Suède et Death Metal, Californie et Thrash Metal, Amérique du sud et Black Thrash, France et camembert. Certaines associations ont la peau dure, au moins autant qu’un vieux briscard allant trapper dans la neige pour trouver de la fourrure. Et de la viande. Mais les REPUKED ont cet avantage sur leurs congé(nè)res. Ils ne se prennent pas au sérieux, mais prennent leur travail au sérieux. Depuis des années, ces malandrins de la violence nous inondent d’albums tous plus cradingues les uns que les autres, tout en soignant leur trademark. Un groove imparable, et une certaine façon de concevoir l’art d’AUTOPSY dans un cadre plus accrocheur.
Mais pas moins vomitif.
Stockholm peut aborder les festivités de fin d’année avec la conscience tranquille, et se concentrer sur l’aspect familial de la chose. Les REPUKED eux consacrent leur temps aux poivrots, aux désaxés, aux sexopathes et autres psychos mal embouchés. Et surtout, à ceux ne connaissant aucune limite dans la dépravation, entre échange de fluides corporels et de liquide séminaux, sans oublier évidemment ce qui peut couler d’une bouche lorsqu’un estomac crie « trop, c’est trop ». Rois du sexe pervers, empereurs de la luxure la plus débridée, et monarques du dégobillé de grande classe, le quatuor (Rob the Slob - basse/chant, Nicke Piss - guitare/chant, Richard Rimjob - guitare/chant et Mad Masx - batterie) prend toujours un malin plaisir à décrire les effets de l’alcool ou d’une nourriture faisandée sur l’organisme, se calant sur la ligne du parti CANNIBAL CORPSE pour décrire les sévices les moins ragoutants.
Pour ce quatrième album, le quatuor a choisi la voie la plus simple : la continuité. Dawn of Reintoxication était pêchu, Club Squirting Blood se veut trapu. Enregistré quelque part dans un club libertin très louche et porté sur les délires les moins excusables, ce nouveau long se propose de nous divertir via quelques pratiques vraiment bizarres, mais mises en musique avec art. Tronçonnant l’héritage d’ENTOMBED et DISMEMBER au couteau de boucher, le groupe de Stockholm aligne encore une fois une grosse bordée de hits macabres, qui empestent le vomi, la bile, les fèces et les descentes d’organes.
Mais Dieu que cette pornographie auditive est bonne.
Un, deux, trois glaviots, une victime à poil la tête dans le seau, et une pochette qui en dit long sur les options. Des corps immondes qui se mélangent, qui se dominent, et qui finissent fondus dans une partie pas fine digne de Brian Yuzna, Club Squirting Blood est une excitation permanente des sens, un cunnilingus dans le sang pendant des règles abondantes, et une caresse clitoridienne à la lame de rasoir, parce qu’on peut très bien être masochiste et esthète à la fois. Entre ces mélodies glauques et cette attitude à la Chris Reifert, et cette façon de régurgiter un repas purement suédois, les musiciens combinent les idées, partent dans des fulgurances animées, et filment le tout pour le refourguer sur le Darknet. Et les titres ne trompent pas, vous vous en doutez. « Dark Purge Fluid », « Crotch Rot », « Rebel of Vomit », « Into the Anal Abyss » ou « Stench Inhaler », tout est fait pour que l’on puisse humer la puanteur ambiante, digne d’un tournage à l’allemande d’urophilie, de scatophilie, de gerbophilie, et de nécrozoophilie tant qu’on y est.
Mais évidemment, tout ça est traité façon comics pour adultes, totalement fantasmé, et garanti sans prise directe avec le réel. La double grosse caisse s’en donne à cœur joie, la paire de guitare lamine avec foi, le micro est tenu par un hirsute hors-la-loi, et le tout a autant d’énergie qu’une salle de sport remplie d’abdominaux gonflés aux stéroïdes. Sauf que le club de gym en question est bondé de vieilles mégères qui se font turbiner la rondelle en mode batteur électrique, perdant leurs tripes entre les haltères et les vestiaires, dans un dernier râle de joie extatique.
REPUKED la tient toujours droite, et se lance dans une opération de réhabilitation de films Uncut. The Necro Files en tête de liste, et un échangisme qui fait plaisir à sentir, d’autant qu’il est bien dosé. Je serais bien incapable de vous conseiller une position plutôt qu’une autre, même si le graveleux « Club Squirting Blood » est salement teigneux, et grave comme un diagnostic sentencieux.
La question étant : peut-on jouir du sang et pisser en même temps ?
La réponse n’est pas si évidente à interpréter, évidemment NSFW, Mais qui s’en préoccupe ? D’autant qu’elle est facile à trouver. Dans votre cul. C’est ce que « Into the Anal Abyss » vous dit en substances qui glissent le long des boyaux avant d’atterrir à côté de la porcelaine. Alors, vomissez, ayez la diarrhée, suppurez, éjaculez, saignez, comme vous le sentez.
Enfin gardez quand même un pince-nez on ne sait jamais.
Titres de l’album:
01. Stiff Dick in a Stiff
02. Parasitic Flesh
03. Dark Purge Fluid
04. Dead Existence for Humiliation
05. Crotch Rot
06. The Slobbering
07. Rebel of Vomit
08. Club Squirting Blood
09. Loose Limbs
10. Into the Anal Abyss
11. Stench Inhaler
Oh bordel. Plus old-school que old-school ! Ils ont du se marrer à tourner les clips ! Mais ça bute !
Oh bordel. Plus old-school que old-school ! Ils ont du se marrer à tourner les clips ! Mais ça bute !
30/01/2025, 22:22
Il faudrait que je redonne une chance à ce disque. Je l'avais trouvé non seulement trop différent mais un peu tiède (le changement d'intensité... comme si on rétrogradait de la cinquième à la troisième vitesse) et n'y s(...)
29/01/2025, 23:16
J'ai déjà entendu Carcass jouer des extraits de "Swansong" en live par le passé. Et moi aussi j'aime bien cet album, sorti pile à la période où je venais de découvrir le groupe et le Metal extrême plus largement. (...)
29/01/2025, 22:29
En même temps, pour Swansong, ils ont raison, ce disque est tout simplement excellent ! Il n'y a pas un morceau à jeter. "Keep On Rotting In A free World", "Reek The Vote", "Tomorrow Belongs To Nobody", "Polarized", "Go To Hell",(...)
29/01/2025, 16:45
Carrément des morceaux de Swansong ?!? Je suis étonné, pour Carcass. Ils assument bien tous leurs disques.
29/01/2025, 16:38
@ Arioch91 : ouais, on serait d'accord sur ce point, avec un bémol pour Kreator qui maintient pour moi le meilleur niveau possible. OK ils ne se réinventent pas mais la qualité reste quand même super élevée comparée à la concurrence. D&a(...)
29/01/2025, 16:37
Merci monsieur Gargan! Faut vraiment être fan pour ne pas se "contenter" du t shirt en plus du disque....
29/01/2025, 13:30
Pas présent pour cette date. Trop vu Carcass ces dernières années (l'excuse de bourgeois...). Mais j'avoue que Rotten Sound ça me tentais tout de même. Une autre fois...
28/01/2025, 23:44
+1J'en dirai autant de Testament, Kreator ou Exodus.Leur musique ne me fait plus autant vibrer qu'avant.
28/01/2025, 19:43
Pardon mais pour les "vétérans", les édentés qui ont connu la sortie de "Reign In Blood", c'est quoi " Quill" et "Coasters"?
28/01/2025, 13:48
Plus d'éditions que de tracks; s'il y a une chose que Dani n'a pas perdue au fil des ans, c'est bien le sens du business.
28/01/2025, 13:24
Le milieu de metal aura poncé le truc des années 80 jusqu'au bout - j'en peut plus de voir des néons rose partout.
28/01/2025, 13:15
Testé y'a quelque temps et en effet c'est pas mal. Cela démonte un peu les clichés sur la faible qualité de la scène Russe (contexte géopolitique mis à part).
27/01/2025, 11:35
Merci pour ces tops et les suggestions d'albums.6 albums qui m'ont beaucoup plus en 2024 :Black Curse – Burning in Celestial PoisonBlood Incantation – Absolute ElsewhereChat Pile – Cool WorldKanonenfieber – Die UrkatastropheSpectral Wou(...)
25/01/2025, 14:23
Le grand drame du metal est de mal se marier à l'audiovisuel généralement. C'est très vite too much. Hâte de découvrir la 3e partie de ce passionnant dossier néanmoins. Merci mortne2001.
25/01/2025, 14:18