rythme qu’impose le duo Lilker/Burke, qui blaste à tout va, et qui exige des riffs qu’ils se tiennent au pas. Le mélange est détonant, et bouscule quelques codes au passage, imposant une nouvelle vision du bruit agencé, pour le frotter aux influences du BM et du Death sans trop le dénaturer.
La basse de Dan est toujours aussi ronde et claquante, et la vitesse et dextérité des baguettes d’Erik toujours aussi impressionnantes, mais ce qui choque ici, c’est l’impact provoqué par une musique qui pourtant ne donne pas l’impression de faire du neuf avec du vieux, et qui pourtant repasse les draps de la brutalité pour les rendre encore plus froissés.
Alors oui, ça blaste comme de beaux diables, ça riffe comme un Lucifer un peu agacé par le bordel qui règne aux enfers, mais ça joue cohérent et logique, et surtout, entraînant et entreprenant. Reprenant la formule idéale déjà développée sur leur premier longue durée, les aventuriers du boucan agencé signent encore un EP qui risque de faire référence. Difficile de résister à cette tornade qui emporte tout sur son passage, mais qui propose de vraies chansons, cohérentes et débordantes d’énergie, qui n’oublient pas de semer en route quelques thèmes salement accrocheurs.
On sent que le background des musiciens joue en leur faveur, et Cloud Burner sonne comme un résumé de leurs carrières respectives, avec ces inamovibles références au Hardcore le plus dru, et ces éternelles dissonances crues qui nous remémorent le passé BRUTAL TRUTH des deux leaders, qui n’ont pas traîné pour repartir main dans la main après la chute de leur gamin.
C’est donc très intense, parfois lourd, glauque et dégoulinant de malséance (« Casket Black », enterrement de première classe avec atmosphère déliquescente et dégueulis vocal immense), mais la pesanteur ne résiste jamais très longtemps aux coups de boutoir d’une rythmique qui se connaît par cœur et qui sait exactement quand et pourquoi accélérer comme des tarés.
On se dit parfois qu’une rencontre inopinée entre les NAPALM et GETS WORSE serait presque possible dans un monde parallèle (« Empty Heaven »), si toutefois les MARDUK traînaient dans le coin. Du Death Grind hyper technique, saupoudré de quelques intonations Black, la recette marche toujours, et peut-être encore plus maintenant qu’avant.
Violent, mais joueur, cet EP est majeur, comme le doigt tendu par « Flame from Form », qui détourne un riff redondant pour en faire un thème séduisant, avant qu’une fois de plus les tornades de croches ne balaient tout de leur vélocité débridée.
Difficile au bout d’un moment de séparer la haine BM de la colère Core, surtout lorsque la démonstration tourne au cauchemar d’un hymne troussé dare-dare comme « Cloud Burner », qui termine sur une note orgiaque ce second effort des Américains qui ne s’en laissent pas compter niveau agressivité. Les vocaux se dédoublent, se triplent, et l’overdose guette, mais ne condamne jamais.
Une belle leçon d’uberbrutalité donnée par des maîtres en la matière, qui s’aménagent un futur sombre qui une fois encore, les fera passer par la case « leader », qu’ils méritent amplement d’occuper. A tel point qu’on s’étonne de ne pas retrouver Shane Embury planqué dans un coin, apportant sa pierre à l’édifice.
Décidément, ce diable de Lilker ne grandira jamais. Et heureusement d’ailleurs. Sinon qu’est-ce qu’on s’ennuierait bordel…
Titres de l'album:
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