Ils sont deux, ils sont allemands, l’un ressemble au guitariste de TIGERTAILZ en version anorexique, et l’autre, au fils de Blackie Lawless qui aurait un peu trop forcé sur la Häagen Dazs. Je sais, on a toujours dit « pas le physique », mais il faut dire que Logan Lexi (chant) et Randy White (guitare) ont tout fait pour qu’on les remarque, remettant au goût du jour le cuir de l’orée des années 80 et les fanfreluches plus symptomatiques de la vague Glam californienne de 87. Et avec un nom et une pochette pareils on ne peut pas dire que le duo ait choisi de faire profil bas, ce qui correspond assez bien à la musique qu’ils ont choisi de pratiquer. Dès le départ, les choses se corsent et les informations se contredisent. Si le Bandcamp du groupe ne mentionne que les deux marsouins en question, la page Facebook s’enorgueillit d’un line-up plus complet en quintet, qui ajoute au chanteur et au guitariste trois sidekicks (Tommy Gun - guitare/chœurs, Struja - basse/chœurs et John Teller - batterie). Alors, duo/quintet ou quintet/duo ? Peu importe, puisque les deux leaders n’ont pu enregistrer ce premier EP sans l’aide d’une section rythmique.
Mais ces trois titres sont d’importance, une importance relative pour certains, mais cruciale pour les nostalgique des eighties. Pan, dans le mille Emile, les COBRAKILL et leur sublime pochette signée Timon Kokott Art-Work (qui a bien retenu les leçons des traits grossiers des groupes allemands et belges des 80’s) se vautrent donc dans la luxure de la nostalgie, mais ont le mérite de le faire avec des sels de bain humant bon la Californie. Pas question de tremper un orteil pour voir si l’eau old-school est encore tiède, ici, on plonge la tête la première dans les souvenirs, et on cite des influences marquantes sans en avoir honte.
C’est ainsi que les musiciens avouent une certaine passion pour les héros de l’époque, en évoquant les immanquables MÖTLEY CRÜE, JUDAS PRIEST, ALICE COOPER, KISS, TWISTED SISTER, LIZZY BORDEN, ARMORED SAINT ou MANOWAR. Evidemment, toutes ces références ne sont pas pertinentes, et je cherche encore des traces de MANOWAR dans cette musique chamarrée et hyper vitaminée. Occultons aussi les légendaires ARMORED SAINT, hors sujet, et concentrons-nous sur les trois ou quatre noms les plus pertinents dans cette affaire. En découvrant « Arena of Sin », il est évident que Logan et Randy ont beaucoup écouté MÖTLEY CRÜE, ALICE COOPER, KISS et TWISTED SISTER dans leur jeunesse, puisque ce premier titre à tout d’un hymne combinant les qualités des artistes susmentionnés.
Entrée en matière tonitruante, avec percussions en avant, riff simplissime et rythmique turbocompressée, on se croirait revenu au temps de « Live Wire » et de « Fast as a Shark », soit le meilleur du Hard ricain et du Heavy allemand. Les COBRAKILL sont donc des forts en gueule et en look, mais ont les arguments de leur morgue, et on est immédiatement convaincu par cette énergie débridée qui n’est pas sans rappeler les WRATHCHILD anglais. Le tout respire l’adolescence tardive qui peine à céder sa place à l’âge adulte, et le hit « CobraKill » renforce cette impression de jeunesse éternelle. Sur un up-tempo énorme, les allemands nous torchent un hymne à la Too Fast for Love, et signent leur allégeance à la scène de Los Angeles. Un peu punky sur les bords, ce premier EP n’en est pas moins dégoulinant de Hard et de Heavy, et sonne comme une invitation permanente à une fête perpétuelle, avec boissons offertes (parce que piquées à la superette du coin) et groupies affolantes et affalées.
Le son est gigantesque, au gros grain mais aux graves qui rebondissent et l’affaire se termine bien trop vite à mon goût. Alors que les premiers effets de l’enivrement se font à peine sentir, le groupe nous lâche après « Amber Eyes ». Mid-tempo plus posé, mais riff purement Rock qui se souvient des DOLLS, moue lippue au chant, basse qui roule, et l’affaire est emballée, comme cette blonde un peu vulgaire qui squattait sous l’abat-jour. COBRAKILL se présente donc comme un duo effronté qui n’a peur de rien, et pour cause. Sa musique est rebelle à souhait, mais de qualité, et on attend avec impatience un premier LP qui pourrait lui valoir une signature intéressante sur un label.
Titres de l’album:
01. Arena of Sin
02. CobraKill
03. Amber Eyes
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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